La Grèce : un client juteux pour la banque Lazard après Goldman Sachs ?

La Grèce, un « client » très rentable pour les banquiers du monde entier ! Alors que la sulfureuse banque Goldman Sachs avait « offert » ses services à Athènes dans le cadre de ce qui pourrait bien ressembler à un pacte avec le diable, le ministère grec des Finances a annoncé samedi avoir choisi la banque franco-américiane Lazard pour conseiller le gouvernement sur sa dette. Dette d’un montant pour le moins conséquent qu’Athènes souhaite effacer en grande partie d’un coup d’éponge magique.

« Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, annonce qu’il charge la société de conseil financier Lazard de conseiller le ministère des Finances sur la dette publique et la gestion de la politique fiscale », indique ainsi un communiqué.

Interrogé vendredi sur la radio BFM Business, Matthieu Pigasse, vice-président de Lazard en Europe, avait d’ores et déjà fourni des éléments sur la politique qui pourrait être menée par l’établissement, et ce, alors même que le choix de la banque n’avait pas été officialisé.

« Cette restructuration est absolument nécessaire. Elle est non seulement nécessaire mais elle est possible », a estimé vendredi Matthieu Pigasse.  « Je pense qu’il faut réduire de moitié la dette détenue par les institutions publiques en Grèce », a-t-il ajouté.

Le vice-président de Lazard a ainsi préconisé une réduction de 50 % de la dette détenue par des créanciers publics, soit une réduction d’environ 100 milliards d’euros sur les 320 environ que représente cette dette (quelque 175% du PIB grec).

Rappelons que lors de la restructuration de la dette grecque, en 2012, seule la dette privée avait été restructurée et non celle détenue par l’UE et le FMI. « Sur les 320 milliards et quelque de dette, 75% est détenue par des mains publiques » a tenu à rappeler le vice-président de Lazard. Selon lui, « la restructuration doit porter sur cette dette publique », laquelle représente environ 200 milliards d’euros.

Au final, d’après ses estimations, cette opération devrait permettre à la Grèce de retrouver « un ratio dette sur PIB acceptable, aux alentours de 100 à 120% du PIB ».

« Il y a toute une panoplie de solutions possibles: l’allongement des maturités, la baisse des taux d’intérêt et une solution beaucoup plus radicale qui est ce qu’on appelle un ‘haircut’, un abattement de la dette », a-t-il argumenté.

Mais une phrase loin d’être anecdotique devra retenir toute notre attention. Le vice-président de Lazard a en effet indiqué que « la Grèce est devenue le laboratoire de ce que peut être l’Europe demain ». Propos prémonitoires ou stratégie bien ordonnée des banquiers proches des Etats-Unis ?

Rappelons que la banque Lazard a d’ores et déjà été associée au dossier grec, puisque qu’elle a conseillé le pays de 2010 à 2012, et plus particulièrement en 2012 lors de l’opération de restructuration de la dette privée grecque. Depuis, la banque franco-américaine a participé à des opérations de privatisation d’entreprises publiques grecques. Elle est également conseiller du fonds de restructuration bancaire.

Vendredi, Matthieu Pigasse a également concédé que dans le cadre de la première restructuration de la dette grecque, Lazard avait gagné une vingtaine de millions d’euros.

Rappelons par ailleurs qu’en février 2010, alors que certaines rumeurs laissaient entendre que des banques américaines – et non des moindres – pourraient être derrière les spéculations visant la Grèce, le New York Times avait affirmé de son côté que des banques de Wall Street – telles que Goldman Sachs – auraient usé d’instruments financiers complexes en vue « d’aider » Athènes à dissimuler l’ampleur de sa dette.

Des montages, précisait le journal,  « de même ordre que ceux qui ont été à l’origine de la crise financière outre-Atlantique ».

Selon le New York Times, citant « des personnes au courant de la transaction », un montage élaboré par Goldman Sachs aurait ainsi permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un « soutien » qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne.

Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses « services » à hauteur de quelque 300 millions de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirmait alors le NYT citant « plusieurs banquiers au courant de la transaction ».
Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro. ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.

Quant aux liens entre la banque Lazard et Goldman Sachs, rappelons que Goldman Sachs a dirigé l’opération d’introduction de Lazard à la Bourse de New York le 5 mai 2005, en tant que chef de file du syndicat de placement des actions.

Sources : RFI, Reuters,AFP

Elisabeth Studer – 02 février 2015 – www.leblogfinance.com

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.  Grèce : pacte du diable avec Goldman Sachs ?

 

 

(24 commentaires)

  1. Grèce : Varoufakis souhaite un accord global d’ici à fin mai

    Paris – Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a déclaré dimanche à Paris qu’il souhaitait qu’un accord global sur la situation financière de la Grèce soit trouvé d’ici à la fin du mois de mai.

    D’ici là, nous n’allons pas demander de nouveaux prêts aux créanciers de la Grèce, a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue français Michel Sapin. Paris est la première étape de la tournée européenne du ministre, qui vise à trouver des soutiens pour alléger le fardeau de la dette grecque.

    Alors que l’Europe entière scrute avec circonspection les premiers pas du nouveau gouvernement grec, élu dimanche dernier sur la promesse de mettre un terme aux mesures d’austérité, et face à des marchés qui se demandent combien de temps la Grèce pourra tenir sur le plan financier, M. Varoufakis a demandé du temps.

    Nous avons besoin d’un peu de temps pour expliquer la position du gouvernement aux différents partenaires d’Athènes, a déclaré le ministre des Finances, souhaitant avoir jusqu’à la fin de ce mois (de février) pour mettre sur la table nos propositions détaillées.

    Après, dans un délai d’un mois, peut-être six semaines, nous pourrions arriver à un accord, a-t-il estimé.

    Concernant le souhait de M. Varoufakis de se rendre à Berlin, un porte-parole du ministère allemand des Finances a déclaré dimanche à l’AFP : Nous n’avons pas reçu de demande officielle de la partie grecque en vue d’une telle visite.

    (©AFP / 01 février 2015 20h05)

  2. Obama sur la Grèce: On ne peut pas continuer à pressurer des pays en pleine dépression

    Washington – Le président américain Barack Obama a déclaré qu’on ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression, lors d’une interview diffusée dimanche sur CNN, à propos de la crise en Grèce.

    On ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression, a déclaré le président Obama alors que le nouveau gouvernement grec inquiète ses créancier en affirmant vouloir renégocier sa dette. A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes, a-t-il poursuivi.

    Le président américain a reconnu que la Grèce avait un terrible besoin de réformes mais qu’il est très difficile d’initier ces changements si le niveau de vie des gens a chuté de 25%. A la longue, le système politique, la société ne peut pas le supporter.

    Le PIB en Grèce a reculé d’environ 25% entre 2009 et début 2014, avant de renouer avec la croissance au deuxième et troisième trimestre 2014 après des années de récession.

    La formation de gauche radicale Syriza, vaiqueur des élections dimanche dernier, veut renégocier la dette de 300 milliards d’euros (près de 175% du PIB). Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel a écarté toute idée d’effacement pur et simple de la dette, largement détenue par les Etats européens, à commencer par l’Allemagne (40 milliards d’euros) et la France (31 milliards).

    Le président américain a ajouté qu’il espérait que la Grèce resterait dans la zone euro, mais que cela demanderait des compromis de tous les côtés.

    M. Obama s’est de manière générale montré inquiet du faible taux de croissance en Europe.

    La prudence fiscale est nécessaire, les réformes structurelles sont nécessaires dans beaucoup de ces pays, mais ce que nous avons appris de notre expérience aux Etats-Unis…c’est que la meilleure façon de réduire les déficits et de restorer la solidité fiscale, c’est de faire de la croissance, a-t-il déclaré.

    Quand vous avez une économie qui est en chute libre, il faut qu’il y ait une stratégie de croissance, et pas seulement des efforts pour pressurer de plus en plus une population qui souffre de plus en plus, selon le président américain.

    (©AFP / 02 février 2015 00h00)

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