Libye : saisie d’un chalutier italien dans les eaux territoriales

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Affaire à suivre de près, voire de très près.

Alors qu’on pouvait récemment s’étonner en arrivant dans le port de Sète cher à Brassens de trouver de nombreux navires de pêche battant pavillons libyens, quotas de pêche « obligent » …  le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé samedi à Rome que les autorités libyennes avaient saisi un bateau de pêche italien. Retour de boomerangs ou revers de la médaille en quelque sorte alors que les chalutiers européens continuent jusqu’à présent de pêcher dans les eaux libyennes, faisant fi du conflit ayant conduit à la chute de Kadhafi.

Une situation qui pourrait impacter nombre d’armateurs … et sociétés de pêche  …

Un chalutier a été saisi par les autorités libyennes, annonce en effet un communiqué du ministère italien, ce dernier précisant que l’ambassade d’Italie à Tripoli a été « chargée de trouver une issue favorable à l’incident ».

Un second chalutier a retenu l’attention des autorités libyennes, sans qu’on ne puisse savoir à l’heure actuelle s’il avait lui aussi fait l’objet d’une saisie.

Le gouverneur de la Sicile, Raffaele Lombardo a demandé dans un communiqué « que les équipages et les bateaux soient relâchés immédiatement ».

Le 16 novembre dernier, un chalutier italien avait d’ores et déjà été saisi puis avait été libéré le 20 novembre. Selon les gardes-côtes cités par l’agence italienne ANSA, les bateaux pêchaient dans le Golfe de Syrte à environ 40 milles nautiques (74 km) de Misrata et l’un d’eux avait quatre Italiens à son bord.

Les organisations de défense de l’environnement telles que Robin des Bois considèrent que les chalutiers européens ont profité du chaos régnant en Libye cette année pour se livrer à des prises illégales dans les eaux libyennes, attirés par un thon très recherché. 

En mai dernier, le ministère de l’Agriculture français avait indiqué pour sa part que les dix thoniers sous pavillon libyen basés à Sète n’avaient pas été autorisés à participer à la saison de pêche au thon rouge, le plan de pêche de la Libye étant alors suspendu.

Le ministère ajoutant surveiller « avec vigilance » ces bateaux à une dizaine de jours de la saison de pêche du thon rouge, dont la capture est contrôlée pour préserver l’espèce.

« Si jamais ce plan devait être mis en consultation auprès des parties contractantes, la France proposerait à l’Union européenne de s’y opposer« , avait-t-on précisé alors au ministère de l’Agriculture, pointant le manque de garanties pour pouvoir contrôler, en raison des événements en Libye, le respect des obligations imposées aux pêcheurs.

Depuis 2002, les armateurs de Sète ont avec l’aval et l’appui des Affaires Maritimes et du Ministère des Transports transféré sous pavillon libyen plusieurs de leurs thoniers et cédé leurs propriétés à des compagnies affiliées aux « nantis » du régime Kadhafi.

Dans le cadre d’accords de pêche négociés avec le régime et la famille de l’ancien dictateur, des thoniers exploités par des intérêts français battent pavillon libyen et bénéficient de quotas de thon rouge dans le golfe de Syrte.

Les propriétaires des navires sont libyens et basés à Tripoli. Les équipages sont en majorité français et théoriquement assujettis aux normes sociales libyennes.

Ces navires sont inscrits dans les registres de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique et des eaux adjacentes  – CICTA -. Il s’agit de navires qui battaient pavillon français, notamment le Jarjaroma ex Rozine Arthur, l’ AOEA ex Jean-Marie Christian II, le Ras Etin ex Marcal II, le Regatta ex Jean-Marie Christian, le Al Hilal ex Raymond Elise. Le Deela ex Nona Assunta battant auparavant pavillon italien se trouvait encore récemment dans le port de Sète.

Selon Robin des Bois, une barrette de 100 grammes de thon rouge se vend sur les marchés choisis aux alentours de 25 dollars. « Le thon rouge, c’est le pétrole de la mer  » affirme ainsi l’organisation. Ceci pouvant expliquer cela …

Laquelle association  a demandé le 2 mars dernier au gouvernement français « d’arrêter ce scandale typique des pavillons de complaisance ». 

« Dans ce cas particulier, des pêcheurs français partagent avec le régime libyen les profits d’une pêche opaque au thon rouge dans un vaste domaine maritime long de 1.900 km et étendu à 100 km au large par un coup de baguette magique et illégale du guide libyen, il y a une dizaine d’années » précisait alors Robin des Bois. 
A la fin de l’hiver 2011, le délégué libyen à la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique – CICTA – avait indiqué au président de cette commission qu’« en raison des circonstances récentes et exceptionnelles et afin d’éviter toutes complications futures qui pourraient affecter la capacité de se conformer aux mesures de l’ICCAT [acronyme anglais de la CICTA], la Libye a volontairement décidé de suspendre la mise en œuvre de son plan de pêche du thon rouge au titre de 2011 et n’autorisera aucune activité de pêche de thon rouge ».

Sources : AFP, Midi Libre, Robin des Bois

(3 commentaires)

    1. pour acheter se bateau de peche comment faire et moi je suis algerien vous pouver me contacter

  1.  » Le pétrole de la mer ? Manger du thon, même dans le Pacifique, c’est comme manger du veau « sous la mère » quand celle ci broute dans un pré bourré de dioxine. Les thons les plus gros sont les plus empoisonnés, les plus toxiques.
    Pour le reste c’est quoi cette histoire de gouvernement en Libye? Il existe vraiment ce genre de truc depuis les bombardements de Sarko? probablement un gouvernement provisoire contreversé

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