PSA : nouvelle version de la 307 en Argentine, délocalisation ?

Peugeot_307_bigLe constructeur automobile PSA a lancé mardi la production d’une nouvelle version de la Peugeot 307, destinée à accroître son offre de véhicules de moyenne gamme sur le marché latino-américain, marqué par un retour de la croissance. Le lancement de ce modèle « constitue une nouvelle étape du programme industriel 2005-2007 de développement de PSA en Argentine », qui devrait créer plus de 1.000 emplois, selon le communiqué.

Mais ceci peut être vu purement et simplement comme une délocalisation, puisque que par ailleurs l’usine de Ryton en Grande-Bretagne devrait bientôt fermer ses portes , laissant 2 300 personnes sur la route. Certes, on vous dira que l’écoulement de la production sera effectué sur place, ce qui justifie le « déplacement ». Mais en tendant l’oreille, vous apprendrez que PSA a prévu à court terme d’exporter des voitures à partir de ses installations argentines vers des pays situés en dehors de l’Amérique latine.

Le PDG du groupe PSA Jean-Martin Folz a inauguré mardi une nouvelle ligne de fabrication destinée à produire ce modèle dans l’usine PSA de Palomar, dans la banlieue de Buenos Aires, en présence du président de la République d’Argentine Nestor Kirchner.

La Peugeot 307 tricorps (quatre portes et coffre indépendant de l’habitacle) est le cinquième modèle produit simultanément dans cette usine spécialisée dans les modèles de gamme moyenne reposant sur la plateforme « 2 » du groupe, où sont déjà fabriquées des Peugeot 206, 307 cinq portes, Partner et des Citroën Berlingo. Elle sera commercialisée en Argentine à compter du mois de juillet, puis progressivement au Brésil et sur les autres marchés d’Amérique latine d’ici le mois d’octobre, avec un objectif de vente de 22.000 véhicules en année pleine dans la région.

Le lancement de ce modèle « constitue une nouvelle étape du programme industriel 2005-2007 de développement de PSA Peugeot Citroën en Argentine », qui devrait créer plus de 1.000 emplois. Ce plan d’un montant équivalent à 120 Millions d’euros prévoit l’introduction de nouveaux véhicules, la hausse des volumes de production de voitures à Buenos Aires et de composants mécaniques à l’usine de Jeppener (province de Buenos Aires) et une progression de l’intégration locale.

PSA, dont les effectifs en Argentine étaient tombés pendant la crise à 1.500 personnes fin 2002, emploie actuellement près de 3.900 personnes dans le pays. Sa production en Argentine devrait atteindre près de 100.000 unités en 2006, contre 17.800 véhicules en 2002. Mias il se pourrait bien qu’on déshabille Paul pour habiller Santiago, puisque tout de même, en dehors de la fermeture de l’usine de Ryton en Grande-Bretagne, le groupe va se séparer de 200 intérimaires de son usine de Mulhouse à partir du 10 juillet prochain à cause d’un marché européen en baisse dans ce secteur. La production journalière de Citroën C4 sera ramenée à 950 unités soit 145 voitures de moins qu’actuellement.

Selon le groupe, ces développements industriels seraient la résultante des perspectives favorables du marché automobile en Amérique latine et des bonnes performances commerciales des marques Peugeot et Citroën dans cette zone ».

A fin mai 2006, dans un marché argentin en hausse de 19%, les ventes de PSA Peugeot Citroën ont crû de 29% à près de 29.000 véhicules, la part de marché atteignant 14,6%. Au Brésil, où PSA a une usine à Porto Real spécialisée dans les petits modèles, le groupe a immatriculé 37.600 véhicules, soit une hausse de 38% dans un marché en croissance de 10% et une part de marché de 5,6%.

« Les progrès très significatifs de la productivité des usines argentines et l’évolution des changes depuis la dévaluation de 2002 font de l’Argentine une base de production très intéressante », avait souligné fin avril 2005 M. Folz devant la presse de Buenos Aires. Décidément cela a le mérite d’être clair, même si de tels propos ne devraient pas réjouir les salariés anglo-saxons. Face à une telle mondialisation des effectifs, les syndicats s’ils veulent être efficaces, devront également se mondialiser à leur tour. Ce qui commence à être mis en oeuvre chez PSA.

Car nous y voilà , on commence par le marché local et on finit par l’Europe …. plus discrètement, cela correspondant alors bel et bien à de la délocalisation. En effet, PSA Peugeot-Citroën va commencer à exporter des voitures à partir de ses installations argentines vers des pays situés en dehors de l’Amérique latine, avait-il indiqué, citant l’Afrique du sud mais n’excluant pas l’Europe à terme.

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(11 commentaires)

  1. Il faut arrété de ramener Ryton sur la table tout le temps ! Pour avoir travailler à l’usine de ryton je peux vous dire que son cas est vraiment particulier.
    En gros l’usine se contente de l’assemblage final carrosserie + peinture + intérieur. TOute les pieces arrive donc au centre de l’angleterre des usines PSA frances et plus de la moitié des voitures repart vers l’étranger.Sans parler de l’état de vetusté de l’usine donc certains batiment sont plus que centenaire …
    Bref PSA prefere construire du neuf dans une zone comprenant toute la game de fabrication que dans une usine ou l’ont ne peut pas se développer et qui est isolé de tout ses fournisseurs.
    Tous les constructeurs automobile implante des usines dans les marchés importants et lointaint. Voire Toyota en france, nissan en espagne et angleterre ….

  2. Merci de vos infos, c’est bien souvent le manque de connaissance aprofondie d’un sujet bien précis qui pénalise la pertinence du jugement.
    Nous ne demandons qu’à connaitre et à apprendre.

  3. En fait PSA ne fait qu’appliquer une certaine forme de mondialisme. Les consomateurs étrangers ne sont plus forcément pret a simplement acheter une voiture venant de l’autre bout du monde.
    Donc les constructeurs ont tendance à rapprocher les centres de productions des marchés, c’est intéréssant pour eux comme pour ces pays consomateurs.
    PSA a choisit de construire lui meme ses usines tout comme toyota, nissan, renault, par contre d’autre optent pour le rachat d’autre petits constructeurs (comme GM qui fait rebadgé des coréenne qui s’appel donc chevrolet chez nous ).
    La prochaine étape est dans la délocalisation des centres de recherche et dévellopement. En effet les marchés lointaint requierent des voitures différentes de celle qui sont vendues en europe, pour l’instant celle ci sont développés dans les maisons meres mais comme le montre le recrutement par renault (enfin Dacia) d’ingénieurs roumains, il est probable que a terme une partie du developpement du produit se fasse aussi sur place.
    En gros les constucteurs vont vraiment devenir internationaux, les stratégies de développement ont changés mais si on délocalise vers d’autres pays que la france, le phénomene inverse existe aussi

  4. Il faut rappeler que la vocation première d’une entreprise (et à fortiori internationale) est de gagner de l’argent, pour croitre. Pas de faire du social. Par contre, une entreprise qui gagne de l’argent, doit bien s’occuper de ses salariés, sans pour autant risquer de perdre de l’argent sous couvert de « protection sociale » (qui est le rôle des institutions, et non pas des entreprises).
    Ainsi, je comprends mal pourquoi on s’offusque qu’une entreprise décide d’ajuster sa capacité de production en fonction des configuration de marchés : la C4 marche moins bien que prévu, et le marché d’Europe de l’Ouest dégringole, donc on abaisse les volumes de production à Mulhouse ; en revanche, le Mercosur explose, et la demande devient de plus en plus pressante, donc on introduit un nouveau modèle sur ces marchés, et on crée des emplois localement.
    Il ne s’agit pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais juste de s’adapter pour rester dans la compétition.
    Quand aux « délocalistions », il ne faut pas oublier qu’elles ne sont pas destructrices d’emplois : si on veut rester schématique, il faut bien comprendre que produire dans des pays à faible coût de main d’oeuvre permet d’obtenir plus de rentabilité, et donc de consacrer des ressources plus importantes au développement (R&D par exemple). Donc, il y a toujours un moment où les emplois supprimés en Europe (en l’occurrence) vont se transformer non seulement en emplois faiblement qualifiés crées dans les pays émergents, mais aussi par des emplois hautement qualifiés dans le pays ou le continent d’origine de l’entreprise (ingénierie, marketing, fonctions support, etc…)
    En gros, c’est la mondialisation, ramenée à sa plus simple image. Et cela n’a rien de négatif.
    Et quand bien même un jour, les pays à faible coût de main d’oeuvre devenaient intéressants pour y installer des centres d’études et des centres techniques, il ne faut pas perdre de vue que notre vieille Europe détient toujours une carte que ces pays n’auront pas avant longtemps : celle de la valeur ajoutée de l’expérience, et de l’innovation.

  5. PSA fait vrivre des dizaines de milliers de salariés en France… Ainsi que Michelin et compagnie. Chaque mois ce sont des dizaines de milliers de chèque qui tombent sur les comptes en banque.
    Certaines entreprises qui vendent en france ont choisi de délocaliser à 100 % le marketing, le design, les études, le service après-vente et surtout la fabrication.
    Les écrans plat de télé, pc, les gsm, les fringues de sport et même les automobiles et les pneumatiques pour certaines marques etc…
    A eux les syndicats ne disent mot.
    Par contre, parce que vous supprimer des postes en france où en europe où vous en avez déjà des centaines de milliers, là c’est la fin du monde…
    Et ceux qui n’en ont pas un seul en europe (façon de parler car Apple a bien quelques postes en propre en europe par exemple), et bien à ceux là les syndicats leurs foutent la paix.
    Trop débiles ces syndicats… Vraiment plus que débiles ces soit-disant défenseurs de l’ouvrier…

  6. Encore moi lol, ben oui c’est pour le plus marrant.
    Ben les patrons.
    Faut pas vous emmerder hein, surtout faut délocaliser de france et comme ça vous ne serez PLUS DU TOUT emmerdés par les syndicats !!!
    Mais puisque c’est la seule solution pour ne pas être sali ou emmerdé lol…

  7. Je ne crois pas à une importante délocalisation en Amérique du sud, à cause des coûts de transport et du problème de change euro/dollar.
    En revanche, en Tchéquie ou en Pologne, tout se passe en euro… Tiens, silence radio du côté de PSA.

  8. Excellent de l’article de l’Express de la semaine dernière sur le sujet … ou l’on apprend que France Telecom va delocaliser son service comptable en Pologne .. dans le dernier paragraphe

  9. En ce qui concerne le delocalisation de l’usine de Ryton, ce n’est pas en Argentine qu’elle a lieu, mais en Slovaquie. Je rappelle que Peugeot se refuse d’investir a Ryton pour passer de la production de la 206 a la 207, alors qu’en meme temps, il inaugure une nouvelle usine en Slovaquie qui va produire… des 207 qui seront aussi vendus en Europe de l’Ouest.
    Donc rien a voir avec l’Argentine. Je pense par contre que ca serait une bonne base pour exporter des vehicules niches en Europe. Par exemple, l’Europe du Sud est friande de carrosseries 3 volumes, on pourrait donc envisager que ce type de carrosserie y soit importee d’Argentine.
    A plus long terme, peut-etre une base pour exporter en Amerique du Nord, en cas de retour…
    La version 3 volumes de la 307 d’Argentine, est-elle le meme que la version chinoise?

  10. Excellents commentaires intelligents de la part de certaines personnes ici.
    Personnellement je ne vois ce qu’il y a d’anormal qu’une boite française aille produire à l’étranger.
    Tous le monde est content d’acheter des fringues, du matos videos fabriqués en Chine. Pourquoi les bagnoles seraient une exception?

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