Espagne : Standard & Poor’s dégrade la note de Barcelone (Catalogne) et de Madrid

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Les provinces espagnoles de nouveau pointées du doigt  par les agences de notation.

L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé lundi d’un cran les notes de la ville de Barcelone et de la région de Madrid, les rétrogradant de AA à AA- .

Plus que jamais la situation des finances régionales inquiète les marchés.

S’exprimant dans un communiqué, l’agence a argumenté sa position en indiquant que cette dégradation faisait suite à sa décision prise jeudi dernier d’abaisser d’un cran la note souveraine de l’Espagne avec perspective négative.

Précisons que Standard & Poor’s a également assorti son jugement sur les deux collectivités d’une perspective négative, laissant ainsi la porte ouverte à un nouvel abaissement de la note à moyen terme.

Début octobre, l’agence de notation  Fitch  avait mis en avant les risques de dérapage budgétaire que pourrait entraîner l’autonomie très forte des régions espagnoles

Mi-septembre, l’agence de notation avait d’ores et déjà abaissé la note de cinq provinces espagnoles, la puissante Catalogne   figurant parmi elles. Arguments alors invoqués par Fitch pour ce faire : « la forte augmentation » de l’endettement des régions concernées.

L’agence de notation avait ainsi revu à la baisse les notes de la Catalogne, de « A » à « A-« , de l’Andalousie, de « AA- » à A+ », des Canaries, de « AA- » à « A+ », de la région de Valence, de « A » à « A-« , et de deux crans celle de Murcie, de « AA- » à « A ». Toutes ces notes étant par ailleurs accompagnées d’une perspective négative.

« Cet abaissement reflète l’importante détérioration fiscale enregistrée ces dernières années » par ces régions, laquelle a « entraîné une forte augmentation du niveau d’endettement« , soulignait alors Fitch dans un communiqué.

« Même si Fitch reconnaît que les régions vont prendre toutes les mesures possibles pour contrôler leurs dépenses, la reprise économique, encore faible, va limiter la croissance de leurs revenus fiscaux« , ajoutait par ailleurs l’agence.

Cette dernière pointait également du doigt le fort degré d’autonomie des 17 régions espagnoles, estimant que ce dernier revêt une source d’inquiétudes supplémentaire pour les marchés.

Les investisseurs redoutent en effet que leur niveau d’endettement ne compromette l’objectif du gouvernement de réduire son déficit à 6% du PIB en 2011.

Quelques jours auparavant l’agence de notation Moody’s avait d’ores et déjà alerté les marchés, estimant que les régions espagnoles ne parviendraient pas à atteindre l’objectif de déficit fixé pour cette année.

En décembre 2001, Moody’s avait prévenu qu’elle envisageait d’abaisser de nouveau la note « Aa1 » de l’Espagne, s’inquiétant de sa capacité à se financer et soulignant que le gouvernement central, malgré son plan d’austérité, n’exerçait qu’un contrôle « limité » sur les finances régionales. 

Début septembre, la ministre de l’Economie Elena Salgado avait annoncé que douze régions espagnoles n’avaient pas atteint au premier semestre l’objectif de déficit budgétaire fixé par le gouvernement. 

 Début février, le leader nationaliste catalan Artur Mas avait obtenu, après un entretien avec le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, une autorisation pour émettre à court terme des obligations d’une valeur de 2,5 milliards d’euros. Une annonce qui avait alors suscité de nombreuses réactions d’autres communautés, ces dernières dénonçant un traitement de faveur. 

En retour, suite aux protestations suscitées par l’autorisation délivrée à la Catalogne, le gouvernement avait indiqué que les 17 régions autonomes d’Espagne auraient le droit d’émettre des obligations   … et donc de s’endetter davantage   …. si elles respectaient l’objectif d’un déficit à 1,3% du PIB en 2011.

Rappelons que si au premier trimestre, l’économie espagnole avait pu progresser de 0,4%, un coup de frein avait pu être observé au deuxième trimestre, la croissance n’étant plus que de 0,2%.

Le gouvernement espagnol a quant à lui récemment indiqué que les objectifs de croissance économique qu’il s’est fixé pour 2011 et les années suivantes seraient « difficiles à atteindre ». 

Arguments invoqués qui ne duperont personne : les risques de récession au niveau mondial. 

Sources : AFP, Reuters

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