Mauritanie : export d’électricité vers Mali et Sénégal

Important impact à prévoir en terme de géopolitique et de « diplomatie » énergétique  dans son ensemble : la Mauritanie  va désormais exporter de l’électricité vers Mali et Sénégal.
Lors de l’inauguration de deux nouvelles centrales électriques à Nouakchott, le ministre mauritanien du Pétrole et de l’énergie, Taleb Ould Abdi Vall, a en effet indiqué que la Mauritanie allait exporter son surplus d’électricité vers ces deux pays.

Une information qui a son importance alors que le Sénégal était encore confronté récemment à de très fréquentes coupures d’électricité, mettant en péril les secteurs industriels et artisanaux.

Une faille dans laquelle les pays asiatiques tentent de s’enfoncer en vue de s’implanter chaque jour un peu plus dans le pays.
En terme d’acheminement, le ministre mauritanien a par ailleurs précisé que le surplus d’énergie produit par la Mauritanie – situation qui ne s’était jamais vue jusqu’à présent – sera exporté vers les pays de la sous-région qui ont signé des accords à cette fin, notamment le Mali et le Sénégal.

La première centrale, d’une capacité de 120 mégawatts, fonctionne au fuel lourd et au gaz pour un coût de 125 millions d’euros via un financement international et mauritanien.

La seconde unité fera appel quant à elle l’énergie solaire pour une capacité de 15 megawatts, le site sera entièrement financé par un don de 22,5 millions d’euros des Emirats Arabes Unis.

Mi-octobre, les autorités sénégalaises ont conclu un accord sur la base de la ligne OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) avec leurs homologues mauritaniens en vue d’acheter de l’électricité. Un accord doit entrer en vigueur en début 2015 et engage la partie mauritanienne à fournir à la partie sénégalaise entre 80 et 100 Mégawatts.

Le Sénégal envisage également la construction d’une centrale électrique dans le nord du pays. Le cas échéant, cette dernière serait alimentée par gaz, en vue d’atteindre une production de 250 Mégawatts. Autre possibilité : réaliser une extension de la centrale mauritanienne, ce qui devrait nécessiter l’installation d’une nouvelle ligne de transport.

Depuis avril 2012, le gouvernement sénégalais tente de remettre à plat sa politique énergétique et minière en vue de pallier aux difficultés majeures du pays dans le domaine.

Précisons qu’à l’heure actuelle, le Sénégal utilise massivement la biomasse, le bois de feu, le charbon et les débris végétaux pour produire de l’énergie. L’électricité produite actuellement est peu diversifiée, essentiellement de nature thermique. Son coût de production est très élevé, contraignant le gouvernement à des subventions qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget de l’Etat.

Rappelons qu’en juin 2011, les Sénégalais s’étaient insurgés contre les coupures d’électricité via des manifestations dans différents points du pays. A cette date, Seydina Kané, directeur de la compagnie avait expliqué ces coupures par les pénuries de carburant.
La Société nationale d’électricité (Sénélec, publique) avait alors été la principale cible des manifestants, dix agences de la Sénélec ayant été détruites à Dakar et ses banlieues, ainsi qu’à Keur Massar, Mbour et Thiès.
Des habitants en colère, avaient bloqué la circulation sur plusieurs axes routiers pendant plusieurs heures en érigeant des barricades.
Des scènes d’émeutes similaires s’étaient produites à Mbour, ville du littoral où les habitants ont affirmé être restés 48 heures sans électricité.
Selon des journaux privés et des médias en ligne, des « émeutes des délestages » avaient également eu lieu à Thiès, Mbacké et Kaolack.

Durant cette période, le Sénégal était en proie à des coupures régulières d’électricité durant parfois deux jours d’affilée dans certaines zones. Or, ces délestages, qui touchent la plupart des villes, ont un impact négatif sur l’activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux dans le pays.

Mais en octobre 2011, le Sénégal a signé avec la Chine un accord de convention portant sur huit milliards de francs CFA destinés à intensifier la capacité de production de la Sénelec et à la construction d’un hôpital. Karim Wade, alors ministre sénégalais de la Coopération internationale, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Energie d’alors (ouf … rien que cela …!) et néanmoins fils du Président de l’époque avait signé cet accord avec l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Gong Yuanxing. Une partie du montant devait servir à équiper la Sénelec de groupes électrogènes et à intensifier sa capacité de production.

‘’Dans les semaines à venir, nous allons recevoir près de 50 groupes électrogènes qui vont permettre de supprimer les poches de délestages dans la région de Dakar’’, avait-t-il expliqué celui qui est désormais poursuivi par la justice sénégalaise, soupçonné d’enrichissement illicite et de biens mal acquis.

Sources : AFP, Presse sénégalaise

(28 commentaires)

  1. […] Le crédit, financé par l’IDA (Association Internationale de Développement de la Banque mondiale), vise à soutenir des programmes entrant dans le cadre du Plan de Relance Durable du Mali. Le tout sous forme de mesures renforçant les programmes sociaux destinés aux populations dans le besoin, améliorant la gestion des finances publiques et la transparence budgétaire et restaurant la viabilité financière des investissements dans les secteurs de l’électricité et de l’irrigation. […]

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