Procès AZF : le nitrate d’ammonium, un produit dangereux ?

AzfoninitratammoniumLe nitrate d’ammonium est-il un produit dangereux, qu’il faut surveiller comme de l’huile sur le feu ?

That’s the question abordée mardi par le Tribunal correctionnel de Toulouse, dans le cadre du procès de la catastrophe survenue le 21 septembre 2001, dix jours après les évenements du 11 septembre.

Pour d’anciens cadres dirigeants de l’usine AZF, s’exprimant mardi à la barre, tel ne semble pas être le cas, soulignant devant la Cour que certes, si l’usine Grande Paroisse (filiale de Total) était dotée de nombreux systèmes de sécurité, tel n’était pas le cas précis du hangar 221 – lieu de stockage de nitrate d’ammonium – siège de l’explosion.

Raisons invoquées : ce dernier n’était pas identifié comme un « bâtiment à risques ». Serge Biechlin, l’ancien directeur du site avait en effet rappelé vendredi que le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ne considérait pas le hangar 221 comme tel.

Jacques Palluel, ancien chef du service électricité de l’usine, cité par la défense, a indiqué que l’usine était dotée de 10.000 capteurs, de 270 analyseurs industriels pour suivre le fonctionnement. Pour lui, « l’usine fonctionnait correctement, elle était bien équipée pour la conduite et la sécurité des installations« . « Les enregistrements ont montré qu’aucune sécurité n’a été sollicitée avant la catastrophe » a-t-il ajouté.

S’agissant du hangar de stockage 221, on peut noter l’absence d’électricité ou de capteurs électriques. La source électrique la plus proche était constituée par « une quinzaine d’éclairages au mur du hangar 222, à 7 ou 8 mètres du tas de nitrate du 221« , a précisé M. Palluel.

Me Soulez-Larivière, avocat de Serge Biechlin et de la société Grande Paroisse s’est quant à lui agacé des questions « visant à démontrer à charge de M. Biechlin qu’il aurait dû y avoir des capteurs dans ce bâtiment 221 sans équipement électrique« .

Pour ma part, présente en fin d’après-midi à l’audience de vendredi, je me suis également agacée de l’attitude du  Président du Tribunal envers Serge Biechlin. Certes, plus de 30 décès sont à déplorer – les deux tiers concernant des employésdu site – mais cela n’autorise pas le juge à « traiter » l’ancien directeur comme un présumé coupable. Thomas Le Moynnier avait pourtant tenu lui-même à rappeler la notion de présomption d’innocence en début du procès …

Rappelons que les experts judiciaires estiment qu’un mélange malencontreux de produits chlorés avec le nitrate d’ammonium stocké dans le hangar 221 est à l’origine de l’explosion, une thèse rejettée par Total … et par de nombreux chimistes, et non des moindres.

Dans ses recommandations adoptées le 21 novembre 2006, le Comité technique national de la chimie, du caoutchouc et de la plasturgie classent quant à lui le nitrate d

(8 commentaires)

  1. mais alors pourquoi faut il prendre tant de précaution dans le stockage des ammonitrates ? pourquoi séparer les tas ? pourquoi ne pas contaminer l’ammonitrate avec des hydrocarbures ? etc (autant de règles imposées par décret et expliquées aux agriculteurs dans des livrets remis par le fabricant)…

  2. Quand les invraisemblances de la thèse officielle seront-elles enfin abordées ? Rien, mais alors absolument rien, dans ce que les témoins directs ont rapporté, ni dans ce que les enregistreurs électriques ont conservé ne donne le moindre crédit à la thèse officielle. L’institution judiciaire a délibérément trompé l’opinion par les propos du Procureur Bréard dés le 23 Septembre 2001,puis ensuite a étouffé certains témoignages durant les 8 années qui ont suivi, et nous n’avons aucune chance qu’elle fasse amende honorable aujourd’hui en reconnaissant ses torts. Alors, il est plus facile de faire diversion sur l’absence de tel ou tel capteur, etc… Ce procés va être le couronnement de 8 années de mascarade.

  3. Quand les invraisemblances de la thèse officielle seront-elles enfin abordées ? Rien, mais alors absolument rien, dans ce que les témoins directs ont rapporté, ni dans ce que les enregistreurs électriques ont conservé ne donne le moindre crédit à la thèse officielle. L’institution judiciaire a délibérément trompé l’opinion par les propos du Procureur Bréard dés le 23 Septembre 2001,puis ensuite a étouffé certains témoignages durant les 8 années qui ont suivi, et nous n’avons aucune chance qu’elle fasse amende honorable aujourd’hui en reconnaissant ses torts. Alors, il est plus facile de faire diversion sur l’absence de tel ou tel capteur, etc… Ce procés va être le couronnement de 8 années de mascarade.

  4. Même lA Depeche doute désormais
    cf.
    AZF : « Les ammonitrates explosent, mais il faut un déclencheur… »
    http://www.ladepeche.fr/article/2009/03/11/571728-AZF-Les-ammonitrates-explosent-mais-il-faut-un-declencheur.html
    Hier, deux sommités de la chimie sont venues à la barre parler de ce fameux nitrate d’ammonium : Armand Lattes, professeur émérite à la Faculté, ancien directeur de l’école de chimie de Toulouse.
    […]
    Armand Lattes, lui, est venu à la barre avec des cubes pour enfants. Tenter de montrer comment les produits se combinent.
    Pour lui, les ammonitrates explosent, sans aucun doute. « Mais il faut une cause. Soit avec un détonateur, soit ensuite avec un incendie sous confinement. »
    L’hypothèse avancée par l’accusation ? Il n’y croit guère : « Il faudrait un malheureux hasard pour que cela explose ! »
    Vaste débat, avec le président, le procureur, les avocats, sur le « sandwich chimique »

  5. MARC MENNESIER Le Figaro
    16 janvier 2003
    Extrait
    https://www.blogdei.com/afficher_info.php?id=5178.23
    —————
    1- Vingt kilos de trioxyde de chrome ont disparu.
    Le fait est pourtant signalé dès le 2 octobre 2001 au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse, chargé de l’enquête, par un cadre de Grande-Paroisse, société propriétaire de l’usine AZF et filiale du groupe TotalFinaElf.
    D’après l’INRS (4), ce produit très réactif, également désigné sous l’appellation chrome VI oxyde rectapur, est «susceptible de provoquer des incendies et des explosions par simple contact avec des matières organiques ou des produits inflammables».
    Son fabricant, Merck Eurolab, conseille même d’éviter tout contact avec les «nitrates».
    Or c’est bien du nitrate d’ammonium, stocké dans le désormais fameux hangar 221, qui a explosé le 21 septembre 2001 à 10h17.
    Commandés deux mois plus tôt à Merck, douze flacons contenant chacun 1,7 kg de trioxyde de chrome devaient être livrés au laboratoire de l’usine le 27 juillet pour deux d’entre eux et le 30 juillet pour les dix autres.
    Mais le 27, le laboratoire n’en reçoit qu’un seul, et le 30, aucun. Les 11 flacons manquants n’arriveront à l’usine que le 7 août, comme l’atteste un récépissé dûment signé et tamponné par un employé d’AZF.
    Mais, début septembre, les responsables du laboratoire d’analyse n’ont toujours pas mis la main dessus.
    C’est d’autant plus surprenant que quatre autres colis livrés le même jour à l’usine (soit le 7 août) sont tous parvenus aux services destinataires. Huit jours avant le drame, un avis de recherche est lancé par courrier électronique dans tous les services. Sans résultat.
    Entendu début octobre 2001 par le SRPJ, l’ouvrier intérimaire, un homme de 31 ans originaire de Moselle, en poste au magasin le 7 août, certifie avoir réceptionné le colis manquant mais ignore ce qu’il est devenu. Conclusion: 18,7 kg de chrome VI oxyde rectapur se sont égarés quelque part entre le magasin et le laboratoire de l’usine.
    Ont-ils été simplement perdus ou ont-ils été volés? Leur disparition aurait-elle un lien avec l’explosion? On n’en saura pas plus. Aucun des personnels du laboratoire entendus dans le cadre de l’enquête ne sera questionné sur le sujet. Il faut attendre le 13 septembre 2002, soit un an après les faits, pour que la responsable de ce service, qui en est pourtant à sa quatrième audition, soit interrogée sur ce point.
    De même, bien que le magasinier signale qu’une caméra surveillait toutes les livraisons, aucun procès-verbal ne fait état d’un visionnage du film de la journée du 7 août par les enquêteurs.
    Quant à eux, les experts en explosifs-incendie mandatés par les deux juges d’instruction en charge du dossier, Thierry Perriquet et Didier Suc, n’ont pas, à ce jour, analysé en détail les réactions du chrome VI oxyde rectapur en présence de nitrate d’ammonium, comme ils l’ont fait avec d’autres produits, chlorés notamment.
    Pour finir, les médecins légistes n’ayant pas prélevé d’échantillons de peau sur les corps des personnes décédées à proximité du hangar 221, il sera très difficile de retrouver d’éventuelles traces de chrome sur l’une d’entre elles, sauf peut-être sur des vêtements.

  6. INTERESSANT ….
    Terrorism link to French explosionIslamist may have caused chemical blast
    Jon Henley in Paris
    guardian.co.uk, Friday 5 October 2001 03.22 BST
    http://www.guardian.co.uk/world/2001/oct/05/afghanistan.terrorism4/print
    The French environment minister said yesterday a massive explosion that destroyed a chemical plant in Toulouse last month, killing 29 people and injuring more than 2,000, could have been a terrorist attack.
    The remark by Yves Cochet followed the revelation that one of the men found dead on the site of the AZF fertiliser plant in the southern French city had a police record and known Islamic fundamentalist sympathies.
    While the Toulouse prosecutor heading the inquiry has consistently said he is « 99% certain » the blast was an accident, several leading French scientists have pointed out that the chemical involved – ammonium nitrate – is exceptionally stable and was highly unlikely to have exploded spontaneously.
    « A new piece of information reached us today which shows there might have been a terrorist origin » to the blast, Mr Cochet said. But he added the government was not ruling out any cause.
    Judicial sources yesterday confirmed that police had identified one of the dead inside the plant as Hassan Jandoubi, 35, a French national born in Tunisia. He was reportedly dressed in several layers of clothing « in the manner of kamikaze fundamentalists ».
    Jandoubi was known to police as the suspected ringleader of a gang trafficking stolen cars between France and Germany. He was also an active member of a mosque in the Toulouse suburbs where he was « initiated to fundamentalism 10 months ago », a French news magazine reported.
    While he was allegedly one of a group of known Islamic radicals seen celebrating last month’s terror attacks in the US, his name does not apparently feature on lists of fundamentalist terrorist suspects maintained by Interpol, the French intelligence service and the counter-espionage agency DST.
    Jandoubi, who worked for a subcontractor responsible for maintaining and loading the trucks that carried ammonium nitrate away from the site, had started at the plant five days before the explosion.
    Witnesses have told police that on September 20, the day before the blast, they saw him arguing angrily with at least one truck driver who had decorated his cabin with a miniature Stars and Stripes out of sympathy with the victims of the September 11 attacks.
    On the day of the blast, Jandoubi was working in hangar 10, 30 yards from hangar 221 whose stock of 200-300 tonnes of ammonium nitrate exploded at 10.17am. Windows were blown out in Toulouse city centre three miles away, 10,000 buildings were damaged, 600 houses or apartments destroyed, and 1,400 families left homeless. Nearly 400 people remain in hospital.
    Police were initially intrigued by the fact that Jandoubi was found with a mobile phone fitted with a stolen card. Their interest was further aroused by his autopsy, carried out by a doctor who had worked in the Middle East for the international aid organisation Médecins du Monde and who noted that Jandoubi was wearing two pairs of trousers and four pairs of underpants. The doctor said this reminded her « of the apparel worn by some Islamic militants going into battle or on suicide missions ».
    French media have claimed the police were barred by the chief prosecutor, Michel Bréard, from searching Jandoubi’s flat until five days after the explosion. When they gained access to his home, the judicial source said the police had been unable to find any trace of him there.
    « Apparently everything had been cleared out, » the source said. « There were none of his clothes, none of his personal effects, not even any photos of him. The woman he lived with said she had thrown everything out straight away because she could not bear to be reminded of him. »
    Jandoubi’s unidentified girlfriend, who has been interviewed three times, reportedly told police that he habitually wore several pairs of underpants because « he was very thin, and he was obsessed with the idea that his backside was too small ».

  7. Trois nouvelles caches de l’ETA découvertes en France
    Reuters 21.08.09 | 22h00
    PARIS (Reuters) – Trois nouvelles caches de l’organisation séparatiste basque ETA ont été découvertes vendredi dans l’Hérault, apprend-on au parquet de Paris.
    L’une d’entre elles, enterrée dans la campagne à Minerve, contenait
    ***
    25 kg de nitrate d’ammonium ***,
    12 kg de pentrite et des dizaines de composants électroniques et électriques,
    ********substances et objets qui entrent dans la composition d’explosifs.*******
    Les enquêteurs avaient déjà mis au jour jeudi des armes, des munitions, d’importantes quantités de détonateurs, des substances explosives et du matériel électronique dans une forêt proche du village de Camplong (Hérault). Une autre cache avait été découverte mercredi dans les Pyrénées-Atlantiques.
    Il s’agit du plus important arsenal de l’ETA trouvé en France depuis le 16 juillet 2002, quand la police avait découvert à Rivière Saas (Landes) la cache baptisée « Tchernobyl » par les activistes.
    Cette dernière recelait plus de 3.500 détonateurs, un lance-roquettes, 136 roquettes, 165 grenades, 31 mortiers, 53 fusils, une mitrailleuse, 67 caisses de munitions, des centaines de pistolets-mitrailleurs et d’armes de poing, ainsi que du matériel de confection de faux papiers.
    Ces nouvelles découvertes interviennent après l’arrestation mercredi en Savoie de trois importants membres présumés de l’ETA qui dirigeraient l’appareil logistique de l’organisation, Alberto Machain Beraza, Aitzol Etxaburu et Andoni Sarasola.
    [….]
    Dans la cache découverte mercredi à Ferrières,
    *******
    les enquêteurs ont trouvé une centaine de kilos de nitrate d’ammonium, une substance explosive quand elle est mélangée avec des hydrocarbures.
    ***************
    Ces opérations font suite à une reprise des attentats de l’ETA, qui a fêté fin juillet le 50e anniversaire de sa création.
    Le 30 juillet, l’explosion d’une voiture piégée à Palma de Majorque avait tué deux gardes civils. Le 9 août, trois autres bombes de faible puissance ont explosé dans des endroits touristiques au même endroit, sans faire de victime.

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