Anglo Irish Bank : l’Irlande prêt à un éventuel démantèlement

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Vous avez dit pression ?

Alors que la semaine dernière, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la dette de l’Irlande, en pointant du doigt le coût du sauvetage d’Anglo Irish Bank, le gouvernement irlandais a déclaré lundi que le démantèlement progressif de la banque nationalisée pouvait être considéré comme une option envisageable.

Le Premier ministre Brian Cowen semble ainsi céder aux chants des sirènes, la pression politique à ce sujet augmentant de jour en jour.

Le démantèlement de la banque a ainsi été réclamé par Dan Boyle, chef de file du Green Party, sur les ondes de la radio RTE.

« Nous ne demandons pas une fermeture immédiate d’Anglo, ce qui serait de loin la solution la plus onéreuse« , a-t-il néanmoins relativisé, ajoutant qu’un démantèlement pourrait prendre quatre ou cinq ans.

En réponse, le ministre de la Justice, Dermot Ahern, a déclaré pour sa part qu’il « n’avait pas encore été pas décidé d’un calendrier pour le démantèlement d’Anglo. »

La semaine dernière, le directeur général de la banque irlandaise avait dit espérer que la Commission européenne se prononce en faveur d’une scission d’Anglo, mais un tel scénario ne semble toujours pas être du goût de l’organisme européen.

Jusqu’ici, Dublin a toujours considéré que le maintien de la banque présentait l’option la moins coûteuse, une fermeture risquant de provoquer une forte baisse de la demande de dette souveraine irlandaise.

Rappelons à cet égard que le soutien apporté par l’Etat irlandais à Anglo Irish Bank est en partie à l’origine des difficultés budgétaires du pays, lequel détient la médaille d’or 2009 du plus important déficit de l’Union Européenne.

La semaine dernière, Standard & Poor’s  a abaissé la note de la dette du pays, arguant que le coût du sauvetage d’Anglo Irish coûterait 10 milliards de plus que prévu à l’Etat irlandais, la somme de 35 milliards d’euros étant désormais avancée.

S&P a ainsi rétrogradé la note de la dette de l’Irlande, à « AA- » contre « AA » auparavant. Si cette dernière correspond certes à un emprunteur généralement fiable, elle est toutefois assortie d’une « perspective négative », laissant entendre que l’agence de notation envisage de l’abaisser encore. Le pays se situe désormais juste derrière la Grèce au classement des pays jugés les plus risqués.

« Au vu de l’annonce récente de nouvelles injections dans le capital d’Anglo Irish Bank, nos dernières projections montrent que la dette publique de l’Irlande va augmenter à 113% du produit intérieur brut en 2012« , estime en effet S&P.

Rappelons que le 10 août dernier, la Commission européenne avait autorisé à titre provisoire une troisième recapitalisation d’urgence de cette banque irlandaise, à hauteur de 8,6 milliards d’euros. Ce montant pourrait néanmoins être rapidement être porté à 10,1 milliards.

Prise dans la tourmente, la demande d’obligations irlandaises à 10 ans contre les Bunds a approché un plus haut record lundi.

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