Israël/Liban : la guerre du gaz ne fait que commencer

israel-nobel-energy-lebanon_liban-war-gas.JPG

La bataille tant territoriale que gazière entre Liban et Israël est loin d’avoir dit son dernière mot.

Alors   qu’en décembre 2010 un accord a été signé entre Israël et Chypre en vue de faciliter et de poursuivre les recherches off-shore d’hydrocarbures – de part et d’autre – dans la partie orientale de la Méditerranée … de gigantesques réserves de gaz ayant récemment été découvertes dans la zone, lundi, le président de la République libanaise, Michel Sleimane, a mis en garde  l’état hébreu   contre toute  tentative  de prise de décision unilatérale concernant  la démarcation de ses frontières maritimes en Méditerranée.

Le président Michel Sleimane a ainsi averti que si Israël agissait de la sorte, cela constituerait à ses yeux une violation du droit international, le communiqué officiel de la Présidence pointant du doigt le fait que l’Etat hébreu ait « l’habitude » d’agir de la sorte.

En tout état de cause, les choses deviennent on ne peut plus sérieuse, le dossier devant être examiné lors du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement libanais, lequel a obtenu la semaine dernière la confiance du Parlement.

Des propos qui interviennent alors que dimanche, Israël a annoncé qu’il allait présenter prochainement aux Nations unies le tracé de sa zone économique exclusive en Méditerranée, lequel tracé diffère sensiblement de celui proposé par le Liban à l’ONU.

Le ministre libanais de l’Energie, Gebran Bassil, a d’ores et déjà annoncé que le Liban ne renoncerait pas à ses droits maritimes, accusant Israël de violation des eaux territoriales, des espaces aériens et terrestres libanais, et des droits pétroliers du Liban. 

 Rappelons que le 26 décembre dernier Hossam Zaki, porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, avait déclaré que l’Egypte examinait de près le récent accord signé entre Israël et Chypre en vue de démarquer leurs frontières maritimes.

Une déclaration faisant suite à l’annonce du groupe américain Noble Energy, principal opérateur du site, laissant entendre que les réserves du gisement offshore de gaz naturel au large d’Israël – baptisé Léviathan – étaient estimées à 450 milliards de m3. Des ressources qui devraient permettre à l’Etat hébreu de devenir exportateur de gaz …

Précisons que la frontière économique des eaux territoriales entre Israël et Chypre a été définitivement fixée par cet accord. Lequel devrait éviter tout contentieux à l’avenir entre les deux pays quant à l’exploitation des sources de gaz trouvées par Israël en Méditerranée, et dont certaines se trouvent dans les eaux territoriales chypriotes.

A moins que d’autres pays tels que Egypte, Liban, Turquie ne s’en mêlent, ne l’entendant pas de la sorte.

L’enjeu est énorme alors que le site off-shore de Leviathan pourrait passer au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée.

« Cette découverte fait potentiellement d’Israël un pays exportateur de gaz naturel », a ainsi récemment souligné David Stover, haut dirigeant de Noble Energy, société basé à Houston, Texas. Ce dernier confirmait les propos du le ministre israélien des Infrastructures nationales Uzi Landau. Lequel affirmait il y a peu qu’ Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l’Europe. « Nous sommes d’ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre », avait-t-il même précisé.

Des tests supplémentaires demeurent toutefois nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan, lequel se situe au large de la ville israélienne de Haïfa. Ce gisement ainsi que celui de Tamar constituent deux sites offshore très prometteurs.

Tamar – qui se trouve à 90 km au large du port de Haïfa – posséderait pour sa part une capacité de 238 milliards de m3 de gaz. Il s’agit du plus important champ gazier au niveau mondial découvert ces trois dernières années. Il devrait être productif dès 2012. Selon les découvertes de Noble, Tamar représenterait environ 35 années des besoins d’Israël en gaz naturel.

Fin janvier 2011, le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources Minérales, Sameh Fahmi avait annoncé pour sa part au journal égyptien « Al-Masry Al-Youm » étudier « la question de revendiquer la part de l’Egypte dans les gisements de gaz trouvés au large de la côte israélienne ». Le ministre ajoutant par ailleurs que « déjà trois autres pays, le Liban, la Turquie et Chypre considér(ai)ent la possibilité de revendiquer le gaz des gisements exploités par Israël ».

Fait majeur, Sameh Fahmi avait par ailleurs déclaré que l’Egypte ne donnerait aucun permis d’exporter le gaz vers l’Europe, via la frontière israélo-égyptienne, scénario largement envisagé par la partie israélienne.

En juin 2010, le président du Parlement libanais Nabih Berri avait affirmé quant à lui que le Liban devait exploiter le potentiel en gaz et en pétrole au large de ses côtes, tout en mettant en garde contre un monopole israélien des réserves énergétiques dans l’est de la Méditerranée.

Un article publié dans le quotidien libanais As-Safir indiquait alors que le site de gaz nouvellement découvert, le Leviathan pourrait devenir une nouvelle source de conflit entre les deux pays. L’analyste des affaires israélienne du As -Safir, Hilmi Moussa, s’appuyant – sur des documents israéliens avait par ailleurs rapporté que « la zone dans laquelle on a trouvé du gaz s’étend principalement à proximité des côtes libanaises et dans les eaux internationales entre la frontière maritime de Palestine et celle de Chypre. »

Selon As – Safir, « Israël a reçu des garanties de la Grande Bretagne pour chercher du pétrole dans la région près des côtes libanaises. La carte des ressources énergétiques telle que publiée dans les journaux d’affaires israéliens, montre l’étendue de la pénétration dans les eaux territoriales libanaises. »

 « Le Liban doit immédiatement prendre des mesures pour défendre ses droits non seulement financiers, mais également économiques politiques et souverains », avait pour sa part déclaré en retour le chef du Parlement libanais à la presse. « Israël s’est empressé de se présenter comme un Emirat pétrolier, ignorant le fait que, d’après les cartes, ce gisement s’étendait jusqu’aux eaux libanaises », avait indiqué M. Berri, se voulant ferme sur le sujet.

A lire également :

(6 commentaires)

  1. I just want to say I’m newbie to blogging and site-building and definitely loved this web site. More than likely I’m likely to bookmark your blog . You absolutely come with exceptional articles and reviews. Kudos for sharing your web-site.

  2. I have a shopping cart site on Joomla. I want to add my wordpress blog to my joomla site. How do i do this? Many sites suggest using a tool called joomblog, but joomla shut that product down because messes with the core modules of the site. . . What do i do?.

Les commentaires sont fermés.