CPE : adopté, de Villepin a tenu bon (3/4)

F90098Qu’il soit tout sauf la solution miracle au chômage qui mine notre pays, nous en sommes tous convaincus. Mais le CPE sert surtout de prétexte à quelques uns pour paralyser le pays. C’est ce que pense de nous le reste du monde occidental. Et c’est, dans l’ensemble, de cette façon que la nouvelle a été accueillie par les Français de l’Etranger et un peu partout dans le monde.

Le CPE c’est aussi une épreuve pour le premier ministre français, Dominique de Villepin. Qu’il vient de passer avec succès puisqu’il a tenu bon, estiment dans l’ensemble les pays occidentaux, inquiets de voir que la France se soulève de plus en plus. D’une manière trop violente, trop chaotique. Mais comment renouer le dialogue de façon plus calme ? s’interroge-t-on ?

L’Egalité des chances aura sa chance : texte validé

Selon l’AFP, le Conseil constitutionnel a validé jeudi la loi sur l’Egalité des chances, et notamment son article instituant le contrat première embauche (CPE), sans assortir sa décision de réserves d’interprétation. Jacques Chirac s’exprimera sur le CPE vendredi à 20H00 lors d’une allocution radio-télévisée.

Les « Sages » ont notamment estimé qu’il n’y avait « pas, en droit, matière à réserve » sur les deux points les plus contestés du CPE : la durée de la période d’essai et les modalités de rupture du contrat.

Le Conseil, qui avait été saisi de la loi sur l’Egalité des chances le 14 mars par les parlementaires socialistes et apparentés, a rejeté l’essentiel des arguments mis en avant dans ce recours. Selon plusieurs sources informées, le chef de l’Etat pourrait promulguer cette loi au plus tard vendredi soir.

Test réussi pour de Villepin

Dominique de Villepin a tenu bon, alors que des manipulateurs de tous bords, au lieu de discuter et donner une chance à ce projet imparfait mais plein de bonne volonté, décrié par la gauche qui avait elle-même concocté des CPE bis de 5 années, ces emplois temporaires mais injectés dans les collectivités ou administrations, ne préparant hélas que rarement à des emplois dans le privé.

On a occupé ou nourri les jeunes, pendant un certain temps, mais on a pas développé l’industrie ou les services, ni créé – réellement – de richesse. Par le biais de leur consommation puisqu’ils avaient un salaire. Ce CDD dans l’administration méritait au moins tout autant d’être décriés, ils plombaient nos finances publiques qui auraient pu transformer ces sommes en allégement des charges de travail et confier les jeunes qui ont entre temps vieilli, définitivement au secteur privé qui n’est pas qu’une source de coût, lui.

La France passe pour un pays déstabilisé, et les Français passent pour des gens qui ne veulent pas travailler. Et le quatrième volet de cette série se penchera sur la façon dont la France est perçue alors que…

…le conflit prend encore de l’ampleur

L’AFP nous rappemme que l’intensité du conflit entre Gilles de Robien et l’Unef, syndicat étudiant leader de la contestation, a redoublé jeudi. Bruno Julliard a accusé le ministère d’avoir tenté un « marchandage » en lui proposant le report des élections étudiantes, qu’il souhaitait, contre l’interruption des blocages d’universités. Cette accusation a été immédiatement démentie par l’entourage de M. de Robien.

Jeudi après-midi, étudiants et lycéens en lutte contre le CPE ont occupé le terrain, en multipliant les blocages de lycées, mais aussi de routes et voies ferrées, qui se sont soldés par des dizaines d’interpellations. Presque toutes les grandes villes ont connu des difficultés de circulation allant du blocage de rond-point aux embouteillages de plusieurs kilomètres, lors de cette nouvelle journée d’actions à l’appel de la coordination nationale étudiante et lycéenne.

De même, des étudiants et lycéens ont envahi les rails dans plusieurs gares, comme Roanne, Rennes, Limoges, Brest mais aussi la gare de Lyon à Paris, où plus d’un millier de jeunes étaient sur les voies jeudi soir, où ils ont érigé une barrière faite de planches de bois. Les opérations menées par les jeunes anti-CPE se sont en plusieurs endroits soldées par des dizaines d’interpellations.

A Paris, une cinquantaine de lycéens, parmi lesquels Karl Stoeckel, président du syndicat lycéen UNL, ont été arrêtés, après avoir provoqué de sérieux embouteillages sur le périphérique. Du côté des universités, une soixantaine restaient perturbées. Le ministre de l’Education a frappé du poing sur la table au Sénat, en enjoignant les présidents d’université à « assumer leurs responsabilités » car « les cours doivent reprendre ».

La France jadis enviée est montrée du doigt

J’ai délibérément choisi une image du conseil constitutionnel pour illustrer cet article, car la France « c’est autre chose que les jeunes déchaînés s’attaquant aux forces de l’ordre ou aux voitures ou commerces ». tentent de se rassurer les Français de l’étranger et rassurer leurs clients. Il y a aussi des institutions modèles, comme le conseil constitutionnel, que pendant longtemps le monde entier nous a enviées.

On nous envie de moins en moins de vivre en France, ce qui est honteux. La vie dans l’Hexagone n’est pas si difficile, la gouverner est devenu mission impossible, et c’est plus difficle encore quand un gouvernement est de droite, et si une minorité réussit à déstabiliser le tout ou à créer un sentiment d’insécurité (voir sa voiture ou son commerce brûler est très éprouvant voire traumatisant), c’est à nous de commencer à désintoxiquer les gens des manifs sourdes. Dans d’autres pays on réforme le travail aussi.

Réinventer l’emploi durable

Il faudrait songer à rajeunir l’équipe dirigeante du pays, à le réformer, sans oublier de chasser les profiteurs et les jacobins. Fermer quelques bastions qui sont des machines à freiner la France.

Et à pousser nos jeunes à retrousser les manches, chaque fois que c’est possible. Ils souffrent, mais on ne fait pas ce qu’il faut pour les insérer dans la vie active. Si les milliards gaspillés dans les aides pouvaient être libérés pour créer des emplois, le chômage serait moins important, moins irréductible.

Grenelle social

Dans le même temps, il ouvrirait immédiatement un « Grenelle social », ont indiqué des sources proches de deux importants ministres en parlant du Président. Si des solutions positives devaient se dégager de ce round de négociations, Jacques Chirac s’engagerait à ce qu’elles se substituent, pour tout ou partie, au contrat première embauche.

L’expression « Grenelle social » fait référence aux deux jours de négociations menées au siège du ministère du Travail rue de Grenelle en plein mai 68 (les 25 et 26) par Georges Pompidou, premier ministre de de Gaulle, avec l’ensemble des organisations syndicales et le patronat. Elles avaient abouti à un protocole d’accord salarial qui a fait date.

Toujours selon les mêmes sources, ni Jacques Chirac ni son Premier ministre Dominique de Villepin ne souhaiteraient de nouvelle délibération sur le texte litigieux. Deux sources bien informées ont même affirmé que M. de Villepin mais aussi Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale et proche de M. Chirac, avaient mis leur démission dans la balance si une deuxième délibération au Parlement devait être demandée par le président.

Les vacances romaines du « grand » Nicolas

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy a soufflé loin de France, oubliant les émeutes anti-CPE dans le silence printanier de Rome, interrompu par les chants d’oiseaux. Sans que l’on puisse parler de vacances romaines, il a certainement apprécié d’être loin des casseurs et des interpellations pendant quelques heures. J’ai fait partie des Français qui l’ont accueilli à Rome, et je vous raconterai sa visite en détail dès demain. 

CPE : une vraie fausse solution au chômage chronique (1/3)

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