Rien ne va plus dans ce monde de brut : le Brent a battu un nouveau record à Londres.
Il faut bien reconnaître que tous les éléments semblent converger en vue d’établir cette hausse : aléas climatiques, tensions géopolitiques à leur sommet tant autour du dossier nucléaire iranien qu’au niveau du conflit au Proche-Orient. Inde et Pakistan y mettent également du leur tandis que le Nigeria est la proie de nouvelles violences meurtrières. Les relations entre Russie et USA semblent quant à elles offrir les prémices d’une nouvelle guerre froide à leur manière.
Le prix du pétrole Brent a battu lundi à Londres un nouveau record historique à 78,64 dollars le baril, favorisé par la fermeture du plus important champ pétrolier des Etats-Unis et l’instabilité accrue au Proche-Orient.
Sur le marché londonien, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a atteint 78,64 dollars à 17H07 GMT, soit une hausse de 2,47 dollars sur la séance. Il bat ainsi son précédent record établi le 17 juillet à 78,18 dollars.
A 17H25 GMT, le baril cotait 78,40 dollars, en hausse de 2,23 dollars par rapport à vendredi soir.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre gagnait 2,39 dollars à 77,15 dollars. Il avait atteint un record historique à 78,40 dollars le 13 juillet.
La fermeture complète du champ pétrolier de Prudhoe Bay en Alaska de la compagnie britannique BP va prendre entre trois et cinq jours, a indiqué lundi la direction du groupe, qui a refusé d’indiquer quand la production pourra reprendre. La compagnie pétrolière a décidé de fermer ce champ pétrolier en Alaska après la découverte de fuites provenant d’un oléoduc qui a conduit à l’écoulement dans le sol de quatre à cinq barils soit près de 800 litres de brut.
En ce qui concerne le conflit au Proche-orient, les hôpitaux libanais disposeraient au maximum d’une semaine de carburant pour toutes réserves, selon le ministre de la Santé Mohamad Khalifé, impliquant la fermeture de nombre d’entre eux. Tout en insistant sur l’urgence de la situation, le ministre a précisé que des contacts avaient été entamés pour résoudre le problème. Selon les autorités libanaises, l’armée israélienne, qui impose depuis trois semaines un blocus au Liban, aurait refusé jeudi d’admettre une cargaison de mazout, destiné notamment aux centrales électriques. L’armée israélienne a de son côté affirmé samedi avoir autorisé ces trois derniers jours deux pétroliers à accoster au Liban pour fournir du carburant, mais que, selon un porte-parole, leurs commandants « ont jusqu’à présent préféré rester au large apparemment de crainte d’être pris dans des tirs avec le Hezbollah ».
Même si le Liban obtenait dès à présent des livraisons de carburant, le problème ne serait cependant pas résolu. En effet, les routes étant détruites, et les ponts écroulés, le mazout ne peut être transporté vers les régions.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi quant à eux avoir imposé des sanctions contre sept sociétés étrangères, dont le fabricant russe d’avion de chasse Soukhoï, pour avoir fourni à l’Iran du matériel qui pourrait être utilisé dans le développement d’armes de destruction massive. Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié vendredi d' »inadmissibles » et « d’anachronisme historique » ces sanctions…. tandis que la société algérienne d’hydrocarbures Sonatrach a signé des protocoles d’accord avec les russes Loukoïl et Gazprom en vue d’une coopération.
L‘Inde a expulsé samedi le conseiller à l’ambassade du Pakistan à New Delhi après qu’un diplomate indien soit expulsé par le Pakistan plus tôt samedi. « L’agent consulaire indien Deepak Kohl aurait été pris en train de recevoir des documents sensibles d’une source pakistanaise, » a annoncé la chaîne de télévision GEO, citant des sources officielles.
Pour rappel, les prix du pétrole avaient fini la séance en hausse mercredi dernier, le marché s’inquiétant notamment de la tempête tropicale Chris qui pourrait devenir le premier cyclone de la saison et endommager les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique.
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Vivement les ouragans dans le golf du mexique.
Pour l’instant, la bourse ne provisionne pas un incident majeur, mais si il y en a un gros, le cours du pétrole va zxploser 🙂
Chris s’est dégonflé. Ce n’est même plus une tempête tropicale.
Autre article qui parle d’un cours du petrole à 3 chiffres !!!!
Le baril de pétrole atteindrait 250 dollars si une escalade du conflit au Proche-Orient conduisait l’Iran à bloquer le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour les tankers dans le Golfe, a prédit lundi l’agence de notation financière internationale Standard and Poor’s (SP).
J’en parle tout à l’heure
@gringo : si chris s’est degonfle … les risques, et de toutes les manières , les inquietudes, demeurent .
Ce qui est important pour le cours ne sont pas stricto sensu les faits ou les risques, mais bien le ressenti de la bourse.
Or, les rapports sont alarmants sur la climatologie.
Marché rasséréné
Le marché pétrolier était toutefois un peu rassuré par la décision de BP lundi de remplacer 73% du conduit endommagé (16 miles sur 22), et non pas de le réparer comme il le prévoyait au départ. Même si le remplacement pourrait prendre des mois, la marché y a vu l’assurance d’un fonctionnement à long terme.
Le problème en Alaska intervient dans un contexte déjà très tendu en raison d’inquiétudes géopolitiques au Liban et en Iran, d’interruptions de production au Nigeria et en Irak, et de risques élevés liés à la saison des ouragans dans l’Atlantique.