On voudrait semer la zizanie voire même le chaos dans la région qu’on ne s’y prendrait pas autrement …
Selon un responsable de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’OTAN a décidé mardi de déployer des missiles sol-air Patriot dans le sud de la Turquie.
But affiché officiellement : renforcer la sécurité du face aux attaques de la Syrie voisine. Tout en permettant aux états occidentaux de vendre des armes … ne l’oublions pas.
A noter également que la Turquie est partie prenante dans la rude bataille que mène actuellement Israël pour l’exploitation … et la domination d’immenses champs gaziers off-shore tels que ceux de Leviathan. Ceci pouvant aussi expliquer cela.
« Nous soutenons la Turquie dans un esprit de grande solidarité », a ainsi déclaré le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen … dans un grand moment de lyrisme … Ajoutant tout de même : « A celui qui voudrait attaquer la Turquie, nous lui disons: « n’envisagez même pas cette idée! ». Histoire de bien envenimer l’ambiance …
Certes M. Fogh Rasmussen a tenu à préciser que le déploiement de tels systèmes de défense, lequel intègre des missiles, des radars et autres engins, « n’a pas pour but de promouvoir une quelconque zone d’exclusion aérienne en Syrie ou une quelconque opération contre cet Etat ». Mais alors, pourquoi a-t-il besoin de le préciser … si c’est évident, me direz-vous …
On nous assure par ailleurs que les missiles sol-air Patriot seront uniquement programmés pour intercepter des missiles syriennes susceptibles de traverser la frontière aérienne turque. Mais on ne demande qu’à croire …
« Ces armes de défense aideront à calmer les tensions transfrontalières qui ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de Syriens et un trafic d’armes destiné à équiper les insurgés syriens », a assuré Anders Fogh Rasmussen. Sans toutefois préciser qui finançait le trafic d’armes incriminé … et qui les vendait …
L’Allemagne pourrait encore une fois se frotter les mains d’un regain de tension autour de la Turquie … étant supposée fournir aux Turcs – tout comme les Pays-Bas – plusieurs batteries anti-missiles PAC-3, capables d’intercepter des missiles.
Les Etats-Unis devraient quant à eux envoyer des engins provenant de leurs stocks d’armement en Europe. De quoi satisfaire le lobby militaire US, soit dit au passage …
En octobre dernier, nous laissions entendre ici-même que si certes la politique pouvait motiver le conflit actuel entre Turquie et Syrie … Ankara ayant le soutien de l’Otan, tandis que Damas a le soutien de la Russie, encore une fois la géopolitique pourrait grandement influer sur la donne.
Le nerf de la guerre ? n’oublions pas que la région contient un immense champ gazier récemment découvert au large de côtes maritimes on ne peut plus sensibles. « Annonce qui pourrait une nouvelle fois enflammer la région » avais-je annoncé d’ores et déjà en décembre 2010 sur le www.leblogfiance.com …
Ajoutant alors que selon le groupe – américain – Noble Energy, société basé à Houston, Texas et principal opérateur du site, les réserves du gisement offshore de gaz naturel au large d’Israël baptisé Léviathan étaient estimées à 450 milliards de m3. Ce gisement ainsi que celui de Tamar constituent deux sites offshore très prometteurs découverts ces dernières années au large d’Israël.
Cette nouvelle estimation confirmait alors les précédentes estimations qui tablaient sur un passage du site de Léviathan du deuxième au premier rang des champs gaziers exploités par l’Etat hébreu en Méditerranée.
Selon les estimations du groupe pétrolier, Tamar – qui se trouve à 90 km au large du port de Haïfa – possède pour sa part une capacité de 238 milliards de m3 de gaz. Il s’agit du plus important champ gazier au niveau mondial découvert ces trois dernières années. Il devrait être productif dès 2012.
En tout état de cause, des ressources qui devraient permettre à l’Etat hébreu de devenir exportateur de gaz, avais-je alors indiqué. Reprenant les propos de David Stover, haut dirigeant de Noble Energy.
Le ministre israélien des Infrastructures nationales Uzi Landau, avait quant à lui préalablement précisé qu’ Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l’Europe. « Nous sommes d’ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre » , avait-il même déclaré.
Mais les voisins d’Israël ne l’entendent pas de la même oreille. Lesquels comptent bien eux aussi profiter de la manne gazière. En dehors d’Israël et de Chypre, la Turquie, la Syrie, l’Egypte et le Liban souhaitant défendre leur potentiel gazier respectif en Méditerranée.
La Turquie, ancien allié d’Israël, avait quant à elle protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre 2010 entre Israël et Chypre. Ce dernier est destiné à permettre aux deux pays la poursuite des recherches off-shore d’hydrocarbures de part et d’autre.
Le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources Minérales, Sameh Fahmi avait quant à lui annoncé au journal égyptien « Al-Masry Al-Youm » étudier « la question de revendiquer la part de l’Egypte dans les gisements de gaz trouvés au large de la côte israélienne ». Le ministre ajoutant par ailleurs que « déja trois autres pays, le Liban, la Turquie et Chypre considèr(ai)ent la possibilité de revendiquer le gaz des gisements exploités par Israël » .
Si la Syrie semble concentrée actuellement sur des affaires internes, elle n’en demeure pas moins grandement préoccupée par le partage de l’immense champ gazier que représente Leviathan.
L’enjeu est double pour le pays : un enjeu international, ces nouvelles ressources étant susceptibles de remettre en cause sa contribution à l’approvisionnement de l’Europe toute proche, et un enjeu plus local, avec la mainmise sur les espaces maritimes riches en gaz et en pétrole souhaitée par les Alaouites.
Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 04 décembre 2012 –
[…] Ces derniers mois, Israël s’était rapproché d’Ankara de manière assez inattendue, présentant ses excuses pour la mort de neuf Turcs lors de l’arraisonnement en 2010 d’une flottille brisant le blocus de l’enclave palestinienne de Gaza. Qui dit absence des apports gaziers d’Israël pour alimenter l’usine, signifie pour Chypre une forte dépendance à de nouvelles confirmations de réserves d’hydrocarbures dans la zone en vue d’espérer rentabiliser l’investissement. Or, l’Etat chypriote a un besoin urgent de ressources financières … Alors que le territoire turc représentant d’ores et déjà un point de transit énergétique important pour le pétrole de la Caspienne et d’Irak, Ankara a récemment consolidé sa position grâce à des accords pétroliers avec le Gouvernement Régional du Kurdistan. Au final, la Turquie représente ainsi un élément fondamental pour Israël en vue de déterminer la route la plus rentable pour exporter son gaz. Une situation certes complexe qui donne donc à la Turquie une position on ne peut plus stratégique entre Chypre et Israël. Pouvant pousser quelques puissances hégémoniques à vouloir influer sur sa politique en déstabilisant le pays … […]
[…] Lesquels comptent bien eux aussi profiter de la manne gazière. En dehors d’Israël et de Chypre, la Turquie, la Syrie, l’Egypte et le Liban souhaitant défendre leur potentiel gazier respectif en […]
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