Irak/pétrole : le Kurdistan s’oppose au projet de loi approuvé par Bagdad

Kurdistan_Oil_iraq-petrole.jpgOn pouvait s’en douter : quand il s’agit de pétrole et encore plus de répartition de la manne pétrolière, un consensus est difficile à obtenir.

Alors qu’après moult tergiversations et désaccords manifestes, le gouvernement fédéral de Bagdad a approuvé le 28 août dernier un projet de loi sur le pétrole et le gaz en but de réglementer le secteur, lundi, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a demandé le retrait du projet.

Un communiqué pour le moins  virulent  affirme ainsi  que la  présidence de la région du Kurdistan « condamne cette manœuvre » et demande au conseil des ministres de retirer ce projet immédiatement, estimant que ce dernier  est contraire à la Constitution.

« Nous appelons le président du Parlement à rejeter ce projet présenté par le gouvernement et à poursuivre le travail législatif (sur l’ancien projet de loi présenté en 2007) en prenant en considération les amendements de toutes les parties y compris les réserves de l’Alliance kurde », ajoute par ailleurs  le texte.

Il y a  quelques jours à peine, après des années d’impasses et de rebondissements, le gouvernement irakien a approuvé  un projet de loi destiné notamment  à établir les fondements du partage de production entre Bagdad et les provinces, le texte devant néanmoins être encore approuvé par le Parlement.

 

Le vote de tout projet allant dans ce sens a été reporté régulièrement depuis 2007 en raison de divergences entre le gouvernement central et les autorités provinciales du Kurdistan.

 

Alors que Bagdad souhaite avoir la main mise sur la gestion des ressources pétrolières, le Kurdistan, région riche en hydrocarbures entend quant à lui garder le contrôle de la manne pétrolière.

 

Rappelons qu’à l’heure actuelle, l’Irak produit environ 2,7 millions de barils par jour, dont environ 2,1 millions sont exportés. D’ici fin 2011, l’Irak pourrait porter sa production à 3 millions de barils par jour (mbj). A noter également que les revenus du pétrole assurent près de 90% des rentrées de l’Etat.

 

Le gouvernement central était entré en conflit ouvert avec la région autonome du Kurdistan suite aux accords pétroliers que cette dernière a conclus avec des groupes étrangers, l’origine du conflit étant directement lié à la répartition des charges et des bénéfices de ces opérations.

 

Début février, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait toutefois déclaré que Bagdad avait au final accepté d‘avaliser les contrats pétroliers  – basés sur le partage des bénéfices – conclus par la région autonome du Kurdistan, mettant ainsi fin à des mois de dispute avec le gouvernement kurde.

 

Le Kurdistan, qui avait cessé d’exporter son pétrole en octobre 2009 en raison d’un différend avec Bagdad sur le mode de rémunération des compagnies étrangères exploitant les gisements, a recommencé au début du mois de février  à pomper le pétrole destiné à l’exportation.

 

Les propos de Maliki prononcés en février dernier s’avéraient pour le moins historiques, désavouant la politique pétrolière centralisatrice menée depuis 2006 par son précédent ministre du Pétrole Hussein Chahristani tout en reconnaissant les contrats kurdes et leur caractère plus lucratif, en invoquant des conditions naturelles de forage différentes au Kurdistan et dans le Sud de l’Irak.

 

Précisons également que Bagdad a maintes fois contesté aux autorités kurdes le droit de signer leurs contrats pétroliers, allant jusqu’à interdire aux compagnies concernées de participer aux appels d’offres nationaux. Ce qui n’a toutefois pas empêché le Kurdistan de ratifier des accords avec de nombreuses compagnies étrangères …

 

Sources : AFP, Reuters

 

(16 commentaires)

  1. […] . Irak/pétrole : le Kurdistan s’oppose au projet de loi approuvé par Bagdad PLISTA.items.push({"objectid":84597,"title":"Turquieu00a0: u00e9meute mortelle liu00e9e au Kurdistan, encore une odeur de pu00e9troleu00a0?","text":"Simple hasardu00a0? Alors que la Turquie est tru00e8s nettement partie prenante dans les opu00e9rations d'exportations de pu00e9trole en provenance du Kurdistan, et ce au grand dam des autoritu00e9s de Bagdad, un manifestant a u00e9tu00e9 tuu00e9 et deux autres blessu00e9s dans les troubles qui frappent actuellement l'Est de la Turquie. Ces derniu00e8res auraient officiellement u00e9clatu00e9 u00e0 la suite de la du00e9molition du2019un monument du00e9diu00e9 u00e0 la ru00e9volution kurde.rnrnSelon les agences de presse, les autoritu00e9s turques de la ville de Lice ont tentu00e9 de du00e9monter la statue de Makhsum Korkmaz, l'un des dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit dans le pays. Les manifestants ont alors agi en vue d'empu00eacher les militaires de su2019approcher u00e0 la statue, et le conflit a du00e9gu00e9nu00e9ru00e9. Une personne a u00e9tu00e9 tuu00e9e par balle dans les u00e9meutes, selon les medias pru00e9sents sur place.rnrnL'u00e9tat-major de l'armu00e9e turque a tentu00e9 quant u00e0 elle de justifier le recours u00e0 la force contre les manifestants en arguant que u00abu00a0les unitu00e9s en route pour Liceu00a0u00bb avaient u00abu00a0u00e9tu00e9 attaquu00e9es par des individus armu00e9s de lance-grenades, de carabines et d'engins explosifs".rnLe vice-Premier ministre turc, Besir Atalay, a du00e9noncu00e9 pour sa part un "acte de provocation" destinu00e9 u00e0 faire du00e9railler le processus de paix engagu00e9 en 2012 entre Ankara et le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).rnA noter parallu00e8lement que des combattants du PKK participent depuis plusieurs jours en Irak u00e0 la contre-offensive – soutenue par des frappes au00e9riennes amu00e9ricaines – engagu00e9e avec d'autres troupes kurdes contre u00a0les forces de lu2019u00c9tat islamique en Irak et au Levant (EIIL) u2026 Ainsi, mu00eame si les combattants du PKK u00e9taient jusqu'u00e0 pru00e9sent considu00e9ru00e9s comme des terroristes par l'Europe et les u00c9tats-Unis, ils n'en demeurent pas moins des alliu00e9s tru00e8s utiles pour lutter contre les jihadistes …rnrnAutres u00e9lu00e9ments notables : ces u00e9vu00e9nements interviennent alors que dimanche dernier, une nouvelle cargaison d'un volume consu00e9quent de pu00e9trole brut en provenance du Kurdistan irakien, a u00e9tu00e9 chargu00e9e dans un port de Turquie, u00e0 destination de la Croatie.rnUn tel u00e9vu00e9nement est loin de devoir u00eatre pris u00e0 la lu00e9gu00e8re car il du00e9montre quu2019en du00e9pit de ses du00e9saccords avec le gouvernement central de Bagdad sur lu2019exportation du pu00e9trole, le Kurdistan a pu trouver des du00e9bouchu00e9s pour sa production.rnrnSelon David Rigoulet-Roze, spu00e9cialiste des questions u00e9nergu00e9tiques au Moyen-Orient, su2019exprimant sur TV5Monde, du pu00e9trole du Kurdistan est exportu00e9 depuis janvier, via des camions citernes vers la Turquie. Autre alternative en dehors de la voie maritimeu00a0: depuis mai 2014, un pipeline ayant pour destination le port turc de Ceyhan permet u00e9galement de fournir lau00a0Turquieu00a0en hydrocarbures. Laquelle assume pleinement ses relations u00e9conomiques avec cette ru00e9gion du2019Irak. Elle affirme mu00eame haut et clair destiner ce pu00e9trole au marchu00e9 international.rnrnLe gouvernement du Kurdistan a en effet du00e9cidu00e9 du2019octroyer des concessions pu00e9troliu00e8res u00e0 des entreprises u00e9trangu00e8res (Exxon Mobil, Chevron, Total) sans lu2019aval de Bagdad, avec lu2018ouverture du2019un olu00e9oduc partant de Tak Taku00a0(raffinerie dans la ru00e9gion du2019Erbil), du2019une capacitu00e9 actuelle de transit vers la Turquie de 100 000 barils jour, pouvant atteindre u00e0 terme 400 000 barils jour.rnrnRappelons u00e0 toutes fins utiles que lu2019intervention militaire amu00e9ricaine qui a du00e9butu00e9 le 8 aou00fbt dernier a officiellement pour objectif de protu00e9ger les minoritu00e9s religieuses du Kurdistan irakien, massacru00e9es par les djihadistes de lu2019Etat islamique.u00a0Nu00e9anmoins, certains analystes soulignent que cette partie de lu2019Irak su2019avu00e8re u00eatre particuliu00e8rement riche en pu00e9trole, puisque quu2019elle constitue le deuxiu00e8me pu00f4le exportateur du2019Irak.rnApru00e8s u00eatre rentru00e9s u00e0 Qaraqosh, et avoir massacru00e9 les populations chru00e9tiennes, les miliciens de lu2019u00c9tat islamique du2019Irak ont accru leur pression sur les champs de pu00e9trole du Kurdistan. Toutefois, ils pourraient se heurter, au sud du gisement de Kirkouk, aux populations yu00e9zidies. Lesquelles, de culture et de langue iranienne, viennent de recevoir lu2019aide logistique et militaire des u00c9tats-Unis et de la Grande-Bretagne.rnCette ru00e9gion, situu00e9e autour de la ville du2019Erbil, disputu00e9e entre les Kurdes et lu2019u00a0lu2019u00c9tat islamique en Irak et au Levant (EIIL), suscite un intu00e9ru00eat particulier.u00a0 Si lu2019on superpose la carte des gisements pu00e9troliers du nord de lu2019Irak et celle des minoritu00e9s, on su2019aperu00e7oit que le foyer yu00e9zidi, situu00e9 au sud de Kirkouk, pourrait constituer un territoire tampon susceptible de protu00e9ger les gisements pu00e9troliers du nord contre les appu00e9tits de lu2019EIIL.rnrnSourcesu00a0: La Voix de la Russie, French.irib, egaliteetreconcialiation, TV5Monde, AFPrnrnElisabeth Studer u2013u00a0www.leblogfinance.comu00a0u00a0u2013 19 aou00fbt 2014rnrnA lire u00e9galement :rnrn.u00a0Irak / Turquie : conflit financier sous forte odeur de pu00e9trolernrn.u00a0Irak/pu00e9trole : le Kurdistan su2019oppose au projet de loi approuvu00e9 par Bagdad","url":"http://www.leblogfinance.com/2014/08/turquie-emeute-mortelle-liee-au-kurdistan-encore-une-odeur-de-petrole.html","img":"http://www.leblogfinance.com/files/2014/08/kurdistan-people2-150×150.jpg"}); PLISTA.partner.init(); KurdistanpetrolePKKsliderturquie Partager cet article Tweet Article de Elisabeth Studer […]

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