Face à l’ampleur de la crise financière qui sévit aux Etats-Unis, la banque centrale des Etats-Unis (Fed) s’est engagée mardi à garder son taux d’intérêt directeur proche de zéro durant au moins deux ans.
Des mesures complémentaires pourraient être également envisagées.
A l’issue d’une réunion d’un comité de politique monétaire, l’établissement a ainsi indiqué dans un communiqué que le taux directeur – maintenu dans une fourchette comprise entre 0% et 0,25% depuis décembre 2008 – devrait rester à ce niveau « au moins jusque mi-2013« .
Signe peut-être de l’ampleur du désastre, la Fed se décide enfin à annoncer une date précise, le flou artistique étant jusqu’alors de mise.
Ses propos se relèvent pour le moins alarmants, a banque centrale relevant que la « croissance économique a été considérablement plus lente que ne l’avait prévu le comité » en 2011, ajoutant que « les risques pour les perspectives économiques se sont accrus ».
Si en janvier dernier la Fed tablait encore sur un taux de croissance compris entre 3,4% à 3,9% en fin d’année … le taux de croissance est descendu sous les 1% au premier semestre, en valeur glissante annuelle.
Désormais le mot est lâché : certains analystes n’hésitant pas à s’interroger sur la probabilité que les Etats-Unis se trouvent une nouvelle fois en récession, Goldman Sachs et l’ancien conseiller économique d’Obama Larry Summers estimant à une « une chance sur trois » l’éventualité qu’une telle situation survienne d’ici neuf mois .
BNP Paribas et l’économiste Martin Feldstein, portant quant à eux la probabilité à une « chance » sur deux.
Le terme de « Double dip recession » refait à nouveau surface depuis que pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis, la note AAA attribuée à la dette du pays a été abaissée – vendredi – par l’agence Standard and Poor’s.
Si une récession correspondant à deux trimestres consécutifs de contraction du PIB, la première récession survenue entre décembre 2007 et juillet 2009, pourrait être suivie par une deuxième. Rappelons que l’indice ISM, établi à partir des opinions des directeurs d’achat, a affiché en juillet son plus bas niveau depuis deux ans dans l’industrie manufacturière, et depuis plus d’un an dans le reste des secteurs économiques.
Pour tenter de limiter la casse, la banque centrale a par ailleurs laissé entendre qu’elle envisageait de nouvelles mesures en vue de relancer la croissance.
« Le comité a discuté de l’ensemble des outils politiques à sa disposition pour promouvoir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix », a-t-elle ainsi indiqué … sans néanmoins fournir plus détails, l’essentiel semblant être pour l’établissement de rassurer les marchés.
Le contenu des potentielles mesures pourrait apparaître dans le compte-rendu de la réunion, lequel devra être publié le 30 août prochain.
A moins que le président de la Fed, Ben Bernanke ne donne plus amples précisions dans un discours sur la politique monétaire prévu le 26 août à Jackson Hole.
Mais les jeux sont loin d’être faits, alors que d’ores et déjà trois votants sur les dix présents se sont opposés au changement de formulation sur le taux d’intérêt directeur. Il s’agit de trois présidents de branches régionales de la Fed : Richard Fisher de Dallas, Narayana Kocherlakota de Minneapolis et Charles Plosser de Philadelphie. Ces derniers désapprouvant toute mesure de nature à alimenter l’inflation.
Sources : AFP, Reuters
La Fed, banque centrale am
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