Areva critiqué pour la surveillance des sous-traitants sur l’EPR

Greepeace_epr1175007893 Le groupe Areva doit mieux surveiller ses sous-traitants.

C’est en tout cas l’avis émis par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) suite à un contrôle de l’entreprise italienne Società delle Fucine, laquelle fabrique certaines parties du pressuriseur destiné au réacteur EPR de Flamanville, situé dans la Manche.

Le contrôle de l’ASN « a mis en évidence un écart dans la conformité de la réalisation d’essais mécaniques permettant de vérifier la qualité des pièces fabriquées », selon une note d’information publiée par l’ASN.

« Cet écart, qui a consisté à employer du matériel non conforme pour la réalisation des essais, montre une carence du système qualité du sous-traitant« , poursuit l’ASN, en enfonçant le clou…

L’autorité de contrôle rappelle que « la réglementation prévoit que le fabricant, ici Areva NP, est responsable de la conformité des pièces, y compris lorsqu’il sous-traite une partie de leur réalisation« . « Plus globalement, l’ASN considère qu’Areva NP doit assurer une surveillance plus efficace de ses sous-traitants« , souligne la note.

Concernant le chantier de Flamanville, l’Autorité donne deux mois à Areva NP pour « apporter la démonstration de la qualité des pièces du pressuriseur« , fautes de quoi ces pièces « ne pourront être acceptées ».

Un porte-parole d’Areva a déclaré mardi que les défaillances constatées concernaient « un essai qui n’a pas été réalisé conformément aux exigences » du groupe.

Lequel affirme avoir « renforcé la surveillance du système de qualité de ce fournisseur sans attendre » l’avis de l’ASN, en réalisant « un audit de son système qualité » et prévu des « essais complémentaires » pour contrôler la conformité des pièces en cause.

Les « défaillances » relevées par l’ASN « concernent une procédure d’essai et pas la qualité intrinsèque du composant en question« , souligne par ailleurs Areva.

Cet incident intervient dans un climat de tension au sein du chantier du réacteur nucléaire EPR conduit par Areva en Finlande, où de nombreux problèmes de sûreté et de sécurité ont été pointés du doigt, notamment par les associations de protection de l’environnement. Trois ans de retard et une augmentation conséquente du budget du chantier EPR sont une des conséquences de ces dysfonctionnements.

Toutefois, si l’on en croit l’entreprise publique, la remise à l’ordre de l’ASN n’aura pas de conséquence sur le calendrier de construction de l’EPR, « qui sera respecté pour la partie qui lui incombe ».

Pourtant, le journal Les Echos rapportait dans son édition de lundi que le groupe de BTP Bouygues, responsable des activités de génie civil sur le site, avait indiqué au maître d’oeuvre EDF que le « bétonnage du plancher lourd du bâtiment réacteur » accuserait un retard de « plusieurs mois ».

Contacté par l’AFP, le groupe énergétique EDF n’a pas démenti l’information, mais a confirmé « l’objectif de démarrage de l’EPR de Flamanville en 2012 » sans plus de précision.

Le journal « Les Echos » évoque également un « retard de plus d’un an » dans le creusement du puits d’évacuation qui doit servir à évacuer en mer l’eau chaude issue du réacteur de troisième génération. Cette opération, confiée à une filiale du groupe de BTP Vinci, aurait subi des pannes de matériel et une vitesse de percement trois fois moins rapide que prévu.

Fin août, le Canard Enchaîné avait déjà fait état d' »au moins neuf mois de retard » dans la construction de l’EPR de Flamanville.

Pour le réseau Sortir du Nucléaire, qui rappelle dans un communiqué le retard de deux ans et demi pris par le chantier de l’EPR finlandais, dont Areva est maître d’oeuvre, « les Français ne savent plus construire de réacteurs nucléaires ».

« C’est en soi une très bonne nouvelle mais, par contre, les conséquences financières s’annoncent graves pour les finances publiques françaises », selon les antinucléaires qui demandent l’arrêt de « l’ensemble du programme EPR ».

Sources : AFP, Les Echos, Vedura, Challenges, Canard Enchaîné

(3 commentaires)

  1. Allons bon, mais ce n’est pas la technologie française sur le nucléaire que l’on est en train de disséminer sur la toute planète, via le représentant de commerce en chef qui travaille à sa reconversion à la tête du parc nucléaire, justement? (un de vos articles, il me semble)
    Un parc Disney, ç’aurait été moins dangereux…On y trouve que de la chanteuse enrichie…

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