Pétrole : le cours chute de près de 5 $ par crainte d’une baisse de la demande

Les prix du pétrole ont chuté de près de cinq dollars jeudi à New York.

Les cours souffrent des inquiétudes persistantes concernant la demande de brut dans un contexte d’incertitudes économiques et de sombres perspectives.

Passés le 2 janvier au dessus des 100 dollars, les cours du baril de brut ont culminé à 147 dollars le 11 juillet avant de chuter à nouveau.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre a fini à 93,97 dollars, en baisse de 4,56 dollars par rapport à la clôture de mercredi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a reculé de 4,77 dollars à 90,56 dollars.

Alors que la crise financière agite les marchés et affecte désormais l’Europe, les intervenants redoutent que la situation économique actuelle n’ait un impact négatif sur la demande en hydrocarbures.

Certes, le Sénat a adopté le plan de l’admistration américaine pour sauver les banques, mais cela ne semble guère changer la donne.

Les marchés demeurent inquiets, comme en témoigne une nouvelle forte baisse des indices de Wall Street.

Spirale infernale : si le sentiment qu’un sérieux ralentissement économique est en train de se produire, les investisseurs craignent qu’il agisse de manière négative sur les prix des matières premières, baissant ainsi l’attractivité du secteur.

Aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux, la demande américaine de produits pétroliers a flanché de 7,1% sur les quatre dernières semaines par rappport à l’an dernier, selon les statistiques du Département américain de l’Energie (DoE).

Parallèlement, les analystes de Merrill Lynch ont divisé par deux leur estimation de croissance de la demande de pétrole dans le monde en 2009, à 400.000 barils par jour.

Selon eux, le prix du baril, à New York et à Londres, devrait s’élever à 90 dollars en moyenne en 2009, contre une estimation précédente de 107 dollars, et pourrait même tomber à 50 dollars en cas de récession mondiale. Pour Merrill Lynch, non seulement la demande chute aux Etats-Unis, mais elle décline rapidement en Europe. Sa progression en Inde, Chine, Russie ou au Brésil semble ralentir quant à elle.

Les analystes de Barclays Capital ont eux aussi révisé à la baisse leur prévision de progression de la demande l’année prochaine, qu’ils estiment à 450.000 barils par jour.

Accentuant la baisse des cours de l’or noir, le dollar a poursuivi sa chute face à l’euro, qui est tombé sous 1,38 dollar, au plus bas depuis un an.

Source : AFP