L’Association des Pays Africains Producteurs de Diamants (ADPA) a été formellement lancée samedi, à Luanda, en Angola. Son objectif est de mieux défendre les intérêts des producteurs et d’avoir une action ajustée en vue d’obtenir plus de poids et plus de crédibilité sur le plan international.
Le président angolais, José Eduardo dos Santos, à l’initiative du projet – a souligné le rôle essentiel de l’ADPA, dont les pays membres représentent environ 60% de la production mondiale de diamant, dans la surveillance du marché diamantifère.
L’Association des pays africains producteurs de diamants (ADPA) a été formellement lancée samedi à Luanda, où est installé son siège. Dans une déclaration commune adoptée à Luanda, les représentants des Etats membres et des groupes producteurs de diamants se sont engagés à « mettre en pratique l’esprit et la lettre des statuts de l’organisation ».
Au terme de deux rencontres, dans la capitale angolaise, des experts de 18 pays producteurs de diamants ont analysé, entre autres sujets, le projet de statut de la future association, le budget pour l`installation du Secrétariat Exécutif, ainsi que les critères de sélection des membres et des mécanismes de fonctionnement.
L’objectif de cette instance communautaire africaine est d’éviter que le diamant ne soit utilisé pour soutenir financièrement les conflits sur le continent
LE MONDE 04.11.06 Leonardo contre le lobby du diamant, Marc Roche
Un vent de révolte souffle chez les diamantaires… En cause, Blood Diamond ( « diamant de sang »), un film d’aventures réalisé par Edward Zwick… dont les exploits se déroulent sur fond de combats barbares entre le gouvernement et les rebelles au profit de trafiquants de tout poil. Alimentée par la contrebande de diamants, la guerre civile en Sierra Leone a fait 75 000 morts, entre 1997 et 2000.
… La De Beers, le géant sud-africain des gemmes, a offert 8 millions de dollars au lobby diamantaire pour sa campagne de publicité dans la presse américaine sur le thème : ne laissons pas Leonardo DiCaprio entacher tout un secteur qui fait vivre des millions de gens en Afrique australe ou ailleurs. Eli Izhakoff redoute, en particulier, le boycottage des diamants comme il en existe pour la fourrure. L’enjeu économique est énorme : le marché américain absorbe plus de la moitié des ventes au détail de diamants polis qui s’élèvent au total à 14 milliards de dollars. Par ailleurs, l’écho rencontré par Blood Diamond risque d’ébranler la position de la De Beers, revenue en 2004 aux Etats-Unis après une absence de soixante ans pour violation de la législation antitrust sur le diamant industriel.
… Première place de négoce des joyaux africains, Anvers est également sur la sellette. L’ONG dénonce le trafic clandestin de diamants de Côte d’Ivoire ou du Liberia transportés illégalement via les pays limitrophes pour être revendus, en toute légalité, dans le port flamand.
… Le Processus de Kimberley, dit-on, ignore superbement les fuites provenant de République démocratique du Congo, d’Angola et de la République centrafricaine, trois des plus importants producteurs d’Afrique centrale. C’est que, à l’inverse de nombreuses organisations internationales, le Processus de Kimberley est une enceinte informelle, dénué de secrétariat et d’administration propre. Chaque pays est responsable de l’application des décisions prises en conférence. La présidence, tournante chaque année, est chargée de la coordination des actions : en 2007, ce sera le tour de l’Union européenne, premier centre mondial du commerce des diamants bruts…