Aide de l’UE à la Grèce : voie royale pour le FMI ?

imf-fmi.jpgLe plan de l’Eurogroupe pour la Grèce ? Peut-être une subtile manière « d’autoriser » le FMI à financer en grande partie le soutien – qui plus est éventuel – destiné à la Grèce.

Car si l’on regarde de plus près, ce n’est pas demain la veille que les premiers versements européeens accosteront sur le littoral grec … laissant l’entière place aux aides du FMI …. tout en sauvant la face de l’Union européenne aux yeux du monde entier.

Ne rêvons pas, la mise en place concrète du plan n’est pas pour demain, les critères eux-mêmes justifiant le déclenchement de l’aide n’étant pas encore définis. Et quand bien même, resterait à obtenir le consensus entre les pays membres avant d’obtenir le versement effectif des précieux subsides, vaste défi !

Autre point : le montant des aides. Le flou le plus artistiques règne dans le domaine.

Reste toutefois des éléments tangibles sur le dossier : le FMI. Selon les termes de l’accord, le Fonds Monétaire International pourra financer le tiers des soutiens destinés à Athènes.

… Rien de plus facile alors de fixer le montant total de l’aide du FMI à hauteur des besoins globaux d’Athènes …. tout en affirmant haut et clair que les sommes « ne » représentent « que le tiers des sommes inscrites dans le plan.

Ni vu, ni connu ….

Officiellement, Fonds monétaire international (FMI) aurait même quelques difficultés à comprendre le rôle précis qui lui a été « attribué » dans le cadre du plan d’aide à la Grèce défini par l’Union européenne.

Au lendemain de l’accord conclu par les pays de la zone euro, l’organisation internationale ne serait pas en mesure de préciser comment ses ressources seraient utilisées et comment elle pourrait imposer les éventuelles conditions susceptibles d’accompagner son aide financière.

« Nous suivons de très près les évolutions », a simplement déclaré le FMI dans un communiqué. « 

(8 commentaires)

  1. Cet accord est encore pire que ce que je pensais.
    En réalité, cet accord n

  2. Le Point / Reuters
    « Le Fonds se trouve en situation inconfortable dans ce dossier car la Grèce est soumise aux règles de fonctionnement de l’Union européenne et qu’en tant que membre de la zone euro, elle dépend aussi de la politique de la Banque centrale européenne (BCE), d’où un risque de conflit s’il voulait imposer des mesures politiques ou économiques à Athènes.
    […]
    Un haut responsable du FMI qui a requis l’anonymat a déclaré à Reuters que la Grèce ne devrait pas solliciter l’aide du Fonds dans l’immédiat.
    Il a ajouté que les conditions dans lesquelles le gouvernement grec pourrait déclencher le mécanisme de prêts et solliciter l’aide du FMI n’étaient pas claires.
    Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a expliqué jeudi que la Grèce préfèrerait trouver des financements sur les marchés financiers mais que ses choix dépendraient des taux d’intérêt.
    […]
    Le quota d’emprunt de la Grèce auprès du Fonds équivaut à 1,25 milliard de dollars (930 millions d’euros environ) mais certains analystes estiment qu’elle pourrait être autorisée à emprunter jusqu’à 20 voire 22 milliards d’euros. Elle serait alors le premier pays de la zone euro à emprunter au FMI.
    Uri Dadush, associé du Carnegie Endowment for International Peace et ancien cadre dirigeant de la Banque mondiale, juge peu claire la répartition des rôles entre l’UE et le FMI dans le plan d’intervention en faveur de la Grèce.
    « Même si je considère que l’implication du FMI est un grand pas en avant, il n’en reste pas moins que l’accord est très ambigu et qu’il est peu probable qu’il ait l’effet souhaité sur le marché », a-t-il dit.
    […]
    L’implication du FMI, a-t-il poursuivi, pourrait conduire à des situations délicates si le Fonds remettait en cause certaines décisions politiques européennes.
    « Dans un autre contexte, les pays concernés l’accueilleraient à bras ouverts mais en réalité, il s’agit d’un élément nouveau et quelque peu imprévisible pour la zone euro », a-t-il conclu.

  3. Le jeudi 25 mars 2010, le journal The Economist a fait ses propres calculs à propos de la Grèce.
    Le PIB de la Grèce va chuter de 5 % entre 2009 et 2014.
    En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 344,2 milliards d’euros : la Grèce va donc devoir emprunter 75 milliards d’euros entre 2009 et 2014.
    En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 152,5 % du PIB.
    En 2014, rien que le paiement des intérêts de la dette publique sera de 8,4 % du PIB.
    http://www.economist.com/business-finance/displaystory.cfm?story_id=15772801&utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+creditwritedownsnews+%28Credit+Writedowns%27+News+Feed%29
    Je maintiens mon pronostic :
    – la Grèce va se déclarer en défaut de paiement ;
    – les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes pour la sauver (et même plusieurs Etats européens ne VOUDRONT pas lui prêter un seul euro) ;
    – les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes car ils sont eux-mêmes surendettés ;
    – le FMI viendra au secours de la Grèce en lui prêtant 75 milliards d’euros.

  4. Un point de vue gaulliste sur la question ; je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est dit, mais la partie où l’on aboutit à l’éclatement de l’

  5. Il reste beaucoup de questions sur la table. Et la première c’est de savoir si l’euro n’est pas une monnaie trop forte pour les pays méditerranéens. A-t-on créé un « franc CFA » ou un « peso argentin »… ?
    Ensuite, il y a un problème à venir pour nettoyer les déficits. Là, une inflation, modérée, serait une solution pour, gentiment, éviter la banqueroute. Mais, il y a blocage.
    Enfin, après la crise financière, puis l’économico-budgétaire, se présente la crise socio-politique. Les Allemands (les gens) trouvent fort de payer pour des cigales. Les Grecs (les gens) trouvent fort de se faire imposer une politique par une structure qui refuse d’être politique (l’U.E.) et nombre d’Européens vont refuser de payer pour une crise dont il se sentent nettement moins coupables que les banquiers, qu’on a arrosé. Ca promet…

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