Rachat de B/E Aerospace par Rockwell : l’UE devrait donner son aval sans conditions

Selon des sources proches du dossier, la Commission européenne devrait autoriser sans conditions
le rachat de B/E Aerospace par l’équipementier américain Rockwell Collins. Sa décision officielle devrait être rendue au plus tard le 12 avril prochain.

Via cette opération, Rockwell Collins étoffe son offre de produits pour l’aviation civile et l’aviation d’affaires et élargit sa base de clientèle à l’international.

En octobre 2016, l’équipementier aéronautique avait annoncé le rachat de son compatriote B/E Aerospace, spécialiste des intérieurs d’avions, pour 6,4 milliards de dollars plus une reprise de dette de 1,9 milliard, soit 8,3 milliards au total.

L’accord, approuvé par les conseils d’administration des deux groupes, prévoyait le versement de 62 dollars en numéraire et en actions pour chaque titre de B/E, soit une prime de 22,5% par rapport au cours de clôture précédent sur le Nasdaq. Il était alors valorisé sur des multiples prévisionnels 2017 de 2,7 fois son chiffre d’affaires et de 14,8 fois son résultat opérationnel.

Les produits des deux groupes sont complémentaires. Rockwell est spécialisé dans l’avionique et surtout connu pour ses systèmes de contrôle de vol et de connectivité des cabines, tandis que B/E Aerospace, concurrent du français Zodiac Aerospace, est un fournisseur de sièges et d’autres équipements pour la cabine. Compte tenu du faible recoupement de leurs lignes de produits, Rockewell privilégie ainsi la diversification de son portefeuille d’activités à la recherche de synergies. Ces dernières sont néanmoins estimées à 125 millions de dollars après impôts, plus «un gain annuel de 60 à 90 millions de dollars sur les coûts d’approvisionnement pendant six ans».

Certains analystes considèrent toutefois cette stratégie quelque peu risquée alors que la nouvelle structure ainsi constituée devra faire face à un ralentissement de la demande de la part de Boeing ou Airbus, après des années de commandes records.

Reste que les pressions sur les prix exercées par ces mêmes grands avionneurs accélèrent à l’heure actuelle les rapprochements de leurs équipementiers. En l’absence de nouveaux programmes d’avions et compte-tenu de la faiblesse relative prix du baril – n’incitant pas à se tourner vers de nouveaux appareils moins consommateurs d’énergie –  les compagnies aériennes sont peu enclines à commander de nouveaux appareils. Dans un tel contexte, les avionneurs cherchent davantage à se différencier via le prix de leurs avions. Pour ne pas être contraints de réduire leurs marges, ils exercent une pression accrue envers les équipementiers. Ces derniers n’ont alors d’autres choix que de se regrouper pour pouvoir absorber cette baisse des prix.

« En l’absence de nouveaux programmes, la compétition au cours des prochaines années va se faire sur les prix et donc sur les gains de compétitivité », déclarait ainsi en mars 2016 Patrick Daher, président de l’équipementier aéronautique Daher. Ajoutant alors que « Airbus et Boeing » avaient « déjà fait savoir qu’ils attendaient de leurs fournisseurs des baisses de prix de l’ordre de 10% à 20% à un horizon de 3 à 5 ans. »

Sources : Rockwell, Reuters, La Tribune, Les Echos, Challenges

Elisabeth Studer – 5 avril 2017 – www.leblogfinance.com

(23 commentaires)

  1. What’s up, I wish for to subscribe for this website to get most recent updates, thus where can i do
    it please help out.

  2. I just want to tell you that I’m very new to weblog and certainly savored you’re page. Almost certainly I’m want to bookmark your site . You absolutely come with tremendous writings. With thanks for sharing your website.

Les commentaires sont fermés.