L’Etat investit pour améliorer le Rafale … et les comptes de Dassault

Alors que certains spécialistes considèrent que le Rafale n’arrive pas à se vendre à l’étranger, car il est trop haut de gamme, voire trop performant ou trop high tech … et donc trop cher – ce qui au passage pourrait lui avoir coûter ses mésaventures en Suisse et son échec au Brésil – la nouvelle pourrait être surprenante : le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a officialisé vendredi à Mérignac (Gironde) le contrat passé entre l’Etat et Dassault Aviation en vue de faire évoluer l’avion de combat Rafale.

Une manière de justifier à sa manière les dépenses engagées en faveur de l’avionneur – alors que la France doit faire face à de graves difficultés budgétaires – voire en quelque sorte de subventionner Dassault ?

«C’est un signal très clair de notre volonté d’investir sur le Rafale et sur tout un secteur stratégique, celui de l’aéronautique de combat, pour le maintenir au meilleur niveau mondial», a ainsi déclaré le ministre de la Défense en annonçant le programme visant à faire évoluer le Rafale au standard dit F3-R. Ajoutant que l’accord constituait « la garantie de disposer sur le long terme d’une ligne de produits qui répondront aux exigences de l’export».

Le ministre a par ailleurs précisé que le contrat représentait 810 millions d’euros, les travaux déjà engagés et ceux qui suivront représentant au total plus d’un milliard d’euros. Notons au passage que le contrat avait été notifié au constructeur en décembre dernier mais non encore rendu public. Le montant d’un milliard d’euros avait d’ores et déjà été évoqué par le journal Les Echos.

S’exprimant dans un communiqué, Dassault a quant à lui ajouté que la livraison des premiers Rafale au nouveau standard «F3-R» était prévue en 2018. L’avionneur estime que le nouveau standard renforcera les atouts de l’appareil français dans les compétitions à l’exportation .

Quoi qu’il en soit, le nouveau standard permettra d’équiper le Rafale du missile air-air européen Meteor, d’une portée inégalée au niveau mondial. Lequel impliquera la mise en place sous l’appareil d’une nacelle de désignation laser de nouvelle génération développée par Thales, et intégrera une version à guidage terminal laser de bombes guidées produites par Sagem (groupe Safran).

Un contrat qui intervient à point nommé pour Dassault, confronté à une baisse du rythme des commandes de Rafale, et des échecs cuisants sur le plan commercial à l’international, notamment en Suisse et au Brésil.

Rappelons en effet, que si le constructeur avait obtenu dans un premier temps de livrer 11 appareils par an à la Défense française, en vue notamment de garantir une cadence minimale de la chaîne de production, la loi de programmation militaire ne prévoit plus que l’acquisition de 26 appareils au total sur les six ans à venir.

Néanmoins, les évolutions de l’appareil désormais planifiées pourraient le rendre encore plus invendables en dehors de l’Hexagone. Car nombreux sont ceux parmi les spécialistes à considérer que le prix de vente du Rafale reste un handicap majeur pour assurer son essor au niveau mondial.
Répondant à un journaliste évoquant le prix « deux fois plus élevé » du Rafale par rapport au Gripen, l’un de ses rivaux, l’administrateur du groupe, Olivier Dassault, avait rétorqué sur LCI: « Mais il est quatre fois meilleur! La qualité a un prix. » Certes, mais par les temps qui courent, la plupart des gouvernements tentent de faire des économies. Au delà de son prix d’achat, les frais de maintenance du Rafale sont directement liés à son avancée technologique, c’est à dire très onéreux …

Ce qui au final, effraient des pays aux finances florissantes, tels que les Emirats-Unis, les quels considérent tout de même le Rafale « non compétitif » par rapport à son prix.

« C’est un très bon avion. Dans sa catégorie, c’est un des meilleurs. Mais le problème c’est que c’est un avion extrêmement sophistiqué donc cher », résumait quant à lui Louis Gallois, commissaire général à l’investissement, sur BFM TV, le 19 décembre 2013. Ajoutant que « s’il n’a pas été choisi, ce n’est pas parce qu’il n’est pas bon, c’est parce que les Brésiliens ont considéré qu’il leur fallait un avion qui ait des caractéristiques, des qualités, nettement inférieures ».

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 12 janvier 2014

(15 commentaires)

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