Nous y voilà : et si la fusion entre GDF et SUEZ était avant tout justifiée par l’esprit plus conquérant que jamais de la Russie, de Poutine et de Gazprom.
N’oublions pas, qu’il y a encore récemment le géant gazier russe avait montré quelques velléités d’acquisitions d’actifs de Suez via Enel interposé, tout en coopérant de manière accrue avec l’italien Eni.
La visite de Cope à Moscou pourrait bien aller dans ce sens …
I – Copé défend le projet de fusion GDF/Suez
Le ministre du Budget Jean-François Copé, en visite à Moscou, a plaidé vendredi pour la constitution d’un grand pôle « français et européen » de l’énergie Gaz de France-Suez, qui soit en mesure de « discuter » avec des géants comme le groupe gazier russe Gazprom.
« Je peux vous dire que vu de Moscou, d’un pays qui est le premier fournisseur de gaz au monde et le deuxième de pétrole, on mesure vraiment combien le projet de loi de fusion Gaz de France-Suez est vital pour l’indépendance de notre pays », a déclaré M. Copé à des journalistes.
« Quand on vient à Moscou, on mesure à travers l’importance d’un fournisseur comme Gazprom combien il est important d’avoir un groupe français et européen suffisamment important pour pouvoir discuter avec lui de la sécurité des approvisionnements, de prix mais aussi de beaucoup d’autres choses, de partenariats », a-t-il ajouté.
II – Avalanche d’amendements sur le projet
Les députés français ont entamé vendredi matin la discussion générale du projet de loi prévoyant la privatisation de GDF, projet très critiqué par la gauche et un enjeu majeur de politique intérieure à huit mois de l’élection présidentielle. Le PS et le PCF ont battu sur ce texte le record du nombre d’amendements déposés sous la Ve République, avec 137.433 amendements sur un total de 137.629.
« Cette pile d’amendements est énorme mais elle est infiniment plus petite que le poids de Gazprom, qui est aujourd’hui le tout premier fournisseur européen d’énergie », a estimé le ministre et porte-parole du gouvernement. En toute impartialité, je pense que le ministre met ainsi en garde les Français sur un péril plus important que d’éventuelles privatisations controversées : non le plus le péril jaune, mais l’esprit tentaculaire russe …
« Plutôt que d’avoir une grosse pile d’amendements, je préfererais avoir un grand groupe européen de la taille de Gaz de France et Suez pour pouvoir discuter avec Gazprom », a insisté M. Copé. Discuté ou être de taille à discuter sans être mangé ? Là est toute la question ….
Cette « grosse pile d’amendements » est « à certains égards quand même d’un autre temps », a-t-il poursuivi en invitant les détracteurs du projet à venir « en Russie et à voir comment ailleurs on met en place de grandes stratégies énergétiques ».
III – L’italien Eni partenaire de Gazprom
Selon un accord stratégique en cours de négociation entre le russe Gazprom et l
ENI to help Gazprom expand in Europe
08-08-06 Russian state gas monopoly Gazprom and Italian energy giant ENI are in talks to build a $ 2.5 bn natural gas liquefaction plant near St Petersburg, said ENI CEO Paolo Scaroni.