Bolivie : une filiale du groupe minier Sumitomo investie par la peuple

bolivie-sumitomo.jpgDes habitants de la région andine de Lipez, dans le sud-ouest de la Bolivie, ont investi vendredi des locaux du groupe minier San Cristobal, filiale du japonais Sumitomo.

Leur grief ? selon eux, l’entreprise consommerait des « quantités énormes d’eau » sans aucun versement d’indemnités à l’Etat ou la région.

La guerre de l’eau après la guerre du pétrole et du gaz ? A moins qu’il ne s’agisse de la bataille du lithium

Après avoir bloqué les voies, les habitants ont décidé d’investir les installations de la compagnie minière San Cristobal, mettant par la suite le feu à l’intérieur.

Aucun employé de la compagnie n’aurait été présent sur les lieux lors de la prise des locaux.

Rappelons que San Cristobal a investi environ 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) pour exploiter un des plus grands gisements d’argent et de zinc du pays.

Mais la population locale affirme que l’entreprise consomme renviron « 50.000 litres par jour », sans rien payer à l’Etat ou à la région, lesquels disposent de faibles ressources hydriques.

A noter par ailleurs que Sumitomo livre actuellement une bataille acharnée avec ses concurrents – le français Bolloré, le japonais Mitsubishi, le coréen LG et le brésilien Vale – en vue de tirer partie de la nouvelle manne de la Bolivie : le lithium, élément essentiel du processus de fabrication des batteries des véhicules électriques.

De là que l’émeute soit légèrement « dirigée » ….

Précisons qu’en mai 2009, le ministre bolivien des mines Alberto Echazu avait informé la presse que les japonais Sumitomo et Mitsubishi proposaient de former une joint-venture pour exploiter le lithium du Salar d’Uyuni. Alors que chacune de ces deux compagnies nippones avait auparavant émis son propre projet, elles ont par la suite perçu un intérêt certain  à unir leurs forces sur ce dossier pour faire face à l’alliance constituée par les français Bolloré et Eramet.