Portugal : l’Etat affirme pouvoir atteindre ses objectifs de déficit public 2010

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Le gouvernement portugais a assuré jeudi être en mesure de respecter ses engagements en matière de déficit public. Il affirme ainsi être capable de le ramener cette année à 7,3% du PIB. Une déclaration qui fait suite aux doutes exprimées ces derniers jours par l’opposition ainsi que des analystes.

« Le gouvernement est en mesure de garantir et de confirmer son objectif en matière budgétaire pour cette année » a ainsi déclaré le ministre porte-parole du gouvernement Pedro Silva Pereira.

« Nous voulons transmettre aux marchés que nous sommes capables d’honorer cet engagement », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du conseil des ministres.

Des propos destinés surtout à rassurer les marchés, alors qu’après la Grèce, le Portugal suscite l’intérêt des marchés financiers internationaux, lesquels s’inquiètent de son déficit et de sa dette.

Elément qui est loin de les rassurer : si certes Lisbonne a pu lever mercredi 750 millions d’euros en bons du Trésor à un an, l’opération a été réalisée dans un contexte de demande en baisse et d’un taux en nette hausse.

Se voulant rassurant, Silva Pereira a indiqué que pour cette année, « plus de 90% des besoins de financement ont déjà été assurés ».

La semaine dernière, après la publication de statistiques faisant état d’une nouvelle hausse des dépenses de l’Etat au mois d’août, l’opposition de droite avait accusé le gouvernement de ne pas être assez « rigoureux » sur le dossier budgétaire.

Jeudi, deux quotidiens économiques portugais affirmaient en Une que le gouvernement pourrait être obligé d’adopter de nouvelles mesures d’austérité afin d’atteindre ses objectifs.

En mai dernier, le gouvernement portugais avait annoncé une hausse des impôts et une baisse des salaires dans la haute fonction publique. Objectif : accélérer la réduction du déficit budgétaire mais avant tout rassurer les marchés. José Socrates, le Premier ministre portugais, avait dû ainsi se résoudre à revenir sur ses engagements, pressé par les investisseurs et ses partenaires de la zone euro, lesquels redoutent que le Portugal ne suive le chemin de la Grèce.

Le Premier ministre, José Socrates, avait alors déclaré que ce nouveau plan visait à ramener le déficit budgétaire à 7,3% du produit intérieur brut (PIB) pour 2010, contre 8,3% initialement prévu en mars dernier, l’objectif pour 2011 étant désormais fixé à 4,6%, contre 6,6% auparavant.

Rappelons que le déficit portugais a atteint 9,4% du PIB l’an dernier.

Essayant de faire passer la pilule, le chef de gouvernement a laissé entendre que ces mesures étaient cruciales pour rétablir la confiance et assurer le financement de l’économie.

Sources : Reuters, AFP, Presse portugaise

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  1. BONDS EUROPE/L’Irlande sous pression, rumeurs sur une demande d’aide au FMI
    Les obligations irlandaises et les contrats de couverture contre un risque de défaut du pays ont été sous pression vendredi, atteignant même des niveaux record, en raison de rumeurs pourtant démenties sur une demande d’aide de Dublin auprès du FMI.
    A 18H00 HEC (16H00 GMT), les taux irlandais à 10 ans grimpaient à 6,139% contre 5,917% jeudi. Ils sont même montés en séance à 6,298%, un niveau jamais vu depuis son entrée dans la zone euro.
    Les CDS irlandais (Credit Default Swap, qui couvrent les investisseurs contre le risque de défaut) ont atteint un record à 428 points de base (+38 points par rapport à la veille).
    Autrement dit, le coût pour assurer 10 millions de dollars de dette irlandaise est de 428.000 dollars par an, sur les cinq années à venir.
    Ces tensions sur l’Irlande ont pesé par ricochets sur les taux portugais à 10 ans qui s’élevaient à 5,988% contre 5,865% la veille.
    Des rumeurs provenant d’un article du quotidien Irish Independent publié vendredi ont semé le trouble en affirmant que Dublin va avoir besoin du FMI (Fonds Monétaire International) pour se refinancer et sauver son secteur bancaire, en proie à des difficultés comme l’illustre le cas d’Anglo Irish Bank.
    Cette rumeur a été ensuite démentie par le FMI et le ministre des Finances irlandais Brian Lenihan, qui l’a jugée « sans fondement ».
    Ces difficultés tombent au plus mal pour l’Irlande qui prévoit d’émettre mardi entre 1 et 1,5 milliard d’euros d’emprunts à échéance janvier 2014 et octobre 2018.
    « On craint que ces levées ne passent pas, donc le marché renouvelle ses craintes sur les problèmes bancaires irlandais et on assiste à un retour de la crise souveraine sur l’Irlande, qui déteint sur Portugal », observe Laurent Geronimi, directeur de la stratégie taux chez Swiss Life Gestion Privée.
    En revanche, les obligations des pays les plus solides de la zone euro voyaient leur taux se détendre après un indicateur américain décevant.
    La confiance des consommateurs américains est tombée en septembre au plus bas depuis août 2009, selon l’indice mesuré par l’université du Michigan, et l »économie américaine est fondée sur la consommation », note-t-il.
    Le rendement du Bund allemand à 10 ans reculait à 2,416% contre 2,475% jeudi soir tout comme l’OAT française à 2,766% contre 2,824% la veille.
    Sur le marché britannique, le taux du Gilt reculait légèrement à 3,114% contre 3,141% jeudi.
    « C’était un peu bizarre comme séance. Nous avons connu une ouverture en hausse assez nette, et ça finit en baisse après la publication d’un mauvais indice de l’université du Michigan », a confirmé M. Geronimi.
    « Le marché est donc dans l’expectative et attend le contenu du plan de relance de la consommation de l’administration Obama », a ajouté le stratège. Des incertitudes qui ont entraîné, comme traditionnellement, les taux américains et allemands à la détente, selon M. Geronimi.
    Aux Etats-Unis, le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait à 2,734% contre 2,759% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,908% contre 3,923% la veille. Les taux à échéances courtes étaient stables à 0,15%.
    http://www.romandie.com/infos/news2/201009171851040AWP.asp

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