Nouvel indicateur de nature à accentuer l’inquiétude des investisseurs. Alors que la Fed (Réserve fédérale américaine) a nettement refroidi les places boursières cette semaine, en laissant entendre que la reprise de l’économie américaine n’était peu-être qu’un voeu pieu, les statistiques officielles publiées jeudi indiquent une baisse du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce supérieure aux prévisions.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce s’est en effet contracté de 1,5% au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année.
En valeur glissante annuelle, la baisse de l’activité a atteint 3,5% entre avril et juin, contre une chute de 2,3% au premier trimestre.
Une nouvelle d’autant plus alarmante que les analystes anticipaient en moyenne une baisse de 1,0% du PIB d’un trimestre sur l’autre et de 3,3% en valeur glissante annuelle.
Raisons invoquées par l’institut national des statistiques (Elstat) pour expliquer ces bien mauvaises performances : « la baisse de l’investissement et la forte réduction des dépenses publiques ».
Une lueur d’espoir toutefois si l’on en croit l’Elstat : selon lui, l’amélioration de la balance commerciale « a partiellement compensé l’impact de ces deux composantes. » A noter par ailleurs que les chiffres relatifs au premier trimestre ont été révisés en légère hausse. Ils affichent désormais un recul de 0,8% par rapport au quatrième trimestre 2009, contre -1,0% annoncé préalablement.
Elstat a parallèlement annoncé que le taux de chômage avait atteint 12% en mai en Grèce, contre 8,5% observé à la même époque en 2009, cette valeur constituant la plus forte progression jamais enregistrée sur un an.
Pour rappel, l’économie grecque représente environ 240 milliards d’euros, soit 2,5% du PIB global de la zone euro.
Sources : Reuters, AFP
La Grèce en pleine crise reçoit le soutien intéressé de la Chine
La Grèce, qui peine à sortir d’une grave crise financière, a reçu samedi un soutien financier d’importance de la Chine, qui en échange va étendre son emprise sur les infrastructures du pays dont elle compte faire sa porte d’entrée en Europe du sud et dans les Balkans.
« La Chine va faire un grand effort pour soutenir les pays de la zone euro et la Grèce, afin de dépasser la crise économique internationale (…) La Chine participera à l’achat de nouvelles obligations grecques » quand la Grèce reviendra sur les marchés financiers, a déclaré le Premier ministre chinois Wen Jiabao samedi à Athènes.
Ce geste arrive à point nommé pour la Grèce qui, étranglée par le poids de sa dette souveraine et la hausse des taux, a dû recourir au printemps à l’aide financière du FMI et de la zone euro, mais envisage de retourner sur les marchés long terme en 2011 après le plan d’austérité drastique qu’elle a lancé.
La Chine apporte ainsi un soutien politique de taille au gouvernement socialiste de Georges Papandreou qui se bat depuis plusieurs semaines pour que son pays évite une restructuration pure et simple de sa dette, et la déflagration de la zone euro qui s’en suivrait.
Depuis plusieurs semaines, la planète financière s’interrogeait pour savoir si Athènes devrait cesser de rembourser sa dette ou si elle parviendrait à convaincre suffisamment d’investisseurs sérieux pour qu’ils achètent ses obligations, un temps comparées à des « obligations pourries ».
« Je constate que le mécanisme commun Union Européenne-FMI et toutes les mesures prises ont eu des résultats positifs. La Grèce dispose de bases très fortes dans le domaine de la marine marchande et du commerce, avec la relance économique internationale, l’économie grecque va suivre et se redresser », a assuré M. Wen.
« Je crois que la Grèce va toute seule dépasser ses difficultés avec ses propres efforts », a-t-il souligné.
« La Chine est l’amie de la Grèce, et c’est dans les moments difficiles que l’amitié s’éprouve » a ajouté M. Wen.
Le Premier ministre grec a remercié la Chine « pour son vote de confiance », vis-à-vis du gouvernement et de « l’effort du peuple grec », en soulignant le « climat excellent » des relations entre les deux pays millénaires.
« C’est un vote de confiance, parce que vous augmentez les investissements au Pirée (premier port grec, près d’Athènes, ndr) qui va devenir le centre de transit commercial » des marchandises chinoises vers l’Europe, par l’augmentation programmée du volume de conteneurs traité par le groupe chinois China Ocean Shipping Company (Cosco), a déclaré M. Papandreou.
Au total, d’ici 2015, les deux pays prévoient de doubler leurs échanges commerciaux, à 8 milliards de dollars au total, selon M. Wen.
Athènes et Pékin ont signé deux accords cadres, l’un porte sur le développement des investissements chinois en Grèce, l’autre sur les échanges culturels.
Onze autres accords commerciaux privés ont été signés, essentiellement dans le secteur des transports, Pékin considérant la Grèce comme sa porte d’entrée en Europe et dans les Balkans, mais aussi dans les technologies de télécommunications, le tourisme et l’importation de matières premières typiquement grecques, comme le marbre.
Un accord avec Cosco prévoit la création d’un énorme centre logistique de marchandises près du Pirée. Un autre porte sur un centre de loisirs et de tourisme également au Pirée. Par ailleurs, les armateurs grecs ont passé commande de six navires pour 270 millions de dollars et Pékin s’est engagé à créer un fonds de cinq milliards de dollars pour les soutenir.
Accompagné de ministres et d’hommes d’affaires, dont le président de Cosco Wei Jiafu et du gouverneur de la banque centrale de Chine Zhou Xiaochuan, M. Wen a visité samedi soir les installations de Cosco au Pirée, accompagné de la seule presse chinoise et grecque.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=6b80e1ec753f979e5aa8caf1614c84bd
Grèce: le déficit public en baisse de 30% sur dix mois 2010, moins que prévu
ATHENES – Le déficit public de la Grèce a atteint 17,405 milliards d’euros pour les dix premiers mois de 2010, soit une baisse de 30% sur un an, inférieure à celle prévue par son plan de redressement, selon les estimations provisoires publiées mercredi par le ministère grec des Finances.
Pour les 10 mois, la réduction prévue du déficit selon les engagements d’Athènes auprès de l’Union Européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) était de 32%. L’avant-projet de budget présenté début octobre tablait lui sur une baisse pour toute l’année de 36,9%, a précisé le ministère dans un communiqué.
Le ministère grec publie ces données mensuelles sur le déficit public, dans le cadre de l’effort de redressement des finances piloté par l’UE et le FMI en échange d’un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans.
La baisse du déficit découle principalement d’une réduction de 7% des dépenses budgétaires, de quelque 4 milliards, grâce en particulier à une réduction des dépenses primaires de 11%, selon le ministère.
Les recettes ont augmenté sur dix mois de 3,7%, contre une prévision de +13,7% sur un an, confirmant les difficultés des autorités à lutter efficacement contre la fraude fiscale et les retombées de la récession.
« Pour les deux derniers mois, une plus forte hausse des recettes est attendue », du fait notamment du versement de la vignette automobile et de l’entrée en vigueur d’une loi d’amnistie fiscale prévoyant le paiement d’un forfait pour les contribuables en délicatesse, a relevé le ministère.
Selon l’avant-projet de budget présenté en octobre par le Parlement, le gouvernement socialiste table pour 2010 sur une réduction du déficit à 7,8% du PIB, au delà de l’objectif de départ de 8,1%.
Mais la presse grecque évoquait mercredi une révision à la hausse, avec un déficit qui pourrait dépasser 9% du PIB cette année, du fait de la réévaluation du déficit pour 2009, qu’Eurostat doit chiffrer le 15 novembre, et du manque à gagner sur les recettes publiques.
Le ministère s’est refusé à commenter, dans l’attente de la présentation le 18 novembre du projet final de budget 2011, et de l’arrivée à Athènes le 15 novembre des représentants de la Commission Européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI chargés de veiller à la bonne application par la Grèce de sa feuille de route de rigueur.
La centrale syndicale des fonctionnaires (Adedy) a pour sa part dénoncé lundi des « fuites et rumeurs sur la nouvelle évaluation du déficit » préparant, selon elle, le terrain à des suppressions d’emplois dans le secteur public.
(AFP / 10 novembre 2010 19h12)