Alors que l’Egypte et Israël demeurent en conflit ouvert sur les aspects territoriaux des découvertes de géants gisements gaziers au large de l’Etat hébreu, la compagnie Ampal-American Israel Corporation a indiqué que la reprise des importations israéliennes de gaz naturel égyptien – lesquelles avaient été interrompues le 5 février dernier à la suite d’un attentat contre un gazoduc dans le nord du Sinaï – a été reportée à la fin du mois de février.
« La fourniture de gaz à la East Mediterranean Gas (EMG) reprendra plus tard au cours du mois« , a ainsi affirmé Ampal, société qui détient 12,5% des parts d’EMG, alors qu’initialement la reprise avait été planifié pour jeudi.
Selon la Compagnie nationale de gaz égyptienne, ce report serait dû à un retard dans l’accomplissement des travaux de réparation sur un pipeline.
La société israélo-américaine a révélé qu’une « petite portion » du gazoduc desservant EMG avait été endommagée à la suite d’une explosion et de l’incendie qui s’est ensuivi dans une station de traitement ».
Dans un premier temps, Ampal avait dit avoir été contraint d’interrompre ses approvisionnements pour des impératifs sécuritaires à la suite de l’explosion qui a endommagé un gazoduc reliant l’Egypte à la Jordanie.
Malgré de vifs débats parlementaires, le 1er mai 2008, l’Egypte avait débuté ses livraisons de gaz à Israël.
East Mediterranean Gas (EMG) s’était alors engagé à livrer 1,7 milliards de mètres cubes de gaz par an à Israel Electric Ltd. durant 15 ans. La première tranche du contrat prévoit des livraisons aux centrales électriques de Tel-Aviv et Ashdod, permettant à la société israélienne d’accroître sa production de 20 %.
Le Parlement égyptien avait à cette époque exigé – en vain – la dénonciation du contrat au motif que le prix de vente était largement inférieur eu cours mondial, constituant en quelque sorte une subvention publique égyptienne à Israël.
Précisons que l’homme d’affaires israélien Yossef Meiman détient au total 20,6% d’EMG par l’intermédiaire d’Ampal et le reste grâce à une autre entreprise qu’il détient. Parmi les autres actionnaires d’EMG, figurent l’homme d’affaires égyptien Hussain Salem (28%), l’Egyptian Natural Gas Holding Company (10%) et des investisseurs institutionnels israéliens (4,4%). Selon le ministère israélien des Infrastructures, l’Egypte fournit 43% du gaz naturel utilisé en Israël. Selon lui, le coût de l’interruption des fournitures égyptiennes de gaz serait de 1,5 million de dollars par jour pour l’économie israélienne.
En décembre dernier, quatre entreprises israéliennes ont signé avec l’Egypte de nouveaux accords d’achat de gaz sur une période de 20 ans pour un montant évalué entre 5 à 10 milliards de dollars.
Si l’on tient compte de ces nouveaux contrats, le groupe israélo-égyptien East Mediterranean Gas qui avait déjà passé une série de contrats avec des entreprises israéliennes depuis 2005, va fournir à l’Etat hébreu un total de six milliards de m3 de gaz pour une valeur de 19 mds USD.
La fourniture de ce gaz, censée démarrer durant le premier semestre 2011, doit permettre le fonctionnement de trois centrales électriques privées.
Sources : AFP, Maghreb Observateur, presse canadienne
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