TIGF : Enagas candidat à la reprise de la filiale de Total … face à Goldman Sachs ?

Cela avance sur le dossier de reprise – pour ne pas dire de la vente – de TIGF, filiale de transport et de stockage de gaz de Total.
Le quotidien Les Echos rapportait ainsi en milieu de semaine dernière que le gestionnaire du réseau gazier espagnol Enagas avait l’intention de déposer une offre de reprise de l’entreprise gérant ni plus ni moins que les infrastructures de transport de l’une des plus importants fournisseurs de gaz de l’Union européenne  …  entre  Algérie  et Russie …  C’est vous dire l’importance  stratégique  d’une  telle  opération …

Si dans un premier temps, Total avait uniquement indiqué être entré dans une « phase de réflexion » sur une éventuelle cession de sa filiale active dans 15 départements du sud-ouest de la France, mi-octobre, le groupe a officiellement annoncé qu’il cherchait un repreneur pour sa filiale.

Si l’on en croit Les Echos, une cinquantaine d’investisseurs auraient d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour TIGF. Les repreneurs ayant jusqu’au 16 novembre pour déposer une lettre d’intention.

Toujours selon le journal, Enagas serait  » en train de finaliser les négociations avec des partenaires financiers pour monter un consortium« . Sans  que  soient  précisés  quels  pourraient être  les membres de ce consortium …

Le projet s’inscrit dans le cadre d’un programme de cessions de 15 à 20 milliards de dollars, annoncé fin septembre, pour financer les investissements de Total et doper sa génération de trésorerie …. nous dit-on aujourd’hui.

Reste tout de même que la pieuvre Goldman Sachs pourrait agir dans l’ombre, via quelques pions interposés çà et là, fort judicieusement placés.

Alors que nous laissons entendre ici-même que la pieuvre Goldman Sachs pourrait reprendre une partie du réseau de transport de Total, via sa filiale TIGF, des voix s’étaient fait entendre dans mon entourage (et je les  en remercie !), arguant du fait que la célèbre banque anglo-saxonne n’avait rien à voir de près ou de loin avec le monde du pétrole et du gaz …
Or, ce n’est pas pour rien que l’on parle de pieuvre quand il s’agit de Goldman Sachs, et l’empire a su tirer sa toile dans le monde du pétrole … laquelle toile s’agrandit de jour en jour. Une stratégie bien préparée
Nous reprenions ici-même à la suite les liens qui unissent Goldman Sachs aux géants du pétrole, ces derniers étant si nombreux qu’ils avaient fait l’objet de plusieurs articles.

L’annonce d’une éventuelle reprise d’Enagas …. pourait être  alors dans un tel contexte l’arbre qui cache la forêt … aux salariés et aux sous-traitants fort inquiets pour leur avenir. Sans oublier l’opinion publique qui pourrait avoir du mal à avaler que la filiale on ne peut plus stratégique de la major pétrolière française tombe aux mains de la plus sulfureuse banque anglo-saxonne.

Début septembre, une dépêche de l’agence Reuters reprise dans les Echos laissait d’ores et déjà entendre que Total mènerait actuellement des tractations en vue de céder sa filiale paloise TIGF(Transport Infrastructures Gaz de France) , laquelle emploie 493 personnes dans le grand Sud-Ouest dont la moitié sur ses trois sites de l’agglomération de Pau.  La mise en vente pourrait être officialisée à l’automne, tandis que le prix demandé pourrait atteindre 2,8 milliards d’euros précisait par ailleurs l’agence.

Cerise sur le gâteau : cette cession pourrait être pilotée par des banques d’affaires comme Lazard et Goldman Sachs. On croit rêver … ou plutôt cauchemarder …
Selon Reuters, des fonds européens ainsi qu’un consortium d’investisseurs sino-arabe auraient montré leur intérêt pour le projet. Des entreprises canadiennes spécialisées dans le transport de l’énergie comme Inter-Pipeline et Enbridge pourraient elles aussi manifester leur intérêt. La Caisse de dépôt et consignations est même évoquée comme futur acteur de la transaction.

Selon le groupe pétrolier Total, cette cession s’inscrirait dans la stratégie industrielle mise en oeuvre actuellement par les grands producteurs d’hydrocarbures en vue de se concentrer sur leur coeur de métier. A savoir investir dans l’exploration-production et, dans le même temps, externaliser des secteurs comme le raffinage, le stockage et le transport.

« Stratégie » quelque peu imposée par l’Union européenne … il est important de le noter.  Cela  pouvant même  être un point central de toute « l’opération ». Laquelle pourrait être guidée par Bruxelles et la « fine » équipe des anciens de Goldman Sachs devenus nouveaux dirigeants des principaux pays de la planète … La pieuvre, encore et toujours …

Vous  doutez encore ?  Alors dans un premier temps, notons tout « simplement » avec stupeur – voire avec effroi – que par un arrêté de Jean-Louis Borloo, alors ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, en date du 19 janvier 2010, la société Goldman Sachs International (GSI), dont le siège social est situé à  Londres  … a été autorisée à exercer l’activité de fourniture de gaz sur le territoire français pour approvisionner la catégorie de clients suivante : les fournisseurs de gaz naturel. Oui, vous avez bien lu !!!! Et personne ne bouge ou presque !!!! Les media seraient-ils eux aussi « affiliés » à Goldman Sachs ?

En tout état de cause, l’arrêté (sommes-nous encore en démocratie ??? !) de Jean-Louis Borloo autorise ni plus ni moins Goldman Sachs à fournir du gaz aux fournisseurs d’hydrocarbures … tels que Total … Ce qui lui permettrait notamment en tant qu’éventuel actionnaire de TIGF de fournir du gaz au géant énergétique français. Ou à d’autres …

Marc Roche, auteur du livre qui « La Banque – « Comment Goldman Sachs dirige le monde » (cardiaques s’abstenir … ) précise par ailleurs qu’interrogée sur ce mystère l’équipe de Jean-Louis Borloo renvoie sur le ministère de l’Économie, lequel renvoie vers Goldman Sachs… qui affirme ne pas être au courant ». On croit rêver ….

Désormais, alors que les choses se précisent, l’intersyndicale de TIGF s’apprête « à lancer des actions » ciblant le ministère de l’Energie », en estimant « incroyable l’attitude de l’Etat qui observe le plus profond mutisme sur le sujet » . Le mutisme des media – exceptés les media locaux – semblent pour le moins hallucinant vue l’ampleur du gâteau qui est à manger.

Elisabeth STUDER – 5 novembre 2012 – www.leblogfinance.com

 

(28 commentaires)

  1. Enagas renonce à une filiale de Total

    Mots clés : TOTAL
    Avec Reuters Mis à jour le 21/01/2013 à 20:55 | publié le 21/01/2013 à 20:53Réactions

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    Le consortium emmené par le distributeur espagnol de gaz Enagas a annoncé qu’il ne soumettrait pas d’offre de reprise de TIGF, la filiale de distribution de Total. Il figurait parmi les trois candidats au rachat de cette filiale de transport et de stockage de gaz active du groupe pétrolier français, située dans le sud-ouest de la France.

    Total attend pour le 4 février les offres fermes de rachat, ont récemment indiqué des sources proches du dossier. Le consortium d’Enagas avait annoncé la semaine dernière qu’il réfléchissait à sa candidature. Ce consortium était également composé du fonds canadien Borealis et de deux autres sociétés. Enagas et ses partenaires ont dit que pour le moment, l’activité de TIGF ne correspondait pas à leur stratégie.

  2. Le rachat des gazoducs de Total vire au duel CDC/EDF après l’abandon d’Enagas

    PARIS – La course au rachat de TIGF, filiale de Total qui gère le réseau gazier du sud-ouest de la France, se réduit à un duel entre des consortiums incluant la Caisse des dépôts et EDF, après le retrait lundi d’un troisième groupement formé par l’industriel espagnol Enagas.

    Enagas avait confirmé la semaine dernière envisager de se retirer de la compétition, comme des informations de presse l’avaient laissé présager. Le groupe a mis fin au suspense et officialisé son abandon lundi soir.

    Le consortium mené par Enagas ne déposera pas d’offre de rachat de TIGF auprès de Total, a indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe espagnol.

    Ce retrait, qui a été acté par le conseil d’administration d’Enagas ce lundi, laisse désormais seuls en lice deux consortiums incluant respectivement la Caisse des dépôts et EDF, et ce à quinze jours de la date pour la remise des offres finales, fixée au 4 février.

    Le consortium formé par Enagas, qui l’associait au fonds canadien spécialisé dans les infrastructures Borealis et à Oman Oil, fonds souverain du sultanat d’Oman, était en lice depuis l’automne dernier pour le rachat de la filiale de Total.

    Total avait reçu en tout sept candidatures et avait décidé fin novembre de poursuivre les négociations avec quatre groupements, dont deux avaient par la suite fusionné.

    La Caisse des dépôts (en propre et via son fonds spécialisé CDC Infrastructure) et le gestionnaire du réseau gazier belge Fluxys mènent l’un des deux groupeements toujours en lice, associés aux assureurs Axa, CNP, et Predica (Crédit Agricole) et à deux investisseurs internationaux, le fonds souverain d’Abou Dhabi (l’Adia) et le fonds de retraite néerlandais, PGGM.

    L’autre consortium associe EDF (minoritaire avec 20% des parts), le gestionnaire de réseau gazier italien Snam (qui aura la plus grande participation) et le fonds souverain singapourien GIC.

    Invoquant la réorganisation des réseaux gaziers en Europe, Total a mis en vente à l’automne dernier TIGF (Transport Infrastructures Gaz France), filiale basée à Pau, qui emploie directement environ 500 salariés et exploite 14% du réseau français de gazoducs. Elle est également active dans le stockage de gaz naturel.

    Une fois les offres finales reçues, Total devra choisir un lauréat pressenti, puis lancer la phase réglementaire de consultation des représentants du personnel, avant de pouvoir conclure un accord de cession. Selon plusieurs sources, le groupe devrait se décider rapidement.

    D’après les estimations qui circulent dans la presse, la vente de TIGF pourrait rapporter 2 à 3 milliards d’euros à Total. Mais, à quinze jours de la remise des offres, plusieurs facteurs pourraient affecter sa valorisation.

    Tout d’abord, la marge de rentabilité des gestionnaires de réseaux gaziers a été abaissée fin 2012 par le régulateur, la CRE, pour la période 2013-2016. De plus, le gaz est concurrencé par le charbon dans la production d’électricité en Europe. Enfin, la défection d’Enagas dans la dernière ligne droite n’aidera pas à faire grimper les enchères.

    De toute façon, le prix ne sera pas l’unique critère de choix pour Total, même si cette cession contribuera de manière non négligeable à son objectif de céder pour 15 à 20 milliards de dollars d’actifs entre 2012 et 2014.

    En effet, au-delà du montant, le projet industriel et social devrait compter fortement dans le choix du repreneur, afin de rassurer les élus du sud-ouest et les syndicats de TIGF, très remontés contre cette cession. Ce qui pourrait bien jouer en faveur de la Caisse des dépôts, investisseur public et de long terme, face à un consortium rival très majoritairement étranger.

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