Russie/Ukraine : des consultations sur le gaz ?

A l’issue de sa toute première rencontre avec son nouvel homologue ukrainien, Mykola Azarov, l’homme fort du Kremlin a ainsi laissé entendre que le document datant de 2009, et fixant les conditions tarifaires des livraisons de gaz russe à l’Ukraine n’engendrait pas des déséquilibres flagrants.

Ce qui n’a pas empêché les deux hommes de discuter du prix du gaz, le nerf de la guerre en quelque sorte …

Avant son départ pour Moscou, Azarov avait indiqué qu’il entendait aborder la délicate question des tarifs du gaz russe  payés par Kiev, estimant qu’ils « créent de gros problèmes pour l’économie » de son pays.

Selon les propos tenus par Poutine, la Russie souhaiterait à présent considérer les relations avec l’Ukraine dans « la sphère énergétique dans leur ensemble« . Des consultations devraient être menées prochainement. Car au delà du gaz, c’est le transit du gaz qui intéresse fortement le Kremlin, lequel voudrait bien maîtriser le gigantesque réseau de pipelines qui alimente l’Europe … Rappelons à toutes fins utiles qu’environ 80 % du gaz russe exporté vers l’Union européenne transite par l’Ukraine.

Peu après son élection à la tête de l’Ukraine, en février dernier, le leader du Parti des régions Viktor Ianoukovitch, avait fait savoir son intention de revenir à la création d’un consortium gazier avec la participation de la Russie et des pays d’Europe.

Rappelant à cet égard qu’il y a cinq ans, il avait poposé de créer un consortium sur le transit de gaz en vue de moderniser le réseau gazier ukrainien et d’augmenter les quantités de gaz transportées de 60 à 80 milliards de mètres cubes, à 200 milliard de mètres cubes par an. Le projet avait néanmoins été rejeté par le président sortant Viktor Iouchtchenko et le premier ministre Ioulia Timochenko. 

Viktor Ianoukovitch avait alors parallèlement mis en cause les gazoducs Nord Stream et South Stream – créés par le russe Gazprom et ses partenaires d’Allemagne et d’Italie – de nature à réduire les volumes de gaz transitant par le « système national ukrainien ».

Selon lui, la Russie doit participer à la modernisation du Système de transport de gaz ukrainien, en tant que principal fournisseur de gaz à l’Europe et « principal partenaire » de l’Ukraine.

Selon les experts, le président élu pourrait proposer le partage du réseau ukrainien des gazoducs sur la base d’une répartition en parts égales de 33,3 % entre le groupe gazier ukrainien Naftogaz, le russe Gazprom et plusieurs groupes énergétiques européens.

Sources : AFP, Ria Novosti