Hollande doit baisser le coût du travail selon les dirigeants d’entreprises

Trop, c’est trop, c’est en tout cas, ce qu’affirment les PDG des 98 plus importantes sociétés françaises, exhortant François Hollande à baisser le coût du travail.

Dans une lettre ouverte publiée dimanche dans le JDD (Journal du Dimanche), les PDG de l’Association française des entreprises privées (Afep), laquelle regroupe la quasi totalité du CAC 40 et des sociétés les plus importantes de France proposent au gouvernement « un pacte pour relancer la croissance et l’emploi ».

« La France doit se transformer en profondeur. Il est urgent d’agir maintenant et collectivement. Nous préconisons une réponse globale adossée à des mesures simples et concrètes », écrivent ainsi les grands patrons de l’Hexagone dans le JDD dans une mise en garde à peine voilée.
L’Afep exhorte désormais le gouvernement à réaliser une baisse massive des charges via une diminution des charges sociales. Enjoignant le gouvernement à agir en faveur des entreprises en baissant le « coût du travail d’au moins 30 milliards d’euros sur deux ans ». Selon eux, pour être efficace, cette baisse devrait viser « les salaires moyens (deux Smic et plus) ».

Méthode de financement proposée : en moitié via un relèvement de la TVA à 21% , contre 19,6% actuellement, et via la baisse des dépenses publiques pour l’autre moitié.

« Avec une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arrivés au bout de ce qui est supportable » prévient en effet l’Association, qui demande à l’Etat de réaliser « 60 milliards d’euros d’économies au cours des cinq prochaines années », soit 3 points de produit intérieur brut.

Les grands patrons réclament par ailleurs une baisse de l’impôt des sociétés « au niveau des voisins européens ».

Un appel public au chef de l’Etat qui intervient à la suite de l’engagement du chef de l’Etat à baisser les cotisations patronales en vue de relancer les marchés des entreprises de l’Hexagone face à leurs concurrentes étrangères.

Alors que le patronat était favorable à un véritable « choc », François Hollande a laissé entendre jeudi qu’il n’agirait pas de la sorte, envisageant au contraire la mise en oeuvre d’un « pacte » de compétitivité de l’économie française. Lequel devrait s’inspirer des conclusions du rapport Gallois. Une position importante alors que que certains considèrent déjà ce dernier comme déjà enterré.

Le JDD rappelle par ailleurs que l’Afep compte aujourd’hui 98 entreprises adhérentes. Parmi elles, des groupes d’envergure internationale tels que Total, Sanofi, LVMH ou L’Oréal et des acteurs comme PagesJaunes, JCDecaux ou Seb. Toutes exercent leurs activités en France mais la plupart d’entre elles réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires à l’international.

Le JDD tient à le préciser : « l’Afep pèse lourd économiquement « . Ajoutant que « ses entreprises  emploient quelque 5,8 millions de personnes, soit plus de 30 % de l’emploi total en France ».

Sources : JDD, Le Monde, AFP, Reuters