Sortie de la Grèce de l’euro : le FMI lance un ultimatum ?

Merkel et Hollande auront fort à faire pour tenter de sauver la zone euro et d’y maintenir la Grèce.

C’est en effet au tour du FMI de frapper fort et d’envisager une sortie de l’Etat grec.

La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a en effet évoqué mardi à Paris la possibilité d’une « sortie ordonnée » de la Grèce de la zone euro. Histoire de tâter le terrain ? ou de lancer un ultimatum à Athènes  avant l’organisation de nouvelles élections faute de consensus politique actuel ?

« Si les engagements n’étaient pas tenus, il y a des révisions appropriées à faire et cela veut dire soit des financements supplémentaires et du temps supplémentaire soit des mécanismes de sortie, qui devrait être une sortie ordonnée dans ce cas« , a déclaré tout net Christine Lagarde, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision France 24.

« C’est quelque chose qui serait extraordinairement coûteux et qui présenterait de grands risques mais ça fait partie des options qu’on est obligé de regarder techniquement »

, a-t-elle ajouté.

Des propos qui interviennent alors que le dirigeant socialiste grec Evangélos Vénizélos a annoncé mardi que des élections législatives devaient être organisées de nouveau en Grèce, dans un délai prévisible d’un mois, aucun accord entre les dirigeants de partis politiques sur un gouvernement de coalition n’ayant pu voir le jour.

« Ils ont engagé des réformes importantes, ils ont fait un certain nombre de sacrifices. Aujourd’hui, tout envoyer promener sur un désaccord politique profond c’est vraiment très très dommage pour le peuple grec », a jugé Mme Lagarde …. en un ultimatum à peine voilé. Exhortant ainsi les protagonistes à un peu plus de raison.

Rappelons qu’en mars dernier, le Fonds a accordé à la Grèce un nouveau prêt de 28 milliards d’euros, lequel fait suite à un précédent prêt de 30 milliards d’euros de mai 2010.

En contrepartie d’un plan de 240 milliards d’euros de l’UE et du Fonds monétaire international  – établi pour tenter de sauver l’Etat grec du chaos et du défaut de paiement – la Grèce s’est engagée à mettre en place des mesures d’économies.

Le 7 mai dernier, renforcé par la deuxième place obtenue par son parti Syriza (gauche radicale) lors des élections des députés, Alexis Tsipras avait appelé à la formation d’un gouvernement de gauche.

Parmi l’un des principaux objectifs affichés : dénoncer les accords conclus par Athènes avec l’Union européenne et le FMI et les mesures d’austérité qui en découle.

Selon le chef de Syriza, le résultat du scrutin du dimanche 7 mai a « privé de toute légitimité le mémorandum d’accord prévoyant une cure d’austérité en Grèce en échange de prêts internationaux d’un total prévu de 240 milliards d’euros destinés à sauver le pays de la faillite ».

« Notre programme est un gouvernement de gauche qui annule le mémorandum (…) nous ferons tout pour que le pays ait un gouvernement qui dénonce l’accord de prêt », avait-il insisté.

Sources : AFP, Reuters