Chômage : l’Unedic prévoit 46.000 chômeurs de plus en 2008

Le régime de l’assurance chômage prévoit désormais une hausse de 46.000 du nombre des demandeurs d’emplois cette année contre une baisse de 80.000 en juin, et de 195.000 en 2007. Un malheur n’arrivant jamais seul, un creusement de son déficit cumulé à 5,09 milliards d’euros est également annoncé dans sa note d’équilibre technique publiée mardi.

La semaine dernière, le vice-président de la CGPME, Jean-François Veysset, avait fait état de données « préoccupantes » venant des Assedic sur une remontée « brutale » du chômage, sans donner de précisions chiffrées.

Selon les documents rendus publics par la direction des études et statistiques de l’assurance-chômage, l’UNEDIC ne s’attend plus qu’à 43.000 créations nettes d’emplois affiliés à l’assurance chômage sur l’ensemble de l’année contre 119.000 encore prévues en juin, sur la base d’une hypothèse de croissance conforme à celle du gouvernement, à 1% en moyenne sur l’année (contre 1,7% en juin).

Du fait d’une hausse de la population active de 74.000 personnes sur l’année, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie 1 – personnes à la recherche d’un emploi à plein temps et à durée indéterminée dont l’activité réduite a été inférieure à 78 heures dans le mois – progresserait de 46.000 en 2008 par rapport à 2007. En juin, l’assurance chômage s’attendait encore à une baisse du nombre de chômeurs de catégorie 1 de 80.000 en 2008.

Pour les demandeurs d’emplois des catégories 1 à 6, plus proches des normes internationales de définition du chômage, la progression serait de 29.000 personnes. En juin, l’Unedic s’attendait à une baisse de 72.000 des demandeurs d’emploi des catégories 1 à 6.

L’Unedic prévoit une poursuite de cette hausse en 2009 avec 41.000 demandeurs d’emplois supplémentaires sur l’année, avant une nouvelle baisse à partir de 2010 (-2.000 demandeurs d’emploi),

s’accélérant en 2011 avec 70.000 demandeurs d’emploi en moins sur l’année. Interrogée à ce sujet, la direction de l’assurance-chômage a toutefois convenu que la conjoncture actuelle rendait ces projections « aléatoires ».

« Les chiffrages qui remontent des Assedic nous préoccupent, c’est brutal. Nombre de gens viennent indiquer qu’ils ont perdu ou vont perdre leur emploi. Tout confirme que nous allons faire face à un retournement de l’emploi avec une fin d’année 2008 problématique et une année 2009 où nous allons devoir maîtriser les destructions d’emploi », avait déclaré vendredi à la presse le vice-président de la CGPME.

L’ampleur des effets de la crise entraîne un « besoin de vérification » qui « pourrait être à l’origine de quelques décalages dans la négociation sur l’assurance chômage« , a estimé M. Veysset, dont l’organisation est l’un des gestionnaires de l’Unedic, aux côtés du syndicat et des autres composantes du patronat.

Concernant le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), il est diffusé par l’INSEE tous les trois mois. Pour le deuxième trimestre 2008, ce taux s’établissait à 7,6% de la population active sur la France entière (7,2% hors DOM), stable par rapport au premier trimestre selon les données fournies par l’INSEE le 4 septembre. Le taux de chômage du 3e trimestre 2008 doit être diffusé le 4 décembre prochain.

Après prise en compte des incidences financières de la fusion ANPE-Assedic et sous l’hypothèse d’une croissance de 1% en 2008, 0,9% en 2009, 1,6% en 2010 et 2,1% en 2011, l’Unedic estime par ailleurs que sa situation financière « resterait négative » fin 2009 (-1,1 milliard d’euros), « redeviendrait positive en 2010 » et « atteindrait +9,4 milliards » fin 2011.

Sources : Reuters, AFP, AP