Espagne : Fitch rétrograde les Caisses d’épargne

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Les choses ne s’arrangent guère pour l’Espagne. Alors que d’éventuels mouvements sociaux des contrôleurs aériens  pourraient entacher des rentrées d’argent salvatrices en cette fin d’année, la journée de mercredi a mal débuté pour Madrid, le pays subissant coup sur coup les assauts des agences de notation financière. Alors que Moody’s avait ouvert le bal – nous y reviendrons – Fitch a annoncé en suivant qu’elle abaissait d’un cran la note attribuée à la fédération regroupant les caisses d’épargne espagnoles  (Ceca / Confédération Espagnole des Caisses d’Epargne). Les récents efforts de restructuration réalisés par ces établissements ne semblent pas avoir réussi à « amadouer » l’agence.

S’exprimant dans un communiqué, Fitch a ainsi fait part de sa décision de faire passer de « AA- » à « A+ » la note à long terme des caisses d’épargne espagnoles, associée à une « perspective négative ».

L’agence pointe pour ce faire « les défis qui attendent ce secteur » après le mouvement de « concentration » de ces derniers mois.

Fitch redoute également que ces établissements non cotés en Bourse peinent à trouver des « liquidités externes ». Elle estime que leurs activités commerciales « seront affectées par le mouvement de consolidation en cours ».

Rappelons que depuis plusieurs mois, les caisses d’épargne ont été fortement incitées Banque d’Espagne à se regrouper. Cette dernière arguant que leur petite taille les aura plus pénalisé lors de l’éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008.

  A l’heure actuelle, 40 caisses sur 45 ont participé à des opérations de fusions ou rapprochements, pour donner naissance in fine à 17 entités.

En juillet dernier, Jorge Gil Lozano, directeur général de la CECA avait déclaré pour sa part que les caisses d’épargne espagnoles étaient à la recherche de partenaires étrangers « fiables et stables ». Rappelons que ces dernières peuvent ouvrir depuis peu leur capital au secteur privé à hauteur de 50%. Au total, ces banques doivent trouver « moins de 2 milliards d’euros » de nouveaux capitaux, avait alors rappelé M. Lozano.

A la suite de la mise en place de ce nouveau cadre légal, un fonds d’investissement américain, JC Flowers devrait ainsi investir quelque 450 millions d’euros dans la Banca Civica. Il s’agit ainsi du premier cas de participation dans une caisse d’épargne espagnole par un fonds étranger, autorisé par le nouveau cadre légal. La Banca Civica est l’un des 4 regroupements de caisses d’épargne à être contraint d’augmenter ses fonds propres, à l’issue des tests de résistance menés sur 91 banques européennes.

 

Mais selon M. Lozano, les modalités des tests menés sur les banques espagnoles auraient été beaucoup plus « sévères » que celles effectuées dans d’autres pays européens …. et ce – si l’on en croit ses propos – à la demande express de la Banque central espagnole, dans un souci de « transparence ».

Pourtant à la même date, la presse espagnole laissait entendre que neuf caisses d’épargne espagnoles, et non cinq, auraient échoué aux tests si les aides concédées par le fonds de secours mis en place par l’Etat espagnol n’avaient pas été comptabilisées comme leur propre capital.

Sources : AFP, Reuters, Presse espagnole

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