Pétrole: scénario fatal pour un baril à 250 $

Petrole_oil_dollar_2_1Compte-tenu de la flambée actuelle du pétrole, et des conflits majeurs au Proche-Orient et Iran, certains analystes sont plus que pessimistes.

Le baril de pétrole atteindrait en effet  selon eux 250 dollars si une escalade du conflit au Proche-Orient conduisait l’Iran à bloquer le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour les tankers dans le Golfe, a prédit ainsi lundi l’agence de notation financière internationale Standard and Poor’s.

Plus prudent, mais néanmoins réaliste, le président de l’Union russe des producteurs de pétrole a estimé samedi à Moscou qu’une baisse des cours de l’or noir était improbable à court terme en raison de la crise au Proche-Orient.

Le scénario de Standard and Poor’s part d’une propagation à l’Iran, du conflit au Liban entre Israël et le Hezbollah, qui pourrait résulter par exemple de raids aériens menés par Israël ou les Etats-Unis sur des sites nucléaires ou d’autres installations iraniennes, a expliqué SP dans une étude.

L’Iran bloquerait alors, pendant six mois, le détroit d’Ormuz, empêchant les tankers de venir chercher l’or noir de gros producteurs comme l’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis. Cela réduit l’offre mondiale de brut de 20%, faisant s’envoler les prix du pétrole.

Les puissances occidentales puiseraient abondamment dans leurs réserves stratégiques de pétrole, mais cela n’empêcherait pas les prix du brut de grimper à 250 dollars le baril, car le monde se retrouverait dépourvu de toute production supplémentaire. Face à cette envolée des prix, l’économie mondiale tomberait en récession, comme entre 1980 et 1982, a poursuivi l’agence, les Etats-Unis étant les plus touchés.

« C’est loin d’être le pire des scénarios et au contraire, ce pourrait être le meilleur des cas », a prévenu SP, qui juge toutefois ce scénario « peu probable ».

Quelque 16 millions de barils de brut quittent chaque jour la région du Golfe via le détroit, soit près de 20% de la production mondiale, et plus d’un tiers des exportations.

L’agence envisage trois autres scénarios. Le premier, celui d’un conflit contenu à Israël et au Liban, verrait les prix du pétrole retomber sous 70 dollars le baril d’ici la fin de l’année et à 60 dollars d’ici à la fin 2008, contre près de 77 dollars actuellement sur le marché de New York.

Le second, celui d’une suspension par l’Iran de ses exportations de pétrole sans blocage du détroit d’Ormuz, verrait les prix du pétrole bondir au-dessus de 100 dollars le baril, avant de s’installer autour de 95 dollars. D’ici la fin 2008, l’Iran se remettrait probablement à exporter et les prix retomberaient autour de 66 dollars.

Le dernier scénario envisage un embargo pétrolier contre les Etats-Unis imposé par l’Iran et les autres pays du Golfe, qui fournissent 17% de leur brut aux Américains. Le Venezuela se joindrait probablement aux autres, ce qui enverrait temporairement les prix au-dessus de 90 dollars le baril. Mais l’embargo serait difficile à respecter, car des fuites interviendraient une fois le pétrole en mer, selon SP.

Le président de l’Union russe des producteurs de pétrole, Iouri Chafranik, a estimé quant à lui samedi à Moscou qu’une baisse des cours de l’or noir était improbable à court terme en raison de la crise au Proche-Orient. « Depuis que nous avons compris qu’il ne s’agissait pas seulement du Hezbollah et des règlements de comptes internes, que le Liban et la Syrie étaient directement impliqués dans cette crise qui n’a rien de passager, nous pouvons affirmer que les cours du pétrole ne baisseront pas », a-t-il déclaré dans un entretien accordée à la chaîne d’information Vesti.

Dans le même temps, a poursuivi M. Chafranik, les réserves potentielles dont disposent les pays producteurs de pétrole permettent de satisfaire la demande pour les années à venir.

Interrogé sur les prix de l’essence en Russie, le patron de l’Union russe des producteurs de pétrole a expliqué leur croissance par les décisions du gouvernement et la hausse des cours mondiaux de l’or noir. Il a estimé que si le prix de l’essence atteignait 21-22 roubles, cela provoquerait une crise économique.

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L’Iran pétrolier en pleine tension

Russie: pétrole à 100 $ ?

(20 commentaires)

  1. Bonjour,
    Il me semble qu’aucun scénario d’ « embargo contre les USA » ou de refus d’un pays de livrer aux USA ne puisse être probable, étant donné, il me semble, l’importance militaire, diplomatique des USA et leurs capacités « d’intelligence » à renverser tout régime non favorable à l’exportation de son pétrole…
    …il me semble. Par contre, pour l’Europe ou d’Afrique…

  2. Reste a savoir si l’iran à les moyens de bloquer le détroit d’ormuz en cas d’escalade du conflit avec la communauté internationale

  3. C’est étrange cette propention qu’ont les analystes de tous poils d’ignorer superbement les deux phénomènes (et leurs évolutions) qui soutiennent durablement les prix élevés du pétrole : l’augmentation de la demande (Chine, Inde, …) et la baisse de l’offre (déplétion, épuisement des ressources). Ainsi, on peut lire, tant de la part de l’OPEP que d’autre fantisistes du même baril, des prédiction de baisse du brut pour la fin de l’année 2007 et sa poursuite en 2008.
    C’est évidemment complètement faux. Avec une croissance avouée de 10% (probablement plus près de 13-15% réels), la Chine est en passe de devenir le plus gros importateur de pétrole du monde, devant les Etats-Unis. La « croissance » mondiale ne fonctionne *que* grâce à une énergie abondante et bon marché : les hydrocarbures, dont les pétrole est le porte-drapeau. Imaginer une baisse de la tension offre/demande pour prédire une baisse du prix, c’est croire que la croissance mondiale va stagner. Etes-vous sûr que ce scénario est probable ?
    Il va falloir se faire à l’idée que plus jamais le prix du brut ne chutera face à une demande grandissante et une offre dont l’essouflement témoigne de la proximité imminente du Peak-Oil…

  4. Il est bien évident, que les grandes puissances resteraient les bras croisés à attendre que les iraniens veuillent bien laisser le passage aux tankers, on voudrait dire au monde entier que le pétrole doit se payer cher que l’on ne s’y prendrait pas autremenT . Est-ce que SP a pour client les majors du pétrole ?

  5. Merci Rolo de le signaler …. dans cette histoire , certains ont interet que les cours augmentent …

  6. Ces histoire de fin du pétrole c’est juste un truc foireux que les majors est pays exportateur on trouver pour faire augmenter les prix, on me la fait pas a moi.
    En Irak ils peuvent tripler la production, les Biocarburants…

  7. Les personnes qui croient à une éternelle production du pétrole et aux capacité infinies du sous-sol seraient bien inspirées de s’intéresser aux chiffres de la consommation mondiale de brut, aux chiffres annoncés et réels des ressources mondiales de brut, aux chiffres des découvertes de ces 20 dernières années et à la capacité réelle de la planète à fournir en biocarburants, l’équivalent de 85 millions de barils de pétrole… par jour (sans oublier de manger, bien sûr).
    Les terreplatistes confondent les réserves avec les capacités de production : une réserve de pétrole n’est pas infinie, et plus on la pompte « vite » (augmentation de la capacité de production) moins elle dure longtemps. Dans tous les cas, à la fin, ça fait toujours la même *quantité* de pétrole.
    Le Peak-Oil ne signifie pas la « fin du pétrole », et n’est pas une croyance mystique, mais un fait physique.
    Les pays exportateurs de pétrole ont tout intérêt à ne pas laisser grimper les prix du pétrole parce que les prix élevés incitent les investisseurs à se tourner vers d’autres sources d’énergie. Jusqu’à maintenant, l’OPEP, pour ne citer qu’elle, maîtrisait la hausse en ouvrant plus les vanne (plus d’offre que de demande = baisse des prix)… or, l’OPEP n’a plus qu’une ridicule marge d’augmentation de la production de 1 Mb/j, laquelle ne permet pas de temporiser la hausse des prix.

  8. « Les personnes qui croient à une éternelle production du pétrole et aux capacité infinies du sous-sol »
    Mais non, je pense que la production va tenir un certain temps c’est tout ! Des generations futur j’en ai rien a foutre.
    « la capacité réelle de la planète à fournir en biocarburants, l’équivalent de 85 millions de barils de pétrole »
    Il y a le CTL aussi ! De plus en 2050 la production sera au moins a 30 millions de barils jour, la production sera a 0 quand 2100 au moins.
    « or, l’OPEP n’a plus qu’une ridicule marge d’augmentation de la production de 1 Mb/j, laquelle ne permet pas de temporiser la hausse des prix. »
    L’Irak peut passer de 2 Mb/j a 6 Mb/j
    Et puis ce matin sous mon jardin, vous allez pas le croire mais j’ai découvert l’équivalent de 40 milliards de baril de pétrole !
    C’est vrai qu’il est plus facile d’etre dans le camps des optimiste que des pessimiste.
    En tout cas le declin de la production on l’attend toujours.

  9. le Peak oil sert avant tout à faire monter les cours !!!!
    D’ailleurs, qui a commencé à en parler ????

  10. > le Peak oil sert avant tout à faire monter les cours
    Et je vous ai déjà dit que ça n’avait qu’un intérêt limité parce que le risque, c’est de voir les investisseurs s’orienter vers d’autres sources d’énergie
    > D’ailleurs, qui a commencé à en parler ????
    Les gens qui ne vendent pas de pétrole. L’ASPO pour être plus précis.

  11. [citation]
    Des generations futur j’en ai rien a foutre.
    [/citation]
    Ca a au moins le métite d’être clair.
    [citation]
    Il y a le CTL aussi ! De plus en 2050 la production sera au moins a 30 millions de barils jour, la production sera a 0 quand 2100 au moins.
    [/citation]
    En dehors de la prévision fantaisiste, quand on connaît les dangers environnementaux du CTL on comprend mieux
    [citation]
    L’Irak peut passer de 2 Mb/j a 6 Mb/j
    [/citation]
    L’Irak n’a aucune capacité de surproduction parce que les investissements nécéssaires n’ont pas été fait à cause de la situation de guerre qui domine ce pays depuis que les ricains y ont foutu les pieds.
    D’ailleurs si l’Irak avait eu ces moyens, ça ferait longtemps que l’OPEP les aurait mis à contribution pour répondre à la demande croissante et pressante… des américains eux-mêmes !
    [citation]
    Et puis ce matin sous mon jardin, vous allez pas le croire mais j’ai découvert l’équivalent de 40 milliards de baril de pétrole !
    [/citation]
    Soit à peine plus d’une année de consommation mondiale (quand on veut faire dans l’impressionnant, on choisit mieux ses chiffres :)). Ceci étant, cette remarque est aussi fantaisiste que vos prévisions sont fausses.
    Et tant que la prévision se satisfera d’effet d’annonces, on continuera à se croire peinard avec notre consommation d’énergie. Dormez tranquile, braves gens. 🙂
    [citation]
    C’est vrai qu’il est plus facile d’etre dans le camps des optimiste que des pessimiste.
    [/citation]
    C’est tout simplement plus facile de gamberger que de regarder les chiffres en face. Ceux que vous imaginez pessimistes sont réalistes et ceux que vous désignez optimistes sont des autruches myopes…
    [citation]
    En tout cas le declin de la production on l’attend toujours.
    [/citation]
    Consultez les chiffres de l’IEA, regardez depuis combien de temps la production de liquides stagne (la production de brut est déjà en déclin), et faites-vous une idée avec des bases justes…

  12. PARIS (AFP) – Le scénario noir d’un blocage des discussions
    avec l’Iran pourrait entraîner une hausse sans limite du prix du pétrole, a
    estimé mardi sur France Inter Olivier Appert, président de l’Institut français
    du pétrole (IFP).
    L’agence de notation financière internationale Standard and Poor’s (SP) a
    prédit lundi que le prix du pétrole pourrait atteindre 195

  13. Pour rappel , toutes les raisons qui concourrent à la hausse :
    Le pétrole bat un nouveau record à Londres

  14. détail dans l’article des facteurs majeurs suivants :
    Il faut bien reconnaître que tous les éléments semblent converger en vue d’établir cette hausse :
    . aléas climatiques
    . tensions géopolitiques à leur sommet
    – tant autour du dossier nucléaire iranien
    – qu’au niveau du conflit au Proche-Orient.
    – Inde et Pakistan y mettent également du leur tandis
    – que le Nigeria est la proie de nouvelles violences meurtrières.
    – Les relations entre Russie et USA semblent quant à elles offrir les prémices d’une nouvelle guerre froide à leur manière.

  15. . USA : pollution suite à rupture d’un oléoduc
    .  USA : guerre-froide avec la Russie via l’Iran
    . Liban : les hôpitaux ferment faute d’essence
    . Guerre « diplomatique » entre Inde et Pakistan

  16. Marché rasséréné
    Le marché pétrolier était toutefois un peu rassuré par la décision de BP lundi de remplacer 73% du conduit endommagé (16 miles sur 22), et non pas de le réparer comme il le prévoyait au départ. Même si le remplacement pourrait prendre des mois, la marché y a vu l’assurance d’un fonctionnement à long terme.
    Le problème en Alaska intervient dans un contexte déjà très tendu en raison d’inquiétudes géopolitiques au Liban et en Iran, d’interruptions de production au Nigeria et en Irak, et de risques élevés liés à la saison des ouragans dans l’Atlantique.

  17. Il y a t il que les pays musulmans pour de la guerre et les Européens de l’argent du pétrole.Moi je pense tant que les USA dominent on ne pourras pas régler les problèmes internes ou externes de la vie qui nous échappe totalement. Si Al-Quaïda n’arrivent pas à faire comprendre sa aux USA alors dieu à péché, moi en tant que musulman mopi j’ai honte pour eux le Américains de faire augmenter .

  18. Question à 100 cent dollars : est que le gouvernement américain connait la notion de honte ?
    merci de ne pas confondre, peuple, gouvernement ,president et lobbying
    c’est comme si on associait chaque francais à Chirac et à Total ….

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