Géorgie : la Russie réagira en cas d’agression

Joliment dit, à défaut d’être joliment agi …

« Malgré les divergences avec ses partenaires occidentaux, la Russie accomplira son mandat de paix en Géorgie et apportera une réponse adéquate en cas de nouvelles agressions », a annoncé vendredi Dimitri Medvedev, président russe, lors d’une conférence de presse avec Angela Merkel, chancelière allemande.

Elément inquiétant : si la Russie semblait d’ores et déjà pointer du doigt les Etats-Unis depuis quelques jours, les relations ne semblent pas au beau fixe avec l’Union Européenne. Il est vrai que les ministres européens des Affaires étrangères, réunis en urgence mercredi à Bruxelles, ont laissé envisager une possible participation de leurs pays à une mission internationale de maintien de la paix en Géorgie.

« Nous sommes prêts à travailler franchement. Nous ne voulons réduire nos relations avec personne. Mais nous donnerons néanmoins corps à notre mandat de paix et si quelqu’un ose attenter à nos citoyens, à nos soldats de la paix, nous riposterons d’une manière appropriée comme nous l’avons déjà fait« , a fait savoir le président russe répondant à un journaliste qui demandait si la Russie craignait une aggravation des relations avec l’Union européenne et les Etats-Unis à la suite des évènements en Ossétie du Sud.

– L’UE prête à s’engager

Les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles ont exhorté mercredi la Géorgie et la Russie à observer « un cessez-le-feu effectif« .

Les participants à la réunion spéciale sur la Géorgie soulignent en outre que « l’Union européenne doit être prête à s’engager, y compris sur le terrain, pour soutenir tous les efforts, dont ceux de l’ONU et de l’OSCE, en vue d’une solution pacifique et durable des conflits en Géorgie« .

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l’UE, avait préalablement évoqué devant la presse la possibilité d’envoyer des « contrôleurs » européens sur place.

L’Union européenne est « déterminée » à contrôler et « surveiller » l’application du plan de paix en Géorgie en dépêchant des hommes sur place, a-t-il par ailleurs déclaré.

« L’usage de force par la Russie en Ossétie du Sud est disproportionnée » a estimé la chancelière allemande Angela Merkel vendredi lors d’une conférence de presse à l’issue des négociations avec le président russe Dmitri Medvedev à Sotchi, dans le sud de la Russie.

Plusieurs responsables européens, dont le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband, ont appelé à Bruxelles à un réexamen des relations entre la Russie et l’UE, compte tenu de l’offensive militaire russe en Géorgie. Par ailleurs, la chancelière allemande a affirmé que le principe d’une adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine à l’Otan restait « en vigueur ».

– Rice obtient un déploiement des observateurs de l’OSCE

La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice a obtenu vendredi l’assurance de l’OSCE ( Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) que des observateurs de cette organisation internationale pourraient se déployer en Géorgie « dans quelques jours », ont par ailleurs des responsables américains accompagnant vendredi le chef de la diplomatie américaine à Tbilissi.

– La Géorgie signe un accord de cessez-le feu

Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a quant à lui annoncé vendredi qu’il avait signé « l’accord de cessez-le-feu » avec « l’occupant russe » mais a assuré qu’il ne céderait pas le moindre « kilomètre carré » de son territoire.

« Après la signature de cet accord, toutes les forces russes et les troupes paramilitaires et irrégulières qui sont entrées avec elles (en Géorgie) doivent partir immédiatement« , a aussitôt ajouté Mme Rice.

M. Saakachvili a affirmé qu’il ne renoncerait pas à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, les deux républiques séparatistes géorgiennes qui réclament leur reconnaissance internationale après l’offensive militaire sans succès de Tbilissi en Ossétie.

– Les USA pour l’envoi d’une force internationale

Les Etats-Unis considèrent nécessaire à terme l’envoi d’une force internationale de maintien de la paix « impartiale » en Géorgie, a relevé également Mme Rice.

« Nous avons besoin d’observateurs internationaux » puis, « à terme, d’une force internationale de maintien de la paix plus robustes et impartiales« , a-t-elle déclaré à l’issue d’un entretien avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili. Impartiales … cela restera à voir.

– Avancée de blindés russes en Géorgie

Un convoi de dix blindés russes a avancé vendredi en territoire géorgien à partir de la ville stratégique de Gori, dans le centre du pays, et s’est arrêté à 40 km de Tbilissi, a néanmoins constaté sur le terrain un journaliste de l’AFP.

La colonne a parcouru quelque 25 km de Gori en direction de Tbilissi, avant de s’arrêter à 40 km de la capitale géorgienne, près du village d’Igoïeti. Le convoi s’est alors divisé et la moitié des véhicules se sont dirigés au nord-est, vers le village de Lamiskana.

Ces mouvements de troupes ont été dénoncés par le ministère géorgien de la Défense, alors que la Russie expliquait ces derniers mouvements comme une nécessité d’organiser le retrait, mettant en oeuvre une sorte de couloir pour leurs troupes.

Le président russe Dmitri Medvedev « n’a pas honoré » sa promesse de cesser toute opération militaire en Géorgie, a au même moment déclaré à Tbilissi la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

Source : Ria Novosti, AFP, 7sur7.be

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