Egypte : les USA pourraient réduire leurs aides financières et militaires … pour le gaz israélien de Léviathan ?

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Nous y voilà … l’ingérance des Etats-Unis au sein de la politique intérieure de l’Egypte n’est plus à démontrer.

Usant – comme à son habitude oserais-je dire – du chantage pour arriver à ses fins « énergétiques » … tout en jurant haut et fort agir dans l’intérêt commun – voire même pour les Droits de l’Homme – la Maison Blanche a indiqué vendredi que Washington pourrait revoir l’aide apporté au gouvernement égyptien. Le sujet  qui fâche ? l’attitude très répressive de ce dernier envers les manifestations hostiles observées ces dernières heures … à moins  que ce ne soit la position  de l’Egypte  face  au récent accord entre Chypre et Israël pour effectuer des recherches de gaz en Méditerranée

« Nous réexaminerons notre assistance en fonctions des événements qui auront lieu dans les prochaines jours », a ainsi déclaré le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs.

Rappelons à cet égard que l’Egypte est un des grands bénéficiaires de l’aide américaine, « disposant » notamment de quelque 1,3 milliard de dollars d’aide militaire par an de son « généreux » bienfaiteur.

Vendredi, le président américain Barack Obama a exhorté son homologue égyptien Hosni Moubarak a prendre des mesures « concrètes » en faveur de réformes politiques et « à s’abstenir d’utiliser la violence contre les manifestants pacifiques ».

« Le peuple égyptien a des droits qui sont universels. Cela inclut le droit de se réunir pacifiquement, le droit à la liberté d’expression et à la possibilité de choisir son propre destin, cela relève des droits de l’homme » a par ailleurs ajouté le chef de la Maison Blanche.

Barack Obama a par ailleurs indiqué avoir demandé au président égyptien de respecter les promesses faites lors d’une déclaration à ses concitoyens vendredi, en prenant «  des mesures concrètes ».

Précisons qu’à la suite de nouvelles manifestations d’une ampleur sans précédent, Hosni Moubarak a annoncé dans une allocution télévisée dans la nuit de vendredi à samedi la formation d’un nouveau gouvernement dès samedi, promettant par ailleurs de réformer le pays en indiquant vouloir prendre « de nouvelles mesures pour endiguer le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres ».

Propos qui semble-t-il n’ont pas calmé les foules, puisque plusieurs centaines de manifestants se sont de nouveau rassemblés ce samedi dans le centre du Caire pour réclamer le départ d’Hosni Moubarak.

Mais revenons un instant sur les Etats-Unis, l’Egypte …. et Israël … Au tout début janvier, nous vous alertions sur une « affaire à suivre de très près » et qui pourrait bien  – comme nous le redoutions d’ores et déjà quelques temps auparavant – enflammer à nouveau la région. Nous indiquions alors que Hossam Zaki, porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, avait déclaré dimanche 26 décembre que l’Egypte examinait de près le récent accord signé entre Israël et Chypre en vue de démarquer leurs frontières maritimes.

Des propos qui intervenaient alors que le groupe américain Noble Energy, principal opérateur du site, avait récemment annoncé que les réserves du gisement offshore de gaz naturel au large d’Israël – baptisé Léviathan –  étaient estimées à 450 milliards de m3. Des ressources qui devraient permettre à l’Etat hébreu de devenir exportateur de gaz …

 

Selon le porte-parole de la diplomatie égyptienne, l’Egypte souhaitait ainsi s’assurer que l’accord n’affecte pas les intérêts économiques de son territoire en Méditerranée. Rappelons que l’accord signé en décembre 2010 entre Israël et Chypre a pour but de faciliter et de poursuivre les recherches off-shore d’hydrocarbures de part et d’autre dans la partie orientale de la Méditerranée .. alors que de gigantesques réserves de gaz ont récemment été découvertes dans la zone.

« Le Ministère des Affaires étrangères égyptien mène actuellement des recherches techniques et réglementaires en vue de s’assurer que les frontières spécifiées par l’accord n’enfreignent pas le territoire maritime égyptien » a également précisé Hossam Zaki.

La Turquie, ancien allié d’Israël, a quant à elle récemment protesté contre l’accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre dernier entre Israël et Chypre.

L’enjeu est énorme alors que le site off-shore de Leviathan pourrait passer au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée. « Cette découverte fait potentiellement d’Israël un pays exportateur de gaz naturel« , a par ailleurs récemment souligné David Stover, haut dirigeant de Noble Energy, société basé à Houston, Texas.

Ce dernier confirmait les propos du le ministre israélien des Infrastructures nationales Uzi Landau. Lequel a  affirmé il y a peu qu’ Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l’Europe. « Nous sommes d’ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre« , a-t-il même précisé.

Des tests supplémentaires demeurent toutefois nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan, lequel se situe au large de la ville israélienne de Haïfa. Ce gisement ainsi que celui de Tamar constituent deux sites offshore très prometteurs.

Tamar – qui se trouve à 90 km au large du port de Haïfa – posséderait pour sa part une capacité de 238 milliards de m3 de gaz. Il s’agit du plus important champ gazier au niveau mondial découvert ces trois dernières années. Il devrait être productif dès 2012. Selon les découvertes de Noble, Tamar représenterait environ 35 années des besoins d’Israël en gaz naturel.

Reste toutefois que la situation est loin de satisfaire les voisins d’Israël qui entendent bien eux aussi profiter de la manne gazière et faire respecter leurs droits.

Sources : AFP, Egypt News/ Traduction : E.STUDER / leblogfinance.com

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(13 commentaires)

  1. Les Etats-Unis condamnent avec force les violences en Egypte

    WASHINGTON – Les Etats-Unis ont condamné lundi avec force les violences meurtrières qui ont lieu actuellement en Egypte et ont appelé les Egyptiens au dialogue pacifique.

    Nous condamnons avec force les violences qui se déroulent dans plusieurs villes égyptiennes, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

    Nous souhaitons que tous les Egyptiens s’expriment de façon pacifique, et que les dirigeants égyptiens disent clairement que la violence n’est pas acceptable, a-t-il ajouté lors de son point de presse quotidien.

    Son homologue au département d’Etat, Victoria Nuland, a demandé que les autorités égyptiennes traduisent en justice les responsables de morts et de blessures, qu’elles aient été infligées par des manifestants ou par la police.

    Les Etats-Unis ont toutefois constaté avec plaisir que le président (Mohamed Morsi) et son gouvernement ont renouvelé leur appel à un dialogue national, lequel a été rejeté par la principale coalition de l’opposition égyptienne.

    Des violences meurtrières secouent l’Egypte depuis plusieurs jours, dans la foulée du second anniversaire du début de la révolte contre le pouvoir de l’ex-président Hosni Moubarak, et sur fond de mécontentement contre l’actuel président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi.

    La ville de Port-Saïd a elle aussi été le théâtre d’affrontements sanglants samedi après la condamnation à mort de 21 supporteurs du club de football local pour leur implication dans des violences qui avaient fait 74 morts en février 2012.

    (©AFP / 28 janvier 2013 22h41)

  2. Obama urges Egyptian military to quickly return to democratic government

    Reuters
    President Barack Obama expressed deep concern about Egyptian removal of President Mohamed Morsi on Wednesday and called for a swift return to a democratically elected civilian government.

    In a written statement commenting on dramatic events unfolding in Cairo, Obama said he had directed relevant U.S. agencies to review the implications of the military intervention to determine whether it would have any impact on U.S. aid.

    He urged the Egyptian military to avoid any arbitrary arrests of Mursi and his supporters.

    « During this uncertain period, we expect the military to ensure that the rights of all Egyptian men and women are protected, including the right to peaceful assembly, due process, and free and fair trials in civilian courts, » he said.

  3. Egypte: aide américaine pas suspendue, Obama réunit son équipe

    WASHINGTON (District of Columbia) – Les Etats-Unis ont formellement démenti mardi avoir suspendu leur aide à l’Egypte, mais le président Barack Obama a rencontré son équipe rapprochée pour discuter des conséquences de la répression sanglante des manifestations dans ce pays.

    Le président va réunir le Conseil de sécurité nationale pour parler de cette question de l’aide à l’Egypte, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. Il a toutefois tempéré cette nouvelle en indiquant ne pas s’attendre à une annonce majeure à ce sujet après la rencontre, prévue à partir de 14H30 (18H30 GMT).

    Un haut responsable de la Maison Blanche a affirmé à l’AFP après la rencontre que c’était la politique américaine tout entière vis-à-vis de l’Egypte qui était en cours d’examen, pas simplement la question de l’aide à ce pays.

    Mais ce responsable, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a refusé de donner davantage de détails sur la teneur de la réunion de mardi.

    Auparavant, M. Earnest, comme son homologue du département d’Etat, a passé une grande partie de son point de presse quotidien à rejeter l’idée selon laquelle Washington avait déjà suspendu le versement annuel de son aide à l’Egypte.

    Depuis le début de la répression de la semaine dernière, et alors que le bilan des violences s’approche des 900 morts, l’administration du président Obama s’est retrouvée sous pression pour couper son assistance au Caire.

    Celle-ci s’élève à 1,55 milliard de dollars, dont 1,3 milliard pour l’armée égyptienne et 250 millions d’aide économique.

    Le site internet The Daily Beast a assuré mardi que l’aide américaine à l’Egypte avait été interrompue en secret par l’administration Obama. Un collaborateur du sénateur démocrate Patrick Leahy, responsable de la sous-commission supervisant l’aide aux pays étrangers, a lui aussi indiqué que le transfert de l’assistance militaire à l’Egypte avait été interrompu.

    C’est une pratique actuelle, pas forcément une politique officielle, et il n’y a pas d’indices sur la durée de cette interruption, avait indiqué ce collaborateur, David Carle.

    M. Obama, en condamnant jeudi dernier la dispersion sanglante des manifestations en faveur du président islamiste renversé par l’armée, Mohamed Morsi, et les violences sous la responsabilité du gouvernement intérimaire égyptien, avait annoncé l’annulation de manoeuvres militaires conjointes avec Le Caire et souligné que la poursuite de l’aide faisait l’objet d’un examen.

    J’ai demandé à mon équipe de sécurité nationale d’évaluer les implications des actes du gouvernement intérimaire, et les mesures supplémentaires que nous pourrions prendre, avait-il expliqué.

    Le passage en revue (de cette aide) n’est pas terminé, a insisté mardi M. Earnest. Les informations publiées qui affirment que l’aide à l’Egypte a été interrompue sont inexactes, a-t-il dit.

    L’assistance n’est pas un robinet que l’on peut ouvrir ou fermer, a fait valoir le porte-parole. Elle est fournie de façon épisodique, par tranches.

    Sa collègue du département d’Etat, Mary Harf, a enfoncé le clou peu après.

    Nous n’avons pas pris la décision de suspendre notre aide à l’Egypte, un point c’est tout. Nous n’avons pas pris la décision de suspendre toute notre assistance à l’Egypte, ou de la ralentir. Toutes les informations affirmant le contraire sont tout simplement fausses, a-t-elle martelé.

    Lundi, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait laissé entendre qu’un maintien de la coopération avec Le Caire était souhaitable en raison des négociations israélo-palestiniennes, qui viennent de reprendre après trois ans de gel.

    Mais il avait aussi reconnu que notre capacité à influer sur les événements (en Egypte) est limitée.

    (©AFP / 20 août 2013 23h52)

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