FNSEA : aide de l’Etat mais pas d’impôt sécheresse

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Alors que chaque jour, un nombre plus important de départements se voient contraints à des restrictions d’eau, la FNSEA ( Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ) semble vouloir obtenir une aide financière de l’Etat … sans pour autant se mettre la population française à dos…

Le principal syndicat agricole de l’Hexagone a ainsi demandé vendredi que l’Etat apporte son aide aux éleveurs – directement impactés par la sécheresse qui sévit actuellement dans nos contrées – tout en écartant une nouvelle ponction fiscale des ménages.

« Il est hors de question pour nous de réclamer un impôt sécheresse  comme en 1976 », a ainsi affirmé Xavier Beulin, patron de la FNSEA lors d’un point presse.

Ses arguments : de telles mesures seraient contre-productives selon lui, le dirigeant syndical craignant pour l’image des agriculteurs, alors que l’évocation de l’impôt sécheresse mis en oeuvre en 1976 est loin d’être un bon souvenir pour bon nombre de Français.

Rappelons qu’à la fin de l’été 1976, au terme de plusieurs mois de sécheresse, le gouvernement avait annoncé une aide aux agriculteurs de 1,3 milliard d’euros financé par un impôt sécheresse exceptionnel. Des mesures auxquelles le gouvernement n’avait plus eu recours depuis lors.

Prudent, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a d’ores et déjà déclaré qu’une telle mesure n’était pas de son ressort.

Alors que 23 départements de l’Hexagone étaient concernés par des mesures de restriction d’eau, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a quant à elle estimé le 13 ai dernier qu’il était trop tôt pour parler d’un impôt sécheresse … tout en laissant toutefois entendre que la sécheresse était avérée.

«  On peut sauver la saison et on ne peut pas dire aujourd’hui avec assurance quel sera le degré de gravité pour le secteur » agricole, avait ainsi indiqué la ministre, s’exprimant sur France Info.

 A la mi-mai, s’exprimant devant l’Assemblé nationale, Bruno Lemaire avait jugé pour sa part que la situation était « très grave » pour les éleveurs, évoquant alors le cas d’agriculteurs de Poitou Charente obligés d’abattre des bêtes pour financer la nourriture du reste du troupeau. Désormais, selon le patron de la FNSEA, il y a urgence  pour les éleveurs de disposer de trésorerie pour acheter de quoi nourrir leurs bêtes, l’herbe venant à manquer dans les pâturages compte-tenu de l’absence de précipitations. Selon Xavier Beulin, la production de fourrage a ainsi chuté entre 50 et 60%.

Le responsable syndical a par ailleurs indiqué que les éleveurs ne pourraient pas attendre le 16 octobre prochain que les aides européennes leur soient versées par anticipation, comme il leur a été promis.

En vue de réduire les difficultés de ces agriculteurs, le patron de la FNSEA souhaite que l’Etat s’engage auprès des banques en vue d’obtenir l’octroi de prêts à taux zéro, lesquels devraient permettre aux éleveurs de résoudre leur problèmes de trésorerie jusqu’à la mi-octobre.

Sources : AFP, Reuters

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