Les spéculateurs semblent avoir trouvé une nouvelle cible : le café. Le cours de cette matière première a ainsi atteint mercredi son plus haut niveau depuis de nombreux mois, tant aux Etats-Unis qu’en Grande-Bretagne.
Une baisse des niveaux de stocks en Europe au mois d’avril alimentant également la tendance.
Les prix ont ainsi grimpé à leur plus haut niveau en 27 mois à New York et en 17 mois à Londres.
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), l’arabica pour livraison en septembre échangé sur le NYBoT-ICE a ainsi touché 162,95 cents la livre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis début mars 2008, progressant de plus de 12% par rapport à vendredi dernier.
Le robusta pour livraison en septembre a grimpé pour sa part jusqu’à 1595 dollars la tonne sur le Liffe de Londres, atteignant un record non égalé depuis début mars 2009.
Selon le « Financial Times », les fonds spéculatifs (hedge funds) qui avaient depuis deux ans pris des positions baissières sur le café, ont perdu plusieurs millions de dollars suite à une hausse de près de 20% du café robusta en seulement trois jours.
Selon le quotidien anglo-saxon, une importante maison de négoce de matières premières qui détenait un grand nombre de contrats à terme a semble-t-il la ferme intention de recevoir la livraison physique des grains à l’échéance du contrat le mois prochain. Dans un tel contexte, les spéculateurs ont été contraints de racheter leurs paris baissiers, déclenchant ainsi une véritable flambée des prix.
Au delà des mouvements spéculatifs engendrés par un léger affaiblissement du dollar, des tensions sur l’approvisionnement en provenance du Vietnam et d’Amérique centrale laissent également présager d’un futur déséquilibre entre l’offre et la demande.
Des craintes concernant les volumes de la récolte actuellement en cours au Brésil, premier producteur mondial de café, sont également de nature à faire s’envoler les prix.
Des perspectives de baisse de l’offre qui tombent bien mal, alors que la demande continue de se renforcer en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, principaux marchés d’importation.