Dette UE : l’Espagne refuse l’amalgame avec le Portugal

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Alors que le Portugal est mis à mal par Moody’s, l’agence de notation agitant un peu trop fort le cocotier, l’Espagne redoute amalgame et effet domino. Mercredi, la ministre espagnole de l’Economie Elena Salgado, quelque peu « surprise » par la relégation de la dette du Portugal dans la catégorie spéculative, a tenu à préciser que « la situation de l’Espagne  n’a rien à voir avec celle du Portugal ».

« Nous ne portons pas de jugement sur les communiqués des agences de notation sur d’autres pays« , a précisé la ministre, mais « au-delà de cela, nous devons tous aider le Portugal à surmonter cette situation difficile » a par ailleurs indiqué Elena Salgado. Ajoutant que « certains arguments » de Moody’s avaient été une « surprise« .

Redoutant un éventuel effet domino, la ministre a par ailleurs rappelé que les discussions concernant un éventuel plan de sauvetage du sauvetage du Portugal menées il y a quelques mois n’avaient eu – selon elle – « aucun effet de contagion sur l’Espagne« .

Arguments invoqués pour : selon Elena Salgado, l’exposition de l’Espagne à la dette publique du Portugal est « relativement modérée« , les participations espagnoles dans les entreprises portugaises étant principalement observées « dans le segment de l’économie portugaise le plus dynamique ».

Au Portugal, « il est vrai que les chiffres de réduction du déficit au premier trimestre ont été un plus mauvais que prévu », « mais ce n’est pas le cas de l’Espagne » a-t-elle par ailleurs ajouté.

L’Espagne et le Portugal « sont deux économies distinctes« , a également insisté la ministre, rappelant les années de forte croissance – certes avant l’explosion de la bulle immobilière – et la capacité exportatrice de son pays.

« Donc nous avons très peu à voir avec le Portugal, hormis le fait de leur souhaiter que tout aille bien, en tant que pays ami » a-t-elle ajouté au final.

Lundi, Elena Salgado, s’exprimant lors d’un entretien à la télévision publique espagnole avait néanmoins estimé que « l’Italie et l’Espagne sont à l’heure actuelle les deux pays qui souffrent le plus de la tension » sur les marchés autour de la situation en Grèce.

La ministre, reconnaissant également que la prime de risque (différentiel entre le rendement à 10 ans des obligations espagnoles et allemandes) était en train de monter et qu’elle était soumise « à énormément de tension« .

Ce contexte d’inquiétude pourrait amener la prime de risque à atteindre « ponctuellement » la barre symbolique des 300 points, avait-t-elle également admis.

Elément positif à prendre en compte selon la ministre : à chaque émission obligataire, l’Espagne ne semble rencontrer « aucun problème à placer cet argent« , « il y a toujours quatre fois plus de demandes pour nous prêter de l’argent que la somme que nous demandons » a tenu à préciser la ministre. Un contexte qui selon elle éloigne Madrid de toute demande de sauvetage.

« Les fondamentaux de notre économie sont des fondamentaux solides« , a-t-elle assuré au final: « nous n’avons ni les problèmes de l’Irlande, avec son secteur financier, ni les problèmes de la Grèce, avec un déficit qui n’avait pas été déclaré, ni les problèmes du Portugal, avec une croissance lente depuis de nombreuses années et un secteur exportateur très faible« .

Sources : Reuters, AFP

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