Nouvelles turbulences en vue sur les places boursières mondiales.
Alors que la situation financière de la Grèce inquiète d’ores et déjà les marchés, Standard & Poor’s pourrait « en remettre » une couche.
L’agence de notation a en effet indiqué mercredi que la note souveraine de la Grèce pourrait à nouveau être abaissée.
L’agence a annoncé le maintien d’une note souveraine de la Grèce sous surveillance avec implication négative, mais n’exclut pas de l’abaisser d’un ou deux échelons « d’ici un mois ».
A la mi-décembre, Standard & Poor’s avait d’ores et déjà abaissé la note d’un échelon. Tout en annonçant être susceptible de « renouveler » l’opération, si le « besoin » s’en faisait sentir ….
Ce qui pourrait être bientôt « chose faite » si l’on en croit un communiqué de l’agence de notation. Selon elle, une telle position pourrait découler d’une diminution du soutien de l’opinion publique aux réformes annoncées par le gouvernement grec.
En décembre, Standard & Poor’s avait déja averti qu’elle pourrait aller plus loin dans sa dégradation si le gouvernement grec ne parvenait pas à réunir les soutiens politiques nécessaires à l’assainissement de ses finances publiques.
S&P avait alors justifié sa décision de ramener la note souveraine long terme de la Grèce de « A- » à « BBB+ » en estimant que les mesures budgétaires annoncées par Athènes ne permettront probablement pas une réduction « soutenable » de la dette publique « Nous pensons que les efforts du gouvernement pour réformer les finances publiques sont confrontés à des obstacles intérieurs qui pourraient nécessiter des efforts soutenus pendant un certain nombre d’années pour les surmonter« , avait-elle ajouté.
S&P estime en effet que le déficit public grec devrait être supérieur à 10% cette année et l’an prochain et que la dette publique atteindra 126% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 et 138% environ en 2012.
L’agence estime désormais raisonnable d’anticiper des mesures supplémentaires de réduction des déficits. Raisons avancées : la divergence entre la détérioration des perspectives de croissance et les hypothèses « optimistes » d’Athènes concernant 2010.
Le ton monte entre Berlin et Athènes, qui évoque le passé nazi.
Le vice-Premier ministre grec Theodoros Pangalos a dénoncé mercredi les critiques de Berlin vis-à-vis de la Grèce au sujet de la lourde dette extérieure de son pays, évoquant l’invasion de 1941 par l’Allemagne nazie.
Athènes, a-t-il affirmé, n’a jamais reçu d’indemnisation pour les pillages subis à l’époque.
« Ils ont pris les réserves d’or de la banque de Grèce, ils ont pris l’argent grec et ne l’ont jamais rendu. C’est un sujet qu’il faudra bien aborder un jour ou l’autre », a-t-il affirmé dans une interview à la radio britannique BBC World Service.
« Je ne dis pas qu’ils doivent nécessairement rendre cet argent, mais ils pourraient au moins dire merci », a-t-il ajouté.
Le ministère allemand des Affaires étrangères s’est aussitôt élevé contre ces propos, affirmant que l’équivalent de plusieurs milliards d’euros avait été versé à Athènes.
« Je dois rejeter ces accusations », a déclaré Andreas Peschke, porte-parole de la diplomatie allemande.
Selon lui, l’Allemagne a payé à la Grèce entre 1945 et 1960 environ 115 millions de deutsche marks en indemnisations, sans compter les sommes versées à titre individuel aux travailleurs forcés.
« Enfin, j’aimerai signaler qu’en plus de cela, l’Allemagne a payé depuis 1960 environ 33 milliards de deutsche marks d’aides à la Grèce, à la fois de façon bilatérale et dans le cadre de l’Union européenne », a-t-il poursuivi.
« Discuter du passé n’aidera absolument pas à résoudre les problèmes auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui. »
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE61N27Y20100224
Je maintiens mon pronostic : l’Allemagne ne versera pas un seul euro pour sauver la Grèce.
Et les Pays-Bas non plus.
Et l’Autriche non plus.
ouh là, le ton s’envenime ! on se croirait en France, en pleine campagne électorale ! 🙂