Fitch place la Grèce au pied du mur

pied-du-mur.jpgLa fin serait-elle proche ?

Parallèlement à de grands discours de nos politiques se voulant rassurants, l’agence de notation Fitch a annoncé vendredi qu’elle dégradait la note de crédit de cinq grandes banques grecques. Une position intervenant quelques heures à peine après avoir abaissé la note de la dette souveraine de la Grèce.

Cette dégradation intervient alors qu’Athènes doit mettre sur le marché, mardi 13 avril, des bons du Trésor d’une durée de 26 et 52 semaines, pour un total de 1,2 milliard d’euros.

Les établissements bancaires concernés sont NBG (Banque nationale de Grèce), Alpha, Eurobank, Piraeus, dont la note long terme passe de BBB à BBB-, ainsi que ATEbank, qui passe de BBB- à BB+. Toutes ces banques figurent désormais sous surveillance négative.

Cette action « reflète le profil de risque affaibli des banques grecques », observe Fitch, « particulièrement en ce qui concerne leur liquidité et leur position de financement, en conséquence des inquiétudes croissantes sur le pays ».

L’agence de notation observe en effet que la Grèce se voit confrontée à un accès au marché de financement de gros et au marché interbancaire plus difficile. Une situation la conduisant à « une utilisation importante du financement par la Banque centrale européenne en 2009 et au premier trimestre 2010 ».

Fitch observe par ailleurs que « la perception d’un risque élevé qui entoure la Grèce a contribué partiellement à une volatilité des dépôts bancaires, qui ont connu une baisse de 2 à 4% de fin 2009 à fin mars 2010 ».

A noter également que les banques voient leur potentiel commercial affaibli en raison des ajustements budgétaires très stricts demandés par le gouvernement.

Une politique que Fitch considère désormais comme un véritable « défi budgétaire ».

L’agence de notation a également dégradé de deux crans dans l’après-midi de vendredi la note de la dette à long terme de la Grèce, de BBB+ à BBB-, jugeant ainsi de sa capacité à rembourser.

Cercle vicieux s’il en est : « la forte hausse des taux d’intérêt à laquelle doit faire face le gouvernement grec devrait rendre plus difficile pour le gouvernement d’atteindre son objectif budgétaire de réduction du déficit à 8,7 % du PIB cette année » prévient l’agence de notation.

Petit rappel et non des moindres : la note BBB- représente le seuil « investment grade », qui marque le point au-dessous duquel les investissements sont déconseillés, sauf dans un but purement spéculatif. Tiens, tiens ….

Déjà en décembre 2008, Fitch avait été la première agence de nottaion à rétrograder la Grèce en catégorie B, déclenchant une vague de spéculation et une dégringolade de la Bourse.

A la même date, les deux autres agences de notation, Moody’s et Standard and Poor’s, avaient également abaissé la note de la Grèce, respectivement de A1 à A2 et de A- à BBB+.