Egypte /Moubarak : pas de démission de peur du chaos

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Réalité ou intox ? Manière plus ou moins subtile de retourner les foules ? Stratégie américano-égyptienne au plus haut sommet de l’Etat de part et d’autre ?  A vous de juger …

Dans le cadre d’une entretien avec un journaliste de la chaîne de télévision américaine ABC, le président égyptien Hosni Moubarak a affirmé jeudi qu’il souhaiterait quitter le pouvoir … tout en ajoutant ne pas vouloir agir de la sorte de peur que sa décision ne plonge l’Egypte dans le « chaos« .

Des propos  qui interviennent alors que la presse étrangère (enfin pas toute la presse apparemment ….) est depuis quelques heures l’objet d’attaques en règles de partisans pro Moubarak, les journalistes étant désormais pris pour cibles et véritablement harcelés … le gouvernement tentant de contrôler son « image » à travers la planète entière, au mépris du respect élémentaire de la liberté de la presse.

Après avoir rencontré le président Moubarak pendant 30 minutes au palais présidentiel, lourdement protégé par l’armée cela va sans dire, la journaliste d’ABC Christiane Amanpour a affirmé que le Chef de l’Etat « en avait assez d’être président et qu’il aimerait abandonner le pouvoir maintenant » … tout en ajoutant qu’il ne pouvait le faire « de peur que le pays ne sombre dans le chaos ».

Si l’on en croit la journaliste, Hosni Moubarak aurait déclaré qu’il ne voulait pas voir « les Egyptiens se battre entre eux », faisant ainsi allusion aux violences opposant ses partisans aux manifestants réclamant son départ.

Le président égyptien aurait également montré son grand mécontentement par rapport aux évènements survenus la veille, liant toutefois les affrontements de la place Tahrir au Caire aux actions du mouvement islamiste des Frères musulmans.

Alors que les Etats-Unis ont appelé à la mise en oeuvre d’une transition rapide du pouvoir, M. Moubarak aurait reproché à son homologue américain Barack Obama de ne pas comprendre la culture égyptienne et de méconnaître les conséquences de son éventuelle démission.

Balayant d’un trait toutes les rumeurs ayant circulé à ce propos, le Président s’est également dit soulagé d’avoir annoncé qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle de septembre, assurant même qu’il n’avait « jamais eu l’intention de se représenter« . Ni même de placer son fils Gamal au pouvoir. Des propos qui permettent d’apprécier la bonne foi avec laquelle il s’est exprimé.

Le vice-président égyptien Omar Souleimane aurait quant à lui assuré à la journaliste que le gouvernement n’autoriserait « jamais un recours à la force contre le peuple« .

Rappelons par ailleurs qu’il y a quelques jours à peine, la Maison Blanche a indiqué que Washington pourrait revoir l’aide apporté au gouvernement égyptien. Le sujet  qui fâche ? l’attitude très répressive de ce dernier envers les manifestations hostiles observées ces dernières heures … à moins  que ce ne soit la position  de l’Egypte  face  au récent accord entre Chypre et Israël pour effectuer des recherches de gaz en Méditerranée

« Nous réexaminerons notre assistance en fonctions des événements qui auront lieu dans les prochaines jours« , a ainsi déclaré le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs.

Rappelons à cet égard que l’Egypte est un des grands bénéficiaires de l’aide américaine, « disposant » notamment de quelque 1,3 milliard de dollars d’aide militaire par an de son « généreux » bienfaiteur.

Vendredi dernier, Barack Obama a exhorté son homologue égyptien Hosni Moubarak à prendre des mesures « concrètes » en faveur de réformes politiques et « à s’abstenir d’utiliser la violence contre les manifestants pacifiques« . « Le peuple égyptien a des droits qui sont universels. Cela inclut le droit de se réunir pacifiquement, le droit à la liberté d’expression et à la possibilité de choisir son propre destin, cela relève des droits de l’homme » avait par ailleurs ajouté le chef de la Maison Blanche.

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A noter également qu’au tout début janvier, nous vous alertions sur une « affaire à suivre de très près » et qui pourrait bien  – comme nous le redoutions d’ores et déjà quelques temps auparavant – enflammer à nouveau la région. Nous indiquions alors que Hossam Zaki, porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, avait déclaré dimanche 26 décembre que l’Egypte examinait de près le récent accord signé entre Israël et Chypre en vue de démarquer leurs frontières maritimes.

Des propos qui intervenaient alors que le groupe – américain – Noble Energy, principal opérateur du site, avait récemment annoncé que les réserves du gisement offshore de gaz naturel au large d’Israël – baptisé Léviathan –  étaient estimées à 450 milliards de m3. Des ressources qui devraient permettre à l’Etat hébreu de devenir exportateur de gaz.

Sources : AFP, CNN

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(28 commentaires)

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