Mexique / énergie : adoption d’un projet de loi mettant fin au monopole d’Etat

Petite révolution au Mexique : les députés viennent d’approuver samedi le projet de loi ouvrant la voie à une réforme du secteur de l‘énergie. Le texte doit toutefois revenir devant le Sénat en vue d’être ratifié.  La réforme adoptée à une large majorité prévoit notamment de mettre fin au monopole exercé par l’Etat mexicain depuis 1938 sur le secteur de l’énergie.

Reste que cette loi est loin de faire l’unanimité, ses opposants, tels que les membres du Parti de la révolution démocratique (PRD), et du parti travailliste (PT), y voient en effet une menace à la souveraineté du Mexique. Réflexion loin d’être dénuée de sens et de fondements alors que le lobby pétrolier US pourrait attendre au coin du bois. A moins qu’il ne s’agisse des « loups » russes ou chinois …
Les opposants redoutent également qu’une privatisation des ressources énergétiques n’aboutisse à une réduction des revenus de l’Etat. Rappelons à cet égard que la compagnie Pemex, laquelle détient le monopole du secteur, représente plus du tiers des revenus budgétaires du pays.
Or, le texte devrait autoriser d’autres entreprises, mexicaines et étrangères, à investir dans les secteurs de la prospection et de la distribution des ressources énergétiques mexicaines.
D’une pierre deux coups en quelques sortes pour les vautours du secteur pétrolier : l’affaiblissement financier de l’Etat mexicain pouvant inciter son gouvernement à répondre favorablement aux sollicitations étrangères. Un processus pouvant conduire à terme à une certaine dépendance financière des banquiers US et du FMI, la vigilance est de mise.
En tout état de cause, la loi a d’ores et déjà été la cible de nombreuses manifestations organisées notamment par le PRD.
Précisons enfin que la production de pétrole mexicaine a chuté de manière significative depuis 2004 passant de 3,4 millions de barils/jour à 2,47 millions à l’heure actuelle.

Fin juillet, Pemex a annoncé une perte de 4 milliards de dollars pour le 2e trimestre, d’un montant supérieur à celle enregistrée lors de la même période de 2013 (3,7 milliards de dollars).

Le président Enrique Pena Nieto estime quant à lui que sa réforme constitue un outil essentiel pour la modernisation de Pemex et la relance de la production de pétrole brut. Son objectif est d’obtenir une production de 3 millions de barils quotidiens. Il table également sur la création de 500.000 emplois dans le secteur d’ici à 2018.

Sources : AFP, Pemex

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 01 août 2014

(20 commentaires)

  1. Mais parfois le monopole de l’État peut être avantageux pour le peuple si l’État est réglo et vise réellement le développement de ces citoyens.

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