Venezuela : livraisons d ‘armes russes …. juste pour surveiller le pétrole ?

Le danger serait-il imminent ou le discours servirait-il à sa manière de justification pour armer davantage le pays ?

En tout état de cause, le président vénézuélien Hugo Chavez  a déclaré mardi dernier que des mesures de protection accrues devraient être prises pour sécuriser les gigantesques réserves pétrolières du territoire. Rappelons que selon les chiffres officiels, ces dernières ont atteint 300 milliards de barils, soit près de 25% des réserves mondiales.

« Ces derniers jours nous sommes parvenus à certifier 1,5 milliards de barils, ce qui veut dire que nos réserves totales se sont élevées à 300 milliards de barils« , a ainsi indiqué le chef d’Etat lors d’une réunion avec ses ministres.

Si l’on en croit les estimations de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Venezuela a atteint fin 2010 le premier rang des Etats pétroliers en termes de réserves confirmées. Ainsi, à la suite de la certification de ses réserves de la ceinture de l’Orénoque (86,41 milliards de barils), le pays se place devant l’Arabie saoudite.

D’après Hugo Chavez, un tel niveau de réserves de réserves nécessite l’adoption de mesures en vue d’assurer leur sécurité et de défendre la souveraineté nationale. « Cela nécessite également un renforcement des capacités défensives du pays », a souligné le président. Nous y voilà ….

Une manière d’expliquer à sa manière pourquoi depuis janvier dernier de nouveaux lots d’armes russes arrivaient au Venezuela.

Selon le Président, il s’agit notamment de chars, de missiles et de systèmes de la défense antiaérienne.

Le Venezuela semble pour le moins être un bon client pour la Russie : les livraisons d’armes russes à Caracas effectuées lors de ces dernières années sont estimées à 11 milliards de dollars au total.

Précisons que la décision américaine de 2006 visant à réduire ses ventes d’armes au Venezuela, sous prétexte que ce pays ne coopérait pas suffisamment dans la lutte contre le terrorisme … a notamment contribué à raffermir les relations entre Moscou et Caracas dans le domaine militaire.

A rapprocher également des déclarations de Chavez sur son intention d’acheter plusieurs bataillons de chars russes, en réaction à l’éventuelle augmentation de la présence militaire américaine en Colombie.

Rappelons que  la Russie et le Venezuela ont signé entre 2005 et 2007 douze contrats d’armement d’un montant de 4,4 milliards de dollars, dont la vente à Caracas de 24 avions de chasse Soukhoï, 50 hélicoptères de combat et 100.000 fusils d’assaut Kalachnikov.

La Russie compte participer activement à la modernisation des forces armées vénézuéliennes, avait déclaré en décembre 2006 le représentant régional de l’exportateur officiel d’armement russe Rosoboronexport, Sergueï Ladyguine. « La Russie participera d’ici 2013 à une modernisation sérieuse des forces armées vénézuéliennes. La réélection de Hugo Chavez à la présidence ouvre pour nous de grands horizons« , avait-il indiqué.

« Notre coopération au niveau des armées de terre et des armées de l’air n’est qu’un début. Nous avons de bonnes perspectives quant à la modernisation de l’aviation de transport, de la DCA, de la lutte radio-électronique, mais aussi de la marine, qu’il s’agisse des sous-marins ou des navires de surface« , avait-il également souligné.

Sources : AFP, Ria Novosti