Impact à prévoir sur le marché gazier : le Président de YPFB – groupe public bolivien d’hydrocarbures – a confirmé jeudi que le montant des réserves prouvées de gaz naturel en Bolivie était à diviser par deux par rapport aux estimations faites officiellement il y a cinq ans.
Selon Carlos Villegas, ces réserves ne seraient que de 360 milliards de m3, un chiffre nettement inférieur au volume officiel de 700 milliards de m3 mis en avant par la Bolivie depuis 2005. Précisons à cet égard que les estimations initiales permettaient jusqu’à présent à la Bolivie d’obtenir la deuxième place en Amérique du Sud après le Venezuela en terme de réserve de gaz prouvé.
Le nouveau chiffre cité par le PDG du groupe énergétique bolivien devra néanmoins être recoupé avec le montant définitif non encore paru de la société américaine Ryder Scott. Dans un rapport préliminaire, cette dernière avance même un montant plus faible encore, estimant que les réserves prouvées de la Bolivie s’établissent à 230 milliards de m3 environ, soit un tiers du chiffre officiel affiché depuis 2005.
Face à de telles annonces, le ministre bolivien des Hydrocarbures, Fernando Vincenti, s’est voulu rassurant, affirmant que l’approvisionnement en gaz, pour l’exportation et le marché interne, était « absolument garantie ».
Rappelons que la Bolivie produit entre 40 et 44 millions de m3 de gaz par jour, quantités qu’elle exporte en majeure partie vers le Brésil et l’Argentine, le solde étant destiné au marché interne.
Une remise en cause qui intervient alors qu’à la mi-octobre, le groupe pétrolier français Total a annoncé la signature avec Gazprom d’un accord de cession d’une participation de 20% dans les permis d’Ipati et d’Aquio en Bolivie.
Sous réserve de l’approbation de cet accord par les autorités boliviennes, les partenaires sur ces permis seront Total (60% – opérateur), Tecpetrol (20%) et Gazprom (20%).
Alors qu’en 2004, le Groupe avait découvert le gisement de gaz d’Incahuasi sur le permis d’Ipati, l’appréciation de cette découverte est en cours grâce au forage du puits X-1001 sur le permis d’Aquio.
Ce nouvel accord fait suite à la signature en septembre 2008 d’un accord de coopération entre Total, Gazprom et YPFB en vue de négocier les conditions d’exploration du permis Azero.
Précisons également qu’en 1999, le Groupe a découvert le champ d’Itau sur le bloc XX Tarija Ouest dont la première phase est actuellement en cours de développement et devrait entrer en production début 2011. La production d’Itau alimentera essentiellement le marché argentin.
En mai 2009, YPFB a annoncé avoir signé des accords avec plus d’une douzaine de groupes pétroliers opérant dans le pays pour augmenter la production et garantir l’offre de gaz naturel sur les marchés intérieur et international.
Les accords ont été principalement conclus avec le groupe pétrolier brésilien Petrobras, hispano-argentin Repsol-YPF, bolivien YPFB Andina SA, britannique British Gas et français Total. Leur objectif : porter la production de gaz naturel à 44,7 millions de m3 par jour, soit une progression d’environ 10 %.
Sources : AFP, Total
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