L’immobilier « blanc », ou les aventures du bailleur Flocon

Bon, comme vous le savez, je m’occupe de votre porte-monnaie, alors en piste ! Voici le super achat de mon ami Flocon. Une simple studette pour 4 personnes – on y est un peu juste à partir de 3 – au RDC, pour éviter l’ascenseur (on se demande bien pourquoi les vendeurs insistent là dessus, ce n’est pas le mer à boire).

Simple… la studette, là Flocon il est trop gentil, je dirais vétuste, moi ! Et la déco, bonjour ! Elle a été cambriolée, et l’année dernière des squatteurs y ont passé la belle saison, la belle étoile ne leur ayant pas suffi. Les volets en bois, sont certes très mignons, mais ils coûtent une fortune à poncer, repeindre et vernir… chaque année.

Flocon est citadin et novice. Il a découvert que les retraités vivant sur place font tout changer régulièrement. Ils sont présidents du conseil syndical et veillent au – coûteux – entretien. C’est leur résidence principale, ne cherchez pas à prendre leur place.

Ils n’ont plus d’enfants à charge, ni l’occasion de dépenser leurs économies vu le nombre renversant de boutiques (et la voiture il faut avoir le courage de la sortir, tous ces tournants !). Ils tiennent beaucoup à leur environnement immédiat et à leur standing.

Et tes locataires de Flocon ? « Ils m’occupent tellement que je n’ai plus le temps d’aller skier. »

Ma studette est orientée Nord, et le Monsieur de Noël ne veut plus la relouer, sa femme avait froid à midi dans le jardinet de 3 m², où elle l’attendait avec le déjeuner, ne skiant pas. Et les proprios râlent, car personne ne le déneige, ce carré de gazon couvert d’un mètre de boue sale.

La dame de janvier, elle ne reviendra pas, elle aime changer de décor et découvrir de nouveaux paysages. Et a bien aimé l’Autriche et veut y retourner. Et le jeunot de février, adepte du snowboard, il aime des stations avec plus de neige, avec de la neige tout court… Le couple de mars n’avait pas aimé le carrelage (on va pas mettre de moquette ou de parquet, pas à la montagne !).

Et le couple d’avril, n’a pas pu se découvrir d’un fil, dans ce territoire rural réhabilité où il n’y a rien à visiter, mais où il a plu des cordes, chassant toutes le hordes, de parigots trempés et désemparés. Leur junior a eux n’avait même pas une garderie, ou un parc, juste un rhume. Ils ne reviendront pas.

Combien tu as payé, Flocon ? « 4.700 E du m². » Rassure-toi, mon ami, à Courchevel, ça coûte 15.000 Euros du m², et il n’y a pas que les volets qui sont en bois, c’est tout le chalet !!!! Toi, au moins, tu as acheté du béton, et la brochure te garantit la neige.

Pour votre info, on trouve à 2.500 E du m² à Pra-Loup, 3.000 euros du m² en Savoie, mais les prix grimpent vite dans des stations pittoresques et en haute altitude, Avoriaz, Megève et Courchevel battant les records, Méribel n’est pas loin de ce pelleton de luxe.

Les terrains sont relativement bon marché dans les Alpes du Sud, mais à quelques km des routes principales, et la neige y est très « capricieuse ».

Alors, avant de vous lancer dans cette avalanche de frais et de soucis, rappelez-vous que la location est reine à la montagne, et que vous n’irez finalement pas skiez très souvent, la logistique et le tout schuss, étant épuisants !

Ce marché, si retournement il y a, sera très affecté, et les stocks disponibles sont trop importants vu la conjoncture. On vous dit pénurie, moi je vois des vitrines pleines.

A demain, bonne dinde et bonne glissade pour les veinards ! Après nos montagnes, et l’Angleterre, je vous amènerai à New York, la plus belle, la plus photogrphiée.

Location à la montagne : pénurie, oui, mais de neige !

L’immobilier « blanc » : ah que la montagne est belle !

Immobilier « blanc », ou les aventures du bailleur Flocon