Les prix du pétrole ont poursuivi jeudi leur recul observé déjà la veille, les investisseurs pariant toujours sur une solution diplomatique à la crise iranienne tandis que la situation de l’approvisionnement en essence semble s’améliorer aux Etats-Unis.
Après ce nouveau recul des prix jeudi, la plupart des analystes considèrent qu’un niveau plancher pourrait être désormais atteint, estimant que la barre des 70 dollars allait être difficile à casser.
Beaucoup d’inquiétudes demeurent en effet sur le marché en raison des problèmes géopolitiques et du caractère vulnérable du secteur des raffineries américaines alors que commence cette semaine la saison des ouragans aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet a reculé de 95 cents à 70,34 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,02 dollar à 69,39 dollars.
Les prix du pétrole avaient commencé à baisser dès mercredi après l’annonce faite par les Etats-Unis de leur accord pour discuter directement avec l’Iran – pour la première fois depuis 1979 – à condition que Téhéran suspende au préalable ses activités d’enrichissement nucléaire. Cette annonce a fait naître l’espoir d’une résolution pacifique de la crise opposant les pays occidentaux à l’Iran, mais risquant toutefois en cas d’escalade d’affecter les exportations pétrolières de ce dernier, estimées à 2,7 millions de barils par jour.
L’Iran a apporté des réponses contradictoires à la proposition américaine, le ministre iranien du Pétrole assurant que Téhéran ne négocierait « jamais » son programme nucléaire avec les Etats-Unis, tandis que le ministre des Affaires étrangères disait l’Iran prêt au dialogue tout en refusant de suspendre l’enrichissement d’uranium.
La publication jeudi des stocks américains de pétrole a permis d’apaiser les inquiétudes sur l’approvisionnement d’essence aux Etats-Unis. Bien que le département américain de l’Energie ait fait état d’une hausse plus faible que prévue des réserves d’essence, le taux d’utilisation des raffineries américaines est ressorti en nette hausse à 91,4%. Cette hausse du taux de fonctionnement des raffineries devrait signifier plus d’offre de produits raffinés sur le marché dans les prochaines semaines.
Les cours avaient brièvement rebondi en milieu de séance après l’annonce d’un incendie dans la raffinerie Valero de Corpus Christi (Texas). Cet incident ayant entraîné la fermeture partielle du port de Corpus Christi s’est finalement révélé moins grave qu’il n’en paraissait au début, ce qui a incité les courtiers à prendre leurs bénéfices.
La réunion de l’OPEP à Caracas n’a pas eu quant à elle une grande influence sur le marché, malgré le discours clairement « anti-impérialiste » du président vénézuélien Hugo Chavez qui a proposé que le cartel définisse une bande de fluctuation des prix du pétrole allant « de 50 dollars à l’infini ». Le marché s’attend à voir l’organisation maintenir son plafond de production inchangé à 28 millions de barils par jour.
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