La fin d’une (première) consolidation sur le marché de l’or ?

Lingotsdor Pour les amateurs d’or, les deux dernières semaines se sont révélées éprouvantes. Le 2 février dernier, l’once ‘troy’ (soit 31,10 grammes) de métal jaune a dépassé les 572 dollars sur le marché international de l’or et de l’argent de Londres, du jamais vu depuis… le 21 janvier 1981 ! Pour la petite histoire, le plus haut niveau jamais atteint par l’or remonte très exactement au 21 janvier 1980, seule et unique séance où il cota 850 dollars.

Mais après ce record de 25 ans, la correction ne se fit pas attendre : dans la nuit du 6 au 7 février, des ventes massives initiées depuis le marché japonais TOCOM par des banques locales et l’américaine Morgan Stanley Goldman Sachs font perdre presque 20 dollars à l’once en une journée. Nouveau record : jamais on n’avait vu de baisse si violente depuis la fin des années 80 ! Seconde attaque quelques jours plus tard, toujours menée par des investisseurs institutionnels et des fonds, qui tirera l’once sous 539 dollars à Londres le 16 février.

Le temps de la consolidation serait-il enfin venu ?

Sur les trente derniers jours, l’once d’or se replie d’environ 2%, alors que sur un an, elle gagne encore près de 30%. Fin décembre 2000, l’once valait moins de 300 dollars, et depuis lors elle n’a eu de cesse de grimper. Nombre de facteurs s’entremêlent pour expliquer cette hausse : baisse tendancielle de la production mondiale d’or ces dernières années, interrogation sur le retour de l’inflation et la soutenabilité des déséquilibres financiers de l’économie mondiale, tensions géopolitiques à répétition, intérêt des banques centrales des pays émergents pour les réserves en or alternativement aux devises, et, bien sûr, arrivée massive des fonds d’investissements sur les matières premières.

Ce sont d’ailleurs les grands investisseurs comme les hedge funds qui font la tendance ces derniers temps sur le marché de l’or. Ce sont eux qui sont responsables de l’accroissement de la volatilité du cours de l’once, par leurs prises massives de positions suivies de prises de bénéfices.

Mais si des fonds vendent, d’autres sont encore prêts à acheter à la faveur d’un repli. Ce qui fut fait dès le jeudi 16 février, lorsque l’or a touché un support d’analyse graphique situé aux alentours de 532-535 dollars. Les acheteurs ont profité de l’occasion pour revenir en force, ce qui a permis à l’or de terminer vendredi soir à New York à 551,80 dollars. Les facteurs techniques ne sont pas les seuls à entrer en ligne de compte : des rumeurs d’attentats sur le sol américain, diffusées vendredi, et l’annonce de la renonciation par l’Allemagne à la vente de 600 tonnes d’or, suite à un débat houleux entre le gouvernement Merkel et la Bundesbank – un sujet sur lequel nous aurons l’occasion de revenir -, sont venus apporter leur soutien à ce retournement de tendance.

Quelle direction pour l’or désormais ?

Pour autant, selon la plupart des spécialistes du marché, ce mouvement de baisse de la première quizaine de février 2006 ne vient pas remettre en cause l’orientation que suit le métal fin depuis des années. Dans l’édition électronique de L’Agefi de jeudi 16 février au matin, Julien Ortin titre son article « L’or achève sa consolidation » : « nonobstant la forte probabilité d’un repli de court terme », écrit-il à l’appui de son analyse technique, « nous avons un biais de moyen terme résolument haussier ».

Même opinion de la part des analystes de la Commonwealth Bank of Australia : « selon nous, l’actuel mouvement de vente qui touche l’or est une nécessaire consolidation pour un marché haussier qui a encore beaucoup de chemin à parcourir ». Même si la tendance pourrait maintenant  se montrer  plus lourde : « l’offre d’or devrait se montrer plus en phase avec la croissance de la demande en 2006, ce qui devrait limiter la pression haussière sur les prix. Donc les prochains 100 dollars que gagnera l’once d’or devraient prendre trois fois plus de temps que les 100 derniers », prédisent les analystes de la banque australienne pour qui, en 2006 et 2007, l’once devrait évoluer entre 490 et 675 dollars. Rappelons que l’once d’or a gagné ses 100 derniers dollars en seulement trois mois.

Selon Kevin Kerr, rédacteur en chef de la lettre financière américaine Global Resource Trader, « après tout, rien n’a fondamentalement changé pour l’or, d’autant que nous disposons maintenant de la correction technique dont nous avions besoin pour que de nouveaux acheteurs puissent entrer sur le marché ». Un avis partagé par Wolfgang Wrzesniok-Rossbach, analyste auprès du négociant et fondeur allemand de métaux précieux Heraeus, qui ajoute dans une note datée du 13 février que « les derniers mouvements enregistrés [par le marché de l’or] la semaine dernière montrent que le parcours du métal jaune ne sera plus si facile qu’il l’a été ces trois derniers mois ».

La rançon du succès, en quelque sorte…

(13 commentaires)

  1. Bonjour, Emmanuel ! et bienvenue !!
    sur « des rumeurs d’attentats sur le sol américain, diffusées vendredi » , tu peux préciser ? ceci pouvant avoir de multiples incidences … et notamment sur le pétrole !!!

  2. Pour le « terror threat », il s’agissait de rumeurs de salles de marchés US reprises par Bloomberg (ou Reuters, damned, j’avions oublié) vendredi. La cible évoquée : le métro de New York.
    Apparemment, cette histoire a fait « pschitt ».
    En même temps, ce genre de rumeurs n’en est pas à sa première apparition…

  3. quand l’economie mondiale bat de l’aile l’or s’en ressort fortifié. il suffit de se mettre a la place d’un richissime investisseur pour comprendre que quand l’avenir se fait de plus en plus incertain , les investisseurs se rassurent en placant son argent monaie en or massif . une garantie minimum en cas de conflit, krach boursier,inflation, reevaluation des monaies, mais surtout l’endettement colossal des grandes puissances. tous ces facteurs de risque menent a la prudence . l’or flambe , cela veut dire que beaucoup de financiers, banques , etats souverains, veulent avoir un moyen de finance sure , ce qui n’est plus le cas avec les monaies traditionnelles.les matieres premieres pourraient se negocier en or si ca continue comme ca …

  4. Quelqu’un d’entre vous pourrait-il ecalircir le point suivant :
    L’or étant libéllé en dollar, imaginons que l’or prenne
    50% et que dollar baisse d’autant , quel serait le gain en
    euros constant ?

  5. Certes, le cours international de l’or s’exprime en dollars US. Ce qui pose pb aux compagnies australiennes, canadiennes et sud-afs quand leurs monnaies nationales, dans lesquelles leurs coûts sont exprimés, s’apprécient trop par rapport au USD.
    Ce qui a été le cas ces dernières années. Leurs marges en ont pris un vieux coup, sans doute bien davantage que celles des producteurs américains comme Newmont ou Freeport McMo, mais cela n’a manifestement pas empêché l’once de monter…
    En outre, on observe depuis plusieurs trimestres maintenant une « décorrélation » de l’once d’or par rapport au dollar. A savoir que sur le marché de Londres par exemple (où deux fois par jour, l’once cote en même temps en USD, GBP et EUR), les mouvements ne sont pas forcément les mêmes dans toutes les devises. A changes stables, l’once peut monter en EUR et baisser en USD, ou l’inverse.
    On peut voir cela comme la conséquence de la valeur de réserve internationale de l’or : il vaut quelque soit la devise dans laquelle sa valeur s’exprime. Ou comme la conséquence d’un marché de l’or en Europe, avec plus d’intervenants donc plus de décisions à confronter à celles des traders US.
    A contrario, on peut s’intéreser à l’or libellé en dollars canadiens : monnaie basée sur des finances publiques saines -> bcp moins d’appréciation de l’or en CAN$ qu’en USD ou même en EUR ces dernières années…

  6. bonjour monsieur.
    nous sommes un groupe d’orpailleurs burkinabés résident au benin qui connait la qualité de productions et importe de l’or .actuellement nous avons 550 kg d’ or en granulés et 200 kg en lingots avec nous à cotonou.Donc si vous voulez rentrer en relations d’affaires avec nous ,nous allons discuter et ensemble conclure un marché commun.
    Cher monsieur dans l’attente d’une reponse favorable;nous vous envoyons nos sallutations les plus sincères.
    contact :adras99@yahoo.fr

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