Libye : sanctions US accrues contre des filiales de la NOC, compagnie pétrolière nationale

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Encore une fois une forte odeur de pétrole  règne en Libye. Alors que Chine, Inde et Algérie pourraient rapidement reprendre du service dans ce pays membre de l’Opep, doté d’un brut nécessitant peu d’opérations de raffinage, les Etats-Unis  tentent d’«intimider» le colonel Kadhafi par une voie autre que la voie militaire.

A moins que l’intimidation ne vaille également pour les compagnies pétrolières asiatiques, lesquelles seraient tentées de profiter de la situation pour se faire une place de choix sur l’échiquier énergétique mondial en avançant leurs pions sur le territoire libyen.

Le département du Trésor américain a ainsi indiqué mardi que les sanctions économiques des Etats-Unis contre le régime libyen s’étendaient à quatorze sociétés identifiées par ses «soins» comme étant des filiales de la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC).

« La NOC est la pièce centrale de l’appareil pétrolier d’Etat libyen et elle contrôle un réseau de sociétés qui s’occupent d’exploration pétrolière, de production et de vente de pétrole« , argumente le Trésor.

Rappelons que le 25 février dernier, Barack Obama a signé un décret instituant des sanctions économiques contre le régime de Tripoli. Lesquelles sanctions prévoient le gel des avoirs de toute la famille Kadhafi, de tous les « hauts responsables du gouvernement libyen« , de l’Etat libyen et de ses entités, et de toute personne coupable directement ou indirectement de violations des droits de l’homme en Libye. Elles interdisent également toute transaction commerciale ou financière avec les personnes morales ou physiques visées par ces sanctions.

Le ministère justifie également son annonce par la dernière résolution (1973) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la Libye, laquelle impose un gel des « fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques» qui sont « détenus ou contrôlés, directement ou indirectement, par les autorités libyennes» ou «par des entités détenues ou contrôlées par elles ».

Simple hasard ? Rappelons à toutes fins utiles que le 12 janvier dernier (!!!!), la compagnie pétrolière Sonde Resources a annoncé qu’elle avait achevé les travaux de forage et d’exploration de son premier puits situé dans le bloc répondant au nom oh combien symbolique de «7 Novembre» , situé au large de la Tunisie et de la Libye.

Les trois tests effectués ont conclu à l’existence d’importantes quantités de gaz et de condensats, avec approximativement 750 de barils de condensats et 8 millions de pieds cubes de gaz par jour avec un pic de condensat  allant jusqu’à 1.100 barils par jour.

Les dirigeants de Sonde Resources élaborent à l’heure actuelle différents scénarii relatifs aux réserves récupérables, leurs études visant notamment à déterminer les options envisageables et les coûts associés au développement du champ de Zarat.

Parmi un des scénarii possibles : la cession d’intérêts à un ou plusieurs partenaires potentiels …

Précisons que selon le groupe pétrolier lui-même, Sonde Ressources travaille en partenariat avec la société Joint Oil en vue d’explorer et développer le Block 7 Novembre …. Joint Oil étant elle-même le fruit d’un partenariat … entre les gouvernements tunisiens et libyens … Puisque la société tuniso-libyenne créée en 1988 pour exploiter le gisement frontalier 7-Novembre est détenue à parts égales par l’Entreprise (publique) tunisienne d’activité pétrolière (Etap) et Libya Oil.

Rappelons également qu’à la mi-mars, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a invité des compagnies pétrolières chinoises, russes et indiennes  à venir exploiter le brut libyen, la production pétrolière du pays se trouvant quasi nulle à la suite du départ de la majorité des compagnies étrangères.

 

Ces dernières ont suspendu totalement ou partiellement leur production de brut dans le pays, évacuant parallèlement leur personnel, en raison des violences.

 

Appel entendu par la Chine, son ambassadeur à Tripoli, Wang Wang Shing, déclarant à la suite, la semaine dernière que les entreprises chinoises étaient prêtes à revenir reprendre leurs activités en Libye.

Selon les propres termes de l’ambassadeur, les entreprises chinoises ont la « disposition, le désir et le souci » de revenir en Libye pour reprendre les projets de développement dont elles étaient chargées, en particulier dans les domaines des infrastructures, du bâtiment et des télécommunications.

Sources : AFP, Oil and gas journal, African Manager, Jeune Afrique, Sonde ressources