Le spectacle ne fait que commencer …
Alors que la Grèce n’en finit plus de s’enfoncer un peu plus chaque jour dans les abysses, voici venu le temps (mauvais qui plus est !) de l’impact de la situation sur les banques internationales. Parmi elles : le Crédit agricole.
Selon une annonce faite mercredi aux agences de presse, le Crédit Agricole est exposé à hauteur de 850 millions d’euros à la dette d’Etat de la Grèce, dont 600 millions pour sa filiale grecque Emporiki, acquise en 2006.
Une déclaration qui intervient alors que l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé mardi la note de la Grèce. Un contexte qui rend les investisseurs extrêmement frileux face aux banques françaises.
En réaction, le titre du Crédit Agricole a chuté mardi de 3,41% à 11,05 euros à la Bourse de Paris.
Les banques françaises et européennes restent dans la tourmente grecque
Paris (awp/afp) –
Les marchés continuaient mercredi à sanctionner durement les titres des banques européennes, dont certaines ont perdu jusqu’à 10% en deux séances, dans la foulée de l’aggravation de la situation en Grèce, les établissements français étant les plus durement touchés.
En première ligne, le Crédit Agricole perdait plus de 1% en milieu d’après-midi, ce qui portait son repli à plus de 15% depuis mi-avril.
Dans son sillage, Société Générale, mais aussi les grandes banques européennes Barclays, Deutsche Bank, UBS ou Santander, étaient toutes orientées à la baisse.
Engagées à hauteur d’une cinquantaine de milliards d’euros en Grèce, les banques françaises étaient très nettement les plus surveillées par le marché.
« Les investisseurs ne se posent pas de question. Ils voient le mot Grèce, ils vendent », résume un analyste sous couvert d’anonymat.
BNP Paribas est néanmoins parvenu à tirer son épingle du jeu mercredi (en hausse de près de 3%) grâce aux propos de son directeur général Baudouin Prot, qui a assuré que son exposition aux banques grecques était « tout à fait négligeable ».
Il a même affirmé que les volumes de crédits de la banque française aux entreprises grecques « sont en constante réduction depuis trois ans ».
Début avril, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer avait cherché à rassurer, expliquant que l’exposition des établissements français en Grèce ne suscitait « pas d’inquiétude particulière ».
Les banques françaises sont les seules à avoir acheté des établissements grecs, Emporiki pour le Crédit Agricole et Geniki pour la Société Générale.
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Ces banques détiennent néanmoins peu d’obligations grecques et ont adopté des politiques proches de celles de leur maison mère en matière de crédit et de gestion, ce qui en fait des établissements moins à risque que leurs concurrents grecs.
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« Mais les gens ne veulent même pas entrer dans les détails, ils vendent », insiste l’analyste.
Depuis la mi-avril, le Crédit Agricole a ainsi vu s’envoler plus de 15% de sa capitalisation boursière.
Par extension, l’ensemble des grandes banques européennes se retrouvent en situation de fragilité compte tenu des lourdes inquiétudes qui pèsent sur l’avenir de la zone euro, dont l’éclatement leur coûterait très cher.
Pour un analyste, seules de nouvelles annonces précises des autorités européennes sur la Grèce paraissent de nature à enrayer durablement ce mouvement.
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Si elles pâtissent de la crise grecque à court terme, Crédit Agricole et Société Générale pourraient néanmoins en sortir gagnants, pour peu que le scénario du défaut de paiement de la Grèce ne se réalise pas.
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« Geniki et Emporiki se retrouvent tout d’un coup avec un avantage concurrentiel énorme, parce qu’elles se refinancent directement auprès de leur maison mère », relève ainsi Pierre Flabbée, analyste chez Kepler Capital Markets.
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Selon plusieurs sources de marché, les banques grecques non détenues par des établissements étrangers ne peuvent ainsi plus emprunter aux autres banques européennes et sont désormais contraintes d’en passer systématiquement par la Banque centrale européenne (BCE).
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« Par ailleurs, si j’étais déposant, je me poserais la question de savoir si je ne suis pas plus à l’abri au Crédit Agricole que dans une banque grecque, si respectable soit elle », avance M. Flabbée.
Selon une source proche du dossier, Emporiki n’a pas enregistré récemment de flux inhabituels de dépôts qui pourraient être liés à une éventuelle défiance vis à vis des autres établissements grecs non contrôlés par des banques étrangères.
jq
(AWP/28 avril 2010 15h51)
Petit rappel datant de Novembre 2009 :
extrait de http://www.leblogfinance.com/2009/11/crédit-agricole-chifflet-remplace-pauget-.html#more
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Emporiki Bank, a fait état d’une perte aggravée sur la période de janvier à septembre 2009 du fait d’une forte hausse des provisions pour créances douteuses. La filiale a ainsi annoncé une perte nette de 472,1 millions d’euros contre une perte de 121,3 millions d’euros l’année précédente. Pire encore, les provisions pour créances douteuses ont augmenté de 183% en glissement annuel, à 533,8 millions d’euros.
En novembre 2009, l’action Emporiki est en baisse de 35,6% depuis le début de l’année 2009, alors que la Bourse d’Athènes a gagné 28,4% sur la même période.
Est-ce que quelqu’un croit encore au soi-disant « plan d’aide » des Etats européens pour sauver la Grèce ?
Selon ce soi-disant « plan d’aide », les Etats européens devraient prêter à la Grèce 30 milliards d’euros à un taux de 5 %.
1- Premier problème : les Etats européens sont eux-mêmes surendettés.
2- Deuxième problème : les Etats européens savent que la Grèce ne pourra pas leur rembourser ces 30 milliards d’euros.
3- Troisième problème : les Etats européens devraient d’abord emprunter sur les marchés internationaux, puis ensuite re-prêter ces sommes à la Grèce.
Exemple : le Portugal.
Le jeudi 28 avril 2010, le taux d’intérêt des obligations du Portugal à 10 ans atteignait 5,809 %.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND
Le Portugal va donc emprunter à un taux de 5,809 %, pour pouvoir ensuite prêter à la Grèce à un taux de 5 % !
En clair : le Portugal va se surendetter encore plus, et il va perdre de l’argent encore plus !
Ce soi-disant « plan d’aide » est complètement pipeau ; il ne sert qu’à essayer de rassurer les marchés internationaux.