Vers une nouvelle guerre des Malouines ? Si les tensions se sont accrues ces derniers jours entre l’Argentine et le Royaume-Uni, espèrons que les deux protagonistes n’arriveront pas à de telles extrémités.
Mais tout de même …
Le gouvernement argentin a bloqué mercredi le chargement à bord d’un bateau de pipelines destinés – selon lui – à être utilisés dans le cadre de forages pétroliers britanniques dans cet archipel de l’Atlantique fort disputé.
Le ministère argentin des Affaires étrangères précise ainsi que les autorités sont intervenues à bord du navire battant pavillon étranger, dénommé « Thor Leader », dans le port de Campana.
L’Argentine détiendrait des preuves attestant que le « bateau aurait été utilisé pour livrer des produits en relation avec les activités de l’industrie pétrolière lancées illégalement par le Royaume-Uni dans les îles Malouines ». Car bien évidemment, comme souvent dans ce monde de brut, le pétrole demeure le nerf de la guerre ….
Le groupe sidérurgique argentin Techint nie toutefois avoir « embarqué des tubes pétroliers à destination des Malouines.
Le navire « a été engagé pour transporter la cargaison de tubes dans différents ports de Méditerranée pour cinq clients, dont aucun n’opère dans les Malouines », précise-t-il au contraire.
La semaine dernière, le ministère argentin des Affaires étrangères avait déjà publié une note de « protestation énergique » contre « la prétention du Royaume-Uni d’autoriser des opérations d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures dans la zone du plateau continental argentin« . L’ambassadrice de Grande-Bretagne à Buenos Aires, Shan Morgan, avait été convoquée au ministère pour se voir remettre la note de protestation, mais en son absence d’Argentine, le document avait été remis au chargé d’affaires britannique Simon Thomas.
Selon le quotidien The Sun et l’agence de presse espagnole EFE, l’exploitation du gisement de pétrole se trouvant dans le sous-sol des Malouines serait sur le point de commencer. La compagnie britannique Desire Petroleum pourrait même commencer à forer avant fin février à 160 km au nord de l’archipel.
Si ce gisement de pétrole avait fait l’objet d’études approfondies en 1998, les techniques d’extraction en vigueur à l’époque avaient conduit à l’abandon du projet, les experts doutant de la rentabilité de l’exploitation du site dans de telles conditions.
Mais les temps ont changé et les techniques ont fortement évolué, de telle sorte que de nouvelles études géologiques permettent désormais de garantir la rentabilité du projet. Une aubaine pour l’économie britannique confrontée elle aussi à la crise.
En décembre dernier, les deux médias affirmaient même que la plateforme pétrolière Ocean Guardian aurait déjà quitté les eaux écossaises pour faire route vers les Malouines.
Quatre compagnies britanniques participeraient aux travaux de prospection : la Rockhopper Exploration, la Desire Petroleum, la Falkland Oil and Gas et enfin la Borders and Southern Petroleum. Selon les premières évaluations, le gisement serait doté de 60 milliards de barils de pétrole.
Rappelons qu’en 1982, une guerre avait opposé aux Malouines les troupes argentines et britanniques, un conflit gagné par la Grande-Bretagne dirigée alors par la « dame de fer », Margaret Thatcher.
Le 2 avril 1982, des troupes argentines débarquaient par surprise aux îles Malouines, à 700 km à l’est de la Terre de Feu, prenant le contrôle de cet archipel revendiqué par l’Argentine et occupé par les Britanniques depuis 1833.
Mais le 14 juin, l’Argentine capitulait devant le corps expéditionnaire britannique envoyé pour reconquérir les Falkland (nom anglais des Malouines). Le bilan de l’affrontement s’éleva à 904 morts, 649 Argentins et 255 Britanniques.
Désormais, Buenos Aires reproche à Londres de ne pas respecter les résolutions de l’ONU invitant les deux parties à reprendre leurs négociations sur l’avenir de l’archipel et à s’abstenir, en attendant une solution, de toute modification unilatérale des données en jeu.
Sources : AFP, Come4news, Sun, EFE