Immobilier : la bulle est mondiale, son éclatement le sera aussi

8765754Les Echos viennent de publier un article fort intéressant et très réaliste : « Immobilier : gare à l’effet boomerang ».

D’emblée, on nous donne une série de données qui méritent notre attention : « De fait, 60 % des Français sont propriétaires, et la valeur potentielle de leur logement a beaucoup augmenté ces dernières années. « En réalité, 56% de Français sont propriétaires de leur logment, les Echos ont un peu arrondi leur chiffre. Mais ce qui est important dans cette phrase c’est le rappel que les Français se sont enrichi virtuellement ces dernières années grâce ou à cause de la bulle immobilière.

« La valeur totale du patrimoine des ménages s’est accrue de plus de 75 % au cours des dix dernières années, dont les trois quarts sont liés à l’immobilier. »

Depuis toujours, il y a deux écoles qui s’affrontent. Certains disent que la pierre au sommet bloque la consommation, et que les jeunes économisent tout ce qui peuvent pour se constituer un apport. D’autres considèrent que la valeur virtuelle du patrimoine immobilier qui gonfle, procure un sentiment de richesse qui pousse à la consommation. Cela est certainement vrai dans les pays anglosaxons. Et Les Echos affirement que cela fonctionne de la même manière en France.

« Ainsi, malgré le retournement économique de 2001 et l’évolution poussive des salaires, les Français ont continué de se sentir chaque année virtuellement plus riches. Ils estiment en conséquence pouvoir dépenser une part plus importante de leur revenu, ce qui stimule la consommation. « 

« C’est ce que les économistes appellent l’« effet richesse ». Si la croissance de la consommation est étroitement liée à un effet richesse, il est indispensable d’analyser la dynamique du boom immobilier. »

L’article nous explique pourquoi les marchés ont intégré la hausse des taux, même si le nombre de particuliers français affectés, qui font peu appel aux emprunts à taux variable, est négligeable (un quart de Français ont contracté des prêts à taux variable, tout de même ! ndlr).

« En effet, il faut bien comprendre que ce qui compte, ce n’est pas le niveau des prix du patrimoine, mais son élévation qui se traduit par ce sentiment que le patrimoine se constitue malgré un moindre effort d’épargne. A l’inverse, la fin de la hausse des prix de la pierre va se manifester par un surcroît d’épargne, et donc par un ralentissement de la consommation. Un effet richesse « négatif » qui serait bien pire dans l’éventualité d’un krach immobilier.

Le blog immobilier vous a toujours rappelé que la bulle immobilière est mondiale et que les faux arguments des agents immobiliers qui vous expliquent que pour telle ou telle raison les prix ne peuvent pas baisser dans leur commune ou région (rareté du foncier, le TGV, les étrangers qui rachètent en masse, solde migratoire postif, de bonnes écoles etc…) ne feront pas le poids face à un dégonflement qui sera certainement mondial. Qui aura des conséquences dramatiques sur l’économie de l’Hexagone.

« Si un krach survenait, il serait donc européen voire mondial. Pour la France, les conséquences seraient très négatives. Notre économie ne tient en effet depuis 2002 qu’à la vigueur des dépenses des ménages. Si l’éclatement de la bulle immobilière touche nos partenaires commerciaux et affecte nos exportations, c’est la catastrophe. »

Les fondamentaux sont tous sauf sains  : illusion artificielle de richesse, l’argent qui atterri dans la pierre au lieu de financer des domaines comme la recherche ou l’éducation, garants d’un développement durable.

Alors qu’il était si « facile » de s’enrichir en dormant, puisque l’immobilier connaissait une augmentation à deux chiffres depuis plusieurs années, le réveil et la gueule de bois vont être rudes pour les Français, surtout ceux qui ont surfé sur la vague et vécu de la spéculation.

L’article démontre pourquoi tout l’économie risque d’être affectée par la baisse de l’immobilier.

Une critique envers cet article : son auteur oublie de mentionner que la FED va probablement mettre fin au cycle haussier des taux, et cela va changer la donne pour l’immobilier.

Immobilier : les mauvais chiffres américains de novembre 2005

Chiffres USA de novembre 2005 : les reventes de logements chutent de 1,7%

Chiffres USA de novembre 2005 : niveau record de stocks depuis 20 ans

Un commentaire

Les commentaires sont fermés.