Algérie : des policiers anti-émeutes face au chômage, à l’inflation et au mal-logement

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Après la Tunisie, c’est au tour de l’Algérie de voir ses jeunes descendre dans la rue. Les raisons premières de telles révoltes : le chômage , la mal-logement … et la corruption. Alors que ces derniers jours, des émeutes sont survenues dans plusieurs villes algériennes en guise de protestation face à la hausse des prix et la pénurie d’emploi, les forces de l’ordre ont été déployées dans les grandes artères d’Alger et aux abords de certaines mosquées. Le gouvernement redoute en effet une nouvelle flambée sociale à l’occasion de la grande prière du vendredi.

La tension est latente alors qu’en début de semaine, des centaines de jeunes se sont affrontés aux forces de police dans plusieurs localités algériennes et que des magasins ont été saccagés dans la capitale. A l’heure actuelle, les autorités n’ont pas commenté ces manifestations.

Vendredi, la France a appelé ses ressortissants à prendre des précaution en raison de la possibilité d' »émeutes d’ampleur importante » dans les grandes villes algériennes.

Mercredi, des policiers anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des jeunes dans le quartier de Bab el-Oued à Alger, théâtre des affrontements les plus violents.

Lundi soir, des milliers de jeunes ont bloqué des routes dans la région de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger) pour dénoncer la flambée des prix de l’alimentation et leurs conditions de vie difficiles, selon le quotidien arabophone El Khabar.

bouteflika_logement.jpgFin décembre, des incidents dans plusieurs quartiers périphériques d’Alger avaient opposé durant trois jours les forces de l’ordre à des manifestants réclamant de meilleurs logements.

Ces mouvements sont loin d’être le fruit du hasard alors que depuis le 1er janvier, certains produits de première nécessité – comme le sucre et l’huile – ont vu leur prix s’envoler de + 30%.

Depuis plus d’une semaine, de petits groupes de jeunes dénoncent leur « mal-vivre », dû selon eux à une importante pénurie d’emploi – plus de 20% des jeunes sont confrontés au chômage – ou faute de logements. Si la cherté de la vie est pointée du doigt, passe-droits et corruption sont également mis en avant.

Rappelons que les moins de 30 ans constituent 75% des 35,6 millions d’Algériens. Depuis l’indépendance en 1962, la population algérienne a triplé sans que la construction ne suive.

Précisons que l’attribution de logements sociaux provoque régulièrement des manifestations en Algérie, tant les programme de construction de logement n’ont pas accompagné le rythme de la croissance démographique. Début 2010, de violentes émeutes avaient d’ores et déjà éclaté dans certains quartiers populaires d’Alger comme Diar Echems, Diar El kef, pour ces motifs.

Diar Echems-alger.jpgSelon les statistiques du ministère de l’habitat, l’Algérie compte 553.000 habitations précaires. Le gouvernement entend pouvoir reloger l’ensemble des familles habitant les bidonvilles et les maisons construites en toub (briques composées d’argile et de paille) dans le sud du pays Le programme du développement quinquennal 2010-2014 prévoit la construction de 1 million de logements. En 2010, 70.000 logements devraient être construits en vue de reloger des familles vivant dans des habitations précaires.

Sources : Reuters, AFP, Magharebia.com

(25 commentaires)

  1. @dadounet: ploutocratie veut dire pouvoir de l argent dans les mains d une minorite.c est exactement ce qui se passe en algerie.merci d aller dans mon sens.

  2. les algeriens se sont battus pour avoir leur independance ce qui est legitime.maintenant ils pleurent .qu ils assument le choix de leurs aines.

  3. @ elisabeth: pourriez vous si il vous plait effacer le commentaire de ce martell des propos qui frolent le racisme sauf qu il ne l assume pas.a vous de sevir.merci.

  4. Faire du business avec un pouvoir vertical est plus profitable qu?avec un pouvoir l

  5. Merci pour l?Article, cependant Alger ne freine pas seulement la presse internationale, elle freine aussi la presse nationale.
    L?article est int

  6. Chômage des jeunes: le recrutement local imposé dans le Sud algérien

    ALGER – Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a annoncé lundi que les entreprises actives dans le sud du pays devront recruter prioritairement de la main-d’oeuvre locale, une mesure visant à apaiser la colère des jeunes chômeurs qui entendent manifester jeudi.

    Le recrutement d’une main-d’oeuvre hors wilayas (hors de la préfecture, ndlr) n’est autorisé que pour les postes n’ayant pas de profil correspondant localement, selon une instruction de M. Sellal concernant les wilayas du Sud, citée par l’agence APS.

    Les besoins en main-d’oeuvre des entreprises implantées dans le Sud, y compris celles dont les sièges sociaux se trouvent hors de cette région, doivent être obligatoirement satisfaits en priorité, et notamment pour la main-d’oeuvre qui n’est pas hautement qualifiée, par le recours à la main-d’oeuvre locale.

    En cas d’indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, une dérogation exceptionnelle peut être accordée par le wali (préfet) pour le recours à une main-d’oeuvre hors wilaya, sur la base d’un rapport dûment motivé, assorti de l’avis des services compétents de l’emploi, selon la même source.

    Les jeunes promoteurs et les chômeurs établis dans les wilayas du Sud bénéficieront aussi de prêts bancaires sans intérêt pour créer leurs micro-entreprises.

    Le gouvernement semble ainsi chercher à apaiser la colère des jeunes chômeurs du Sud qui s’apprêtent à manifester jeudi.

    Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les pouvoirs publics algériens et le FMI, 21,5% des moins de 35 ans sont sans emploi, contre moins de 10% pour l’ensemble de la population.

    La situation des jeunes s’avère encore plus difficile dans le Sud, du fait du faible développement de la région et de la concurrence de travailleurs venus du Nord voire de l’étranger au motif de l’absence de main-d’oeuvre locale qualifiée. Les chômeurs du Sud rejettent cet argument, affirmant qu’une partie d’entre eux sont détenteurs de diplômes universitaires.

    La décision du Premier ministre intervient à la veille de l’annonce par le tribunal de Laghouat (400 km au sud d’Alger) de sa décision dans le procès de 17 chômeurs ayant manifesté le 20 février devant le siège local de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).

    Cinq ans de prison ferme et 20.000 dinars (200 euros) d’amende contre six manifestants ont été requis, et un an de prison ferme et 20.000 dinars (200 euros) d’amende contre onze autres.

    Ils sont poursuivis, selon la presse, pour attroupement, incitation à l’attroupement et destruction de biens publics.

    Quinze autres chômeurs seront également jugés le 26 mars à Ouargla (sud) pour attroupement non armé.

    (©AFP / 11 mars 2013 22h15)

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